Un matin, pendant la fête de Pessa’h (en 5735 – 1975), Rav Ovadia Yossef se réveilla avec des douleurs aux yeux. Il était alors le Grand Rabbin d’Israël. Sa femme en fut très troublée. Il réveilla son fils, Rav Its’hak, et lui demanda d’examiner ses yeux afin d’y déceler une éventuelle anomalie, mais ils semblaient être comme d’habitude.

Sa plus grande souffrance résidait surtout dans le fait de ne pouvoir lire. Il était contraint de demander à ses fils de le faire pour lui. Par la suite, son état empira tellement qu’il ne pouvait supporter le rayonnement du soleil ou une forte lumière. Même lors de son célèbre cours d’après Chabbath, les Gabbaïm de la synagogue prenaient soin d’éteindre la plupart des lumières afin de ne pas l’incommoder.

Les médecins recommandèrent d’avoir recours à une opération qui pourrait le guérir, mais les "médecins de l’âme" en décidèrent autrement. En effet, le saint Baba Salé et Rav Mordékhaï Chara’abi lui conseillèrent de ne pas suivre l’avis des médecins. Ils lui affirmèrent qu’avec l’aide de D.ieu, cela allait disparaître de la même manière que cela était apparu.

 

Rav Ovadia Yossef était vigilant à toujours prier avec la communauté (même lorsqu’il tomba malade, des offices furent organisés à son domicile). Cependant, durant cette période, il préféra rester seul chez lui, le soir. Il priait longuement et intensément D.ieu, le guérisseur miséricordieux, afin qu’Il ramenât la lumière dans ses yeux. Il restait toute la nuit debout dans un coin de la maison et L’implorait le cœur brisé, avec des pleurs déchirants qu’il est impossible de décrire. Il suppliait D.ieu : « Je t’en prie, rends-moi la lumière de mes yeux et éclaire-les de Ta Torah. » La Rabbanite se tenait près de lui et s’associait à sa prière. Elle implorait D.ieu d’accorder une guérison véritable et durable à son mari.

Quelques jours plus tard, Rav Ovadia Yossef se rendit à Tibériade et loua une chambre d’hôtel. Il désirait pouvoir se rendre facilement à Safed se recueillir sur la tombe du "Choul'han Aroukh", Rabbi Yossef Caro. [Il voulait suivre l’exemple de cet érudit qui avait perdu la vue sur lequel le Talmud (traité Baba Métsia 85b) raconte qu’il alla prier sur la tombe du Tana Rabbi ‘Hyia et lui dit : "Je révise constamment tes enseignements". Le Talmud termine en disant que sa prière fut exaucée et qu’il retrouva la vue.]

Chaque jour, Rav Ovadia Yossef se rendait donc à Safed, sur la tombe de Rabbi Yossef Caro et y restait plusieurs heures à prier : « Qu’au nom du mérite que j’ai eu de rendre la splendeur d’antan à la Torah du "Beit Yossef" afin que l’on n’oublie pas ses enseignements, que le "Beit Yossef" implore D.ieu Tout Puissant pour éveiller Sa miséricorde et me redonner la vue. »

Et en effet, grâce à D.ieu, après cette période Rav Ovadia Yossef retrouva miraculeusement la vue.