Comme nous le disons souvent, nos enfants sont remplis de qualités, et aussi, Hachem leur a donné des points sur lesquels travailler. C’est ce qui s’appelle des « défauts ».

Je mets ce mot entre guillemets, afin de mieux prendre conscience du fait que les défauts font partie des outils dont Hachem nous a dotés pour accomplir notre mission dans ce monde (voir le cours audio n°1).

Nos enfants peuvent donc être coléreux, désordonnés, bagarreurs… inutile de dresser une liste qui, de toute façon, ne pourra pas être exhaustive.

Comment les aider à « se défaire de ces vilains défauts », ou, dit de manière plus appropriée, à travailler ces points à améliorer ?

Je vous propose aujourd’hui de traiter le cas d’un problème, lorsqu’il est récurrent et qu’il se produit en-dehors de la maison. Par exemple, un enfant frappe à l’école, ou bien dit des mots violents, ou encore il est indépendant et ne suit pas les consignes générales de l’école.

Ce genre de problème est difficile à traiter par les parents qui ne sont pas présents au moment où cela se produit.

L’école appelle, met en garde la maman, et lui signifie que, si cela recommence, l’école devra sanctionner, voire renvoyer !

Je suis sûre que cela ne vous est pas inconnu…

Généralement, on a du mal à accueillir l’enfant sereinement lorsque nous nous sommes pris nous-mêmes un savon de la direction de l’école ! Par ailleurs, le problème qui se pose est qu’il est difficile de gérer à distance ce qui se passe durant la journée en notre absence.

Bien entendu, on peut sermonner son enfant, voire le menacer, mais cela porte rarement ses fruits.

L’enseignant, pour sa part, doit gérer de nombreux enfants et aura du mal à trouver LA solution qui lui convient le mieux. Comme le disait le ‘Hazon Ich : dans une Yéchiva, il faudrait un Machguia’h (surveillant) par enfant ! C'est-à-dire une personne qui s’occupe individuellement de chacun. Cela est évidemment impossible.

D’un autre côté, nous devons aider notre enfant à surmonter ses tendances naturelles lorsqu’elles sont négatives.

Voici un petit « truc » qui marche très bien.

Donnez-lui un petit carnet et une plaque de gommettes, et demandez-lui de coller une gommette sur son carnet à chaque fois qu’il se retient de frapper, si tel est le point à traiter. C'est-à-dire, lorsqu’il résiste à son méchant Yétser Hara’ qui lui souffle dans l’oreille de mal se comporter. Le soir, il vous montrera son carnet et vous expliquera pour chaque gommette son contexte. Puis, faites-lui choisir une surprise dans le « placard des cadeaux ». Attention, je ne parle pas de vous ruiner en surprises, juste des petites choses qui marquent le coup ! Il est important qu’il y en ait plusieurs, et qu’il puisse choisir. Cela lui donnera aussi la possibilité de voir concrètement ce qu’il pourra recevoir les autres jours.

Cette méthode peut s’appliquer pour tout comportement négatif, répétitif, et en-dehors de la maison.
 

Quels sont les avantages de cette méthode ?

1-      Responsabilisation de l’enfant : Il se gère tout seul en pleine conscience de la conséquence de ses actes. Il est fier de cette responsabilité qui lui est donnée. Il se sent grand !

2-      Acte de substitution : Au moment de frapper, l’enfant sait qu’il a une alternative, qui, de plus, est positive. Quelqu’un qui veut frapper doit faire preuve d’une force inouïe pour s’en empêcher. En allant chercher son carnet, il canalise son action négative pour la transformer en acte positif, qui lui apportera satisfaction.

3-      Maman est avec lui : Ce petit carnet est un lien permanent entre lui et la maison, il sait qu’en collant sa gommette, sa maman sera fière de lui. Il pense à maman qui va le féliciter et le récompenser.

4-      Extérioriser les événements de la journée : En montrant son carnet, il expliquera chaque gommette. Pourquoi il a eu envie de frapper et comment il a résisté. Cet échange est très important. Par ailleurs, le fait de raconter libère l’enfant du poids de ce qu’il a dû affronter. C’est pourquoi, la maman devra, à ce moment-là, reconnaitre la difficulté qu’il a surmontée et beaucoup le féliciter.

5-      Chaque petit progrès est gratifié. Nous n’attendons pas que l’enfant ne frappe plus du tout pour le récompenser. Ceci est le contraire de ce qui est généralement pratiqué. Car nous voyons le mal – l’enfant a frappé une fois. Mais comment connaitre le bien : il s’est retenu deux fois !
 

Nous pourrions le gronder sur son échec, alors qu’il avait par ailleurs su résister. Cette méthode permet de suivre l’évolution du comportement de l’enfant.

J’ai appliqué cette méthode avec plusieurs mamans, elle fonctionne très bien !

Une petite fille était notamment renvoyée régulièrement pour ses « coups ».

Dès le premier jour du petit carnet, cela a cessé.

Au bout d’une semaine, il n’y avait plus de gommettes sur son carnet.

Sa maman l’a encore plus récompensée, car elle n’avait pas frappé, mais n’avait pas eu non plus à se retenir. La petite fille a alors dit tout simplement à sa maman « tu sais maman, je n’ai même pas eu besoin de mes mains ! ». Ceci, après des mois de conflits, de pleurs, d’échanges avec l’école… Encore une fois, les méthodes positives font leur preuve : le résultat est obtenu dans la bonne humeur, sans stress et pour longtemps !

Comme nous l’avons dit, cette méthode peut s’employer pour tout comportement négatif en-dehors de la maison, dès lors qu’il se reproduit souvent.

Béhatsla’ha