Pour certains, avoir un enfant coule de source. C’est la logique de la continuation de l’univers, tel que mis en scène dans le « Roi Lion », imaginé par Disney. Pour d’autres, avoir un enfant est toute une aventure à programmer ! Les générations se suivent, chacune avec son lot de bons et mauvais moments, chacune avec ses défis.

Et dans cette avancée perpétuelle du temps qui emporte avec lui les générations loin devant, sûrement les mêmes questions pour les parents : « comment vais-je faire pour subvenir aux besoins de mes enfants ? »

Le coût d’être parent

Peut-on mesurer sa parentalité au coût que cela représente ? Certains s’insurgeront peut-être face à une telle question.

Pourtant, c’est à cela que je fus confrontée lorsque j’étais au début de ma vingtaine.

Maman d’un petit garçon et alors que toujours étudiante, j’avais une amie non juive dont le désir de maternité la poussait à me questionner intimement :

« Combien te coûte ton enfant, tous les mois ? Je voudrais savoir si je peux en faire un aussi… »

Je restais le souffle coupé. Combien… combien de quoi ? Combien de nuits blanches ? Combien de soucis ? Combien de lait infantile ? Combien de couches… ou combien d’Émouna (foi en D.ieu) tout simplement ?

Je dois dire que je ne me suis jamais posé la question du manque - bien que je n’aie pas de gros moyens financiers et surtout aucune situation professionnelle.

Je n’ai jamais craint de ne pouvoir faire ce qu’il fallait pour apporter à mon enfant ce dont il avait besoin.

J’étais étudiante, sans emploi mais au fond de moi, j’étais guidée intuitivement par la certitude que D.ieu ne pouvait me laisser tomber.

Les années ont passé. Le bébé est à présent marié, bientôt père à son tour.

Après lui, il y a eu d’autres bébés et aujourd’hui, tout ce petit monde est devenu adulte, avec de nouveaux défis à l’horizon.

Au carrefour d’une vie de grand-mère en devenir et à l’approche d’un mariage probablement dans les mois à venir, les nouveaux épisodes s'enchaînent et les doutes pourraient m’assaillir.

Le paiement du mariage, les études des enfants, la naissance du bébé. Tout s’accélère et se multiplie.

C’est la même histoire pour beaucoup de foyers.

Autrefois, nous pouvions gérer, un enfant après l’autre, à notre rythme mais lorsque les choses s’accélèrent et que chacun crée son foyer, les doutes pourraient s’installer.

C’est dans le doute que fleurit l’arbre du Yétser Hara’ (le mauvais penchant).

Le doute : obstacle de l’esprit vigilant

Le doute, c’est celui qui vous fait réfléchir et vous fait faire un pas en avant et deux en arrière.

Pendant que certains doutent, d’autres croquent la vie à pleines dents. Ils essaient, tombent et se relèvent pour avancer.

L’enfant qui se lève et fait ses premiers pas n’a aucun doute quant au fait que lui aussi va savoir marcher.

Il observe son entourage et d’instinct, trouve la force de changer son statut, cesse de ramper et se propulse de l’avant, quoiqu’il lui en coûte.

Il tombe, une fois, deux fois, dix fois ou autant qu’il le faudra, mais il ne renonce pas car il sait qu’il finira par y arriver.

Face aux doutes quant à l’avenir, partager cette Émouna que rien de mal ne peut nous arriver est source de bien-être et de gage de réussite pour un avenir porté par D.ieu.

Une continuité éternelle

Lorsque j’avançais avec Émouna (certains diraient avec inconscience au regard de ma situation professionnelle et financière fragile), j’ignorais que mon parcours, inconsciemment, influencerait celui des autres.

Désormais, mes enfants ont l’âge que j’avais lorsque j’ai osé. À leur tour, malgré l’incertitude quant à l’avenir - tout comme de nombreux autres jeunes de la génération actuelle - ils sont propulsés par la Émouna et le Bita’hon (confiance en D.ieu).

Avec ou sans étude de Torah, tout Juif a cet instinct inné de savoir ce qui est bon pour lui.

Avancer en toute confiance que ce qui est fait dans le sens du Bien et de l’avenir du peuple juif ne peut échouer, est un acte d’amour de D.ieu et de profonde croyance.

À tous ces jeunes qui se marient et donnent la vie sans compter.

À tous ces courageux des temps sombres.

À tous ces foyers en gestation, j’ai envie d’apporter mes encouragements à la lumière de mon humble témoignage : les difficultés passent et nous les oublions, tout comme les douleurs de l’accouchement.

Ne craignez pas d’agir dans le sens de la construction d’un foyer Cachère. Un enfant ne coûte jamais, c’est lui qui vous apporte !

D.ieu supporte tous les couples qui, avec Lui, se sont alliés.

De bonnes nouvelles…