Chalom,

Chabbath dernier, nous avons été invités chez mes parents. Grâce à D.ieu, ils sont déjà très âgés. Mon père approche les quatre-vingt-dix ans et ma mère a quatre-vingt-quatre ans. Au milieu du dîner de Chabbath, une coupure de courant est survenue, en raison vraisemblablement d’une panne générale dans notre secteur. L’électricité a été rétablie au bout d’une demi-heure, mais l’air conditionné qui chauffe la maison ne s'est pas remis en marche. Je dois signaler qu’il faisait très froid et j’ai redouté que mes parents ne tombent malades. Nous avons également des enfants en bas âge pour lesquels nous avons de même nourri quelques craintes. Nous n’avions personne à qui poser des questions ; nous avons alors demandé à notre voisin qui n’est pas juif d’allumer l’air conditionné. Nous avons essayé de lui faire comprendre que nous avions froid, mais en vain. Aussi avons-nous été obligés de lui expliquer explicitement que l’air conditionné s’était arrêté et de lui demander de le rallumer. J’aurais voulu savoir si nous avons agi selon la Halakha et comment procéder si cela se reproduit. 

Réponse

Chalom et bonne santé à toute la famille

Vous avez agi tout à fait conformément à la Halakha. En effet, s’il fait froid au point qu’il faille chauffer le lieu d’habitation et qu’une personne âgée sensible au froid y demeure et risque de s’enrhumer, il est permis de demander à un non-juif d’allumer le chauffage, sans avoir besoin même de le lui signifier de manière allusive (au contraire de ce qui est exigé dans certains cas où l’on réclame l’aide du « Goy de Chabbath »), et de lui dire expressément : « Veuillez allumer l’air conditionné. » 

C’est également autorisé dans le cas où le froid n’est pas si grand et que, par exemple, une personne de votre âge et de constitution robuste ne souffrirait pas tellement de ce froid et profiterait malgré tout de l’allumage du non-juif pour vos parents...

Vous avez judicieusement mentionné qu’il y avait aussi de jeunes enfants dans la maison. En effet, cette autorisation ne s’applique pas seulement aux personnes âgées, mais également aux tout-petits étant donné que ceux-ci sont plus frileux que les adultes. 

Dans un tel cas où un non-juif allume le chauffage Bééter (de façon permise) pour des personnes âgées ou pour des enfants, tous les membres de la famille ont le droit d’en profiter. Mais il ne faut pas oublier de dire explicitement au non-juif que nous lui demandons d’allumer le chauffage pour des personnes âgées ou pour des enfants, car nous craignons qu’ils ne souffrent du froid et non pas pour des personnes jeunes et en bonne santé n’en ayant pas besoin (bien qu’il leur soit permis également de jouir du chauffage). 

Il convient de souligner un autre point : au plus fort de l’hiver, il existe des périodes de « froid intense », c’est-à-dire de froid insupportable. Si une situation de ce genre prévaut, il est permis de dire à un non-juif de mettre en marche le chauffage pour tout un chacun et non pas uniquement pour des personnes âgées ou pour des enfants. Certains décisionnaires affirment qu’un tel froid ne sévit pas en Israël et d’autres suggèrent de contrôler ce fait en mettant un verre d’eau dehors et de vérifier si l'eau gèle ou non.

Dans tous les cas, si l’on craint sérieusement que quelqu’un de la famille ne tombe malade à cause du froid, il est autorisé de demander à un non-juif d’allumer le chauffage. 

Références

Michna Beroura, chap.328, §47 ; Chemirat Chabbath Kehilkhata, chap.23, §28 et chap.31, §6 ; Or’hot Chabbath, chap.26, note 194 ; Choul’han 'Aroukh, chap.276 et commentateurs ; Or LeTsion, 2e partie, chap.25.  

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