Une campagne de sensibilisation aux Mitsvot menée par le mouvement ‘Habad à New York a permis de faire vibrer l’âme juive d’un prêtre octogénaire.

Même si la flamme de l’âme juive vacille et s’apprête à s’éteindre Hasvé Chalom, elle ne cesse jamais de briller, même au fin fond des ténèbres. C’est l’enseignement assez évident que l’on peut retirer de cette histoire émouvante qui s’est déroulée il y a quelque temps à New York, dans le quartier de Manhattan.

Deux Rabbanim de Crown Heights, un quartier de New York accueillant une forte communauté juive, ont lancé une campagne visant à sensibiliser le public juif à l’importance et à l’accomplissement des commandements. Ils se sont installés près de Union Square à Manhattan, et ont commencé à s’enquérir de la judéité des passants, leur demandant, en cas de réponse affirmative, s’ils souhaitaient faire une Mitsva.

À un moment donné, Rav Yossef Kratz et Rav Yéhouda Pevzner voient un prêtre âgé marcher sur le trottoir. Soucieux de bons rapports intercommunautaires, les deux Rabbanim lui demandent, pour plaisanter, s’il est juif. La réponse est pour le moins inattendue : “Oui.” Interloqués, les Rabbanim se souviennent bien de ce moment. “En réalité, lorsque nous lui avons demandé s’il était juif, nous étions certains de sa réponse. Comment un prêtre, vêtu d’une longue soutane blanche, avec une énorme croix se balançant sur sa poitrine, pourrait être juif ?” Les deux hommes échangent des regards et poursuivent l’échange qui s’annonce surprenant.

“Que voulez-vous dire ? Votre mère était-elle juive ?

- Non : mes deux parents étaient juifs.”

Devant la stupéfaction croissante de ses interlocuteurs, le prêtre juif conte son histoire tragique : enfant, il a été caché dans une église pour échapper à une rafle nazie pendant la sinistre période de la Shoah. Ses parents n’ont pas survécu, mais lui oui. Après la guerre, il a été baptisé et a commencé à faire des études pour devenir prêtre, ce qui a été très difficile pour lui car il a souffert de l’antisémitisme de ses pairs. Réussissant finalement à le devenir, il a mené une longue carrière avant de s’installer à New York il y a 15 ans.

C’est alors que Rav Kratz se lance et lui demande :

“Pourquoi ne venez-vous pas à la synagogue ?

- Un prêtre est autorisé à venir ?

- Je travaille pour la synagogue centrale Loubavitch à Crown Heights, et je vous invite à venir !”

Les trois hommes sont toujours en contact et, aux dernières nouvelles, le prêtre se rend ponctuellement au fameux centre ‘Habad 770 de New York. Il a demandé à ses deux nouveaux amis de préparer du Gefilte Fish et du Kuguel, des plats de Chabbath typiques de la tradition juive ashkénaze. “Ou au moins du foie haché”, a-t-il ajouté. 

Il n’a pas oublié le goût de la nourriture juive traditionnelle depuis sa jeunesse, mais pas seulement : malgré tant d’années à servir l’idolâtrie, il semble bien que son âme aspire également à retrouver le lien avec ses racines juives…