Le ministère israélien de la santé a publié des données inquiétantes soulignant une mauvaise diététique des juifs orthodoxes du pays : par exemple, 79% d’entre eux consomment des boissons sucrées, contre 51% dans le reste de la population.

“Vénichmartem Méod Lénafchoté’hem”, ”Prenez donc bien garde à vous-mêmes”, nous enjoint la Torah (Dévarim, Vaet’hanan 4:15). Une Mitsva à ne jamais sous-estimer, que ce soit dans le fait de ne pas négliger un traitement médical, de se couvrir correctement en sortant s’il fait froid, ou de bien s’alimenter. 

Ce dernier point est sans doute le plus difficile en raison de la grande méconnaissance d'une grande partie du public. Le ministère israélien de la santé a publié des données récentes mettant en lumière le fait que de mauvaises habitudes alimentaires au sein de la population ‘Haredi du pays sont excessivement répandues.

Les chiffres sont malheureusement éloquents : près de 8 juifs orthodoxes sur 10 (79%) en Israël consomment régulièrement des boissons sucrées, comme les sodas, contre à peine plus d’un habitant sur deux dans la population générale (51%).

78% des ménages orthodoxes achètent régulièrement des pâtisseries sucrées, face à 60% du grand public. Pour les petites collations du quotidien, ce chiffre monte à près de 9 personnes sur 10 (89%) chez les orthodoxes, contre 74% dans le grand public. Les effets sur la santé sont patents, notamment le diabète devenu endémique chez les juifs orthodoxes.

Les familles orthodoxes, généralement moins aisées que le reste de la population, affrontent, outre cette anomalie sanitaire, un paradoxe budgétaire : pendant que la première famille dépense en moyenne 90 shekels par mois en boissons sucrées (25 € à l’heure où nous écrivons ces lignes), ce budget descend à 65 shekels mensuels (18 €) s’agissant de la population générale.

Le ministère de la Santé va s'employer à promouvoir un programme complet visant à modifier les habitudes alimentaires de la population juive orthodoxe, après avoir publié ces données préoccupantes concernant la consommation d'aliments et de boissons nocifs ainsi que la prévalence du diabète.

En réalité, il faut espérer que cette démarche ne se cantonne pas à une campagne de communication, certes nécessaire. Tout devrait être à reprendre, et ce depuis le plus jeune âge : il faut cesser absolument la culture du “Mamtak” et du “‘Hatif”, cette gourmandise salée ou sucrée remise depuis la crèche jusqu’à la Yéchiva, en passant par le Talmud Torah et la maison pour tout prétexte festif : Chabbath, anniversaire, réussite d’un exercice, fêtes et célébrations, ce qui représente énormément de jours dans une année. Qui n’a pas été choqué de voir des jeunes enfants manger chaque matin des chips ou des bisslis ? Remplis de perturbateurs endocriniens, ces aliments modifient durablement le rapport à l’alimentation de l’enfant, qui deviendra un adulte en risque de malnutrition, et qui aura une relation binaire à la nourriture : les aliments sains sont une corvée, les aliments néfastes sont une récompense. Sans bien sûr parler des maladies cardiovasculaires gravissimes qui peuvent s’ensuivre, à D.ieu ne plaise. Est-ce nécessaire d’ingérer près de 1000 calories à chaque Séouda en aliments gras, salés ou sucrés ?

N’ayons pas peur des mots : c’est cette équation mortifère qui doit être cassée partout dans la société israélienne, pour profiter des excellents produits dont Hachem a béni notre terre. Cessons d’hypothéquer les chances du vœu “Jusqu’à 120 ans” de s’accomplir.