Quand on m’a raconté cette histoire, j’ai été touchée. Quand on m’a expliqué que c’était une histoire vraie, j’en ai été bouleversée. Car j’ai alors compris que nous avons toutes en chacune de nous ce pouvoir, cette force, cette qualité… qui peut changer un destin !

Un coeur qui sauve une vie…

Un jeune américain vivant à New-York étudiait dans une Yéchiva. Le pauvre garçon souffrait d’une terrible déprime au point qu’un jour, il confia à ses amis qu’il songeait au suicide. Affolés, ses amis réussirent à le convaincre d’aller parler au Rabbi Ména’hem Mendel Schneerson, le Rabbi de Loubavitch.

Lors d’un entretien privé, le jeune homme répéta ses paroles au Rebbe. Il lui raconta toute sa peine et lui dit qu’il voulait mettre fin à ses jours. Le Rabbi de Loubavitch écoutait l’étudiant et des larmes se mirent à couler sur son visage. Le Rabbi pleura de longues minutes, incapable de prononcer un mot. Le jeune homme s’enfuit alors de son bureau, bouleversé jusqu’au plus profond de son être.

Dès son retour à la Yéchiva, ses amis inquiets vinrent prendre de ses nouvelles. Il leur déclara qu’il n’envisageait plus à présent de mettre fin à ses jours : il voulait vivre ! Heureux mais surpris, ses amis lui demandèrent ce qui s’était passé dans le bureau du Rabbi. Il leur raconta la scène et ajouta en guise de conclusion : “ Si j’avais su plus tôt qu’il existe une personne qui se soucie à ce point de moi, jamais je n’aurais pensé à attenter à ma vie”.

Les histoires sur les miracles du Rabbi sont nombreuses, mais celle-ci m’a touchée parce que la seule force qu’il a utilisée pour sauver ce jeune homme était... l’empathie !

Tu aimeras ton prochain comme toi-même !

Dans le Séfer Ha'hinoukh (Mitsva 243), le commandement : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" indique ce que Hachem attend de nous vis-à-vis des autres.
Pourquoi nous imposer cette Mitsva ? Pourquoi ne pas simplement nous encourager à être poli et agréable avec les autres ? Non ! Il s’agit véritablement d’un commandement de D.ieu, Qui nous demande de savoir aimer l’autre autant qu’on puisse s’aimer soi-même (donc potentiellement sans limite !).

Le Maître du monde nous révèle en fait ici une des clés de Sa création : un des piliers sur lesquels repose notre monde est le ‘Hessed, qui est lui-même généré par l’empathie. Quand on montre à l’autre de la considération, que ce soit par un sourire ou par quelques paroles, on fait passer le message implicite que cette personne est importante, qu’elle a de la valeur. Et chacun d’entre nous a besoin de cette reconnaissance ! C’est un enseignement très précieux que nous délivre ici Hachem.

Pour preuve : un homme qui offre à son ami les plus beau cadeau du monde avec un visage triste est considéré comme ne lui ayant rien donné ; celui qui le fait d’un visage rayonnant, même s’il ne lui a presque rien donné, est considéré comme lui ayant offert les plus beaux cadeaux du monde ! (Rabbi Nathan de Breslev). Il ne suffit donc pas d’être généreux. Donner un cadeau sans y mettre de l’empathie revient à faire passer un objet d’une main à l’autre. Alors qu’au contraire, savoir se réjouir pour l’autre, prendre part à sa joie quand on lui donne un cadeau, un sourire ou une attention se révèle plus précieux que tout autre don. Et c’est généralement le souvenir qu’il restera de ce cadeau longtemps après qu’on l’ait reçu.

La force de l’empathie

A l’image de cette belle histoire du Rabbi, l’empathie est plus qu’une émotion ressentie. Il s’agit en quelque sorte d’un don. Comme le dit le Rav Eliahou Dessler : “Lorsqu’un homme donne, il cède un peu de sa personne et il en vient à aimer celui à qui il donne, puisqu’il retrouve chez l’autre un peu de lui-même”.

C’est pour cela que le jeune homme dont nous parlions au début a soudainement repris goût à la vie. Le Rabbi s’est attaché à lui (comme il s’attachait à tous ceux qui venaient le voir et le solliciter), alors qu’il ne le connaissait pas !

C’est là que réside toute la force de l’empathie : elle ne nécessite aucune connexion visible. Ce n’est pas un sentiment de bienveillance réservé au cercle de la famille proche ou des amis. Au contraire, elle touche tous les cœurs telle une flèche qui ne rate jamais sa cible. Rav Moché Ibn Ezra a dit : “Ce qui sort du cœur pénètre dans le cœur”. Cela résume tout à fait ce que j’ai ressenti en entendant cette histoire. Le récit du Rabbi et de l’étudiant m’est allé droit au cœur et depuis, j’ai changé ma façon d’agir avec les autres...

Les 3 sens qui font la différence !

1- Parler… avec considération ! Par exemple, en ce qui me concerne, j’ai arrêté de demander “comment ça va ?” de façon mécanique. Lorsque je m’adresse à quelqu’un, je fais attention à prononcer son prénom (ou son nom), je prends le temps de lui demander de ses nouvelles avant de formuler ma question, je propose mon aide spontanément et plus souvent, etc.

2- Voir… un visage souriant ! Quand j’offre un cadeau, ou même un simple café, je m’assure de toujours le faire avec joie, avec un grand sourire pour accompagner mon geste. Et je vois la différence ! Le visage de la personne s’illumine et je ressens tout le bien que cela lui apporte, au-delà du “don matériel” qui accompagne ma bienveillance.

3- Entendre… ce que l’autre a à dire ! A l’ère de la course quotidienne et des nouvelles technologies, où l'on passe davantage de temps à lire ou envoyer des messages, on ne prend malheureusement plus toujours ce temps... d’écouter l’autre, de le voir physiquement, de réconforter une amie chaleureusement en la prenant dans les bras. Et comme l’a si bien résumé le Rabbi : “Être gentil est plus important que d’être droit. Car bien souvent, ce dont les gens ont besoin, ce n’est pas d’un cerveau brillant qui parle, mais d’un cœur spécial qui écoute...”.

Avec de simples attentions comme celles-ci, nous pouvons améliorer la journée d’une personne, changer sa vie, construire un monde… alors ne passons pas à côté !

Béhatsla’ha et excellente journée à toutes…