« Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. »

Dans les Pirké Avot (Maximes de nos Pères) 1:15, il est écrit : « Parle peu et agis beaucoup ». Selon nos Sages, notre Patriarche Avraham illustrait ce principe. Nous devons suivre la trace de nos ancêtres. En tant qu’encadrante parentale, je me suis demandé si nous pouvions utiliser cette ligne de conduite dans l’éducation. Pouvons-nous émuler la qualité d’Avraham dans la communication avec nos enfants ?

Je pense que oui. Il existe une excellente méthode d’éducation que j’utilise à la maison, basée sur ce principe : parler peu et agir beaucoup. Je me suis inspirée du livre Que dire pour que les enfants écoutent d’Adèle Faber et d’Élaine Mazlish.

Comme nous l’avons dit, les sermons et la morale (c’est-à-dire les longs discours) n’aident pas nos enfants à améliorer leur comportement. Une courte phrase qui exprime ce que nous pensons, suivie d’un silence, peut servir de leçon. Un seul mot est parfois suffisant pour faire passer le message.

Nous faisons cela instinctivement en cas de danger. Quand mes enfants se bagarrent ou jouent trop près des bougies de Chabbat, au lieu de dire : « Mais vous êtes fous ? C’est très dangereux ! Vous risquez de causer un incendie ! Vous pouvez vous brûler grièvement ! », je hurle : « LES BOUGIES ! LES BOUGIES ! » Idem quand ils se disputent à côté des escaliers (LES ESCALIERS !), ou bien quand ils se disputent, tout simplement (TA SŒUR !)

Mais j’utilise aussi ceci pour faire une douce réprimande. Par exemple, quand mes enfants ne veulent pas partager leur goûter, au lieu d’opter pour une morale trop longue du genre ; « Voyons, mon chéri, ce n’est pas gentil. Il faut partager ton goûter. Sois gentil avec ta sœur… », je dis fermement : « ‘Hessed (bonté) ». Si mes enfants se disputent, je dis « Chalom Baït (la paix à la maison) », plutôt que : « Avez-vous fini de vous chamailler… ? » Les expressions en hébreu sont succinctes et efficaces, mais cela fonctionne même quand le (ou les) mot ne provient pas de la Bible et n’a pas de connotation biblique.

Si mon enfant ne vient pas déjeuner, je dis « Repas », s’il oublie de ramasser son linge sale, « Linge sale », s’il manque de respect, « kiboud av vaèm (respect des parents) ». Vous avez compris, soyez brefs !

J’aime beaucoup cette méthode. Elle permet d’économiser du temps et des forces. Avantage supplémentaire : elle apprend aux enfants à développer leur intuition, les aide à réfléchir et à agir par eux-mêmes.

Les plus jeunes vont penser : « Les bougies ? De quoi parle-t-elle ? Ah ! Je suis trop près des bougies et c’est dangereux. Il faut que je m’éloigne. »

Quand ils sont un peu plus grands, ils se disent : « ‘Hessed ? Qu’est-ce qu’elle veut dire ? Peut-être que je ne suis pas gentil et que je ne pense qu’à moi-même ? »

Les enfants, en particulier les adolescents, aiment cette méthode. La brièveté est toujours appréciée, surtout quand ils savent qu’ils ne se comportent pas correctement.

Mes enfants trouvent cela amusant. Maintenant, quand ils sont à côté des escaliers (et qu’ils ne sont pas trop occupés à se disputer), ils crient « LES ESCALIERS ! LES ESCALIERS ! » Ils s’éloignent tous seuls et je n’ai même pas besoin de dire quoi que ce soit !

Faisons ce progrès dans l’éducation, parlons peu et agissons beaucoup.

Adina Soclof