A l'occasion de Chévi'i Chel Pessa'h (7ème jour de fête et deuxième Yom Tov qui est associé au partage de la mer Rouge et à la mort des Egyptiens qui s’étaient lancés à la poursuite des Bné Israël), l'équipe Torah-Box vous offre une partie de cet épisode de notre histoire, remplie de miracles exceptionnels :

Moché jeta donc son bâton, et étendit sa main vers le Ciel. Un vent très violent se mit à souffler. Ce vent était un vent d’Est, le plus puissant de tous les vents, et par celui-ci, Hachem opéra Sa vengeance sur les méchants. Par ce vent, D.ieu voulut tromper les Egyptiens et leur faire penser que la mer s'était partagée, figée de manière naturelle, et ainsi les amener à poursuivre les enfants d'Israël.

Lorsque Moché voulut diviser la mer, l'ange de la mer n'accepta pas de fendre ses eaux. Il prétendait : « Je suis plus 'grand' que toi puisque moi, j'ai été créé le troisième jour alors que toi, tu as été créé le sixième jour ». Toutefois, l'Eternel avait émis une condition, dès la création du monde : que la mer se divise devant les enfants d'Israël. L'ange de la mer exposa qu'à ce moment-là, les Bné Israël étaient dans un état spirituel très bas : ils étaient encore plongés dans l'idolâtrie de l'Egypte et n’étaient donc pas dignes d'un miracle dans une telle situation. Moché lui montra le bâton Divin sur lequel était gravé le nom explicite de D.ieu, ainsi que le cercueil de Yossef. L'ange de la mer s'obstina à refuser.

Voyant cela, Moché dit à Hachem : « La mer refuse de se fendre ». Que fit alors D.ieu ? Il mit Sa main sur la main droite de Moché et dit à l'ange de la mer que les enfants d'Israël étaient appelés à recevoir la Torah : ils méritaient donc un miracle. Lorsque l'ange de la mer vit Hachem dans « Sa Gloire », une grande crainte le saisit et il se sauva comme il est dit : (l'ange de) « La mer vit et se retira ».
 

Au milieu de la mer, sur la terre ferme

Les enfants d'Israël se tenaient au milieu de la mer. L'eau recouvrait tout leur corps et subitement, en un coup, tout fut sec. Les eaux de la mer s’étaient partagées et dressées sur les côtés. Le sol de la mer n'était même pas humide, il était totalement sec. Devant eux, s'était ouverte une voie permettant la marche sur environ trois cents kilomètres tandis que les eaux servaient de murailles à Israël à leur droite et à leur gauche. C’était merveilleux ! Que le Nom de l’Eternel soit loué à jamais ! Amen !

Le Satan vit ceci. Il commença à émettre des critiques contre Israël en disant : « Maître du monde, étant donné que les Hébreux étaient idolâtres en Egypte, pour quelle raison leur as-Tu fait ce miracle ? » Le Satan allait et criait jusqu'à ce que l'ange de la mer entendit sa voix et voulut, avec rage et colère noyer Israël dans la mer.

L'ange Gabriel apparut alors. Il mit les eaux en remparts, comme des murailles à l'intérieur même de la mer ; il clama sur la mer et dit aux eaux de droite : « Prenez garde à Israël, peuple destiné à recevoir la Torah donnée par la Main droite d’Hachem, comme il est dit : "De Sa main droite (Il leur donne) un culte de feu" ». Se tournant sur la gauche, il dit : « Prenez garde à Israël, peuple destiné à mettre les Téphilines sur le bras gauche ». Aux eaux à l'arrière du camp d'Israël, il leur dit : « Prenez garde à Israël, peuple destiné à se couvrir avec les Tsitsit de derrière ». Et les eaux entendirent ses paroles et se dressèrent comme des murailles.

Ainsi, la mer fut divisée en douze parties, afin que chaque tribu ait un chemin séparé. Les murailles de la mer, qui étaient entre chacune d’elle, étaient merveilleusement belles grâce aux reflets de la colonne de feu. Elles ressemblaient à l'éclat des pierres précieuses. Dans les murailles se trouvaient des lucarnes qui permettaient de parler les uns avec les autres, créant ainsi une atmosphère apaisante et favorable à la tranquillité d'esprit. Le vent puissant continuait de souffler d'un côté à l'autre, avec force sans susciter pour autant d'inquiétude aux Bné lsraël, car les nuées de gloire continuaient à cheminer avec eux et à les protéger.

Rabbi Néhoraye enseigne que lorsqu’une fille d'Israël passait dans la mer et que son fils pleurait dans ses bras, elle tendait la main et cueillait une pomme ou une grenade du milieu de la mer et la lui donnait, ainsi qu’il est dit : "Tu n'as manqué de rien". Effectivement, il leur suffisait de désirer une chose et immédiatement, l’objet souhaité était créé à leurs yeux.

Hachem fit également souffler un vent du Gan Eden qui porta et amena à Israël des odeurs agréables de plantes odoriférantes. Et que burent les enfants d'Israël ? Du sein même des eaux de la mer, jaillissait de l'eau douce. Les tribus perçaient des trous dans les murailles qui les séparaient et il en jaillissait des courants d'eau douce comme si elles étaient sorties d'une source.
 

Publication du miracle

Au moment où la mer des Joncs fut partagée, toutes les eaux du monde, l'eau qui était dans les verres, dans les tonneaux, dans les citernes, dans les fleuves et dans les océans, toutes furent divisées en deux pour publier dans le monde le grand miracle fait en l'honneur du peuple d’Israël.

Imaginons : un Chinois est assis et sirote avec plaisir un verre de thé lorsque soudain, que se passe-t-il ? Le thé se dresse sur les côtés du verre, et au milieu se crée un vide. Surpris et stupéfait, il va montrer ce prodige à sa femme qu'il trouve à la cuisine en train de tenir en main une grande louche et sur son visage une expression de stupéfaction. « Viens voir », dit-elle à son mari, presque hystériquement. Elle lui montre la marmite de bouillon chinois qu'elle vient de préparer et raconte avec émotion qu’au beau milieu de sa préparation, tout en remuant le bouillon, le liquide s’est dressé sur les côtés et au milieu tout était sec ! Tous les deux observent à présent avec stupeur la marmite et le verre de thé lorsque, du côté de la salle de bain parviennent des cris. Avec un certain émoi, ils se dirigent vers leur jeune fils qui barbotait dans l'eau, et sont aussi étonnés que lui de découvrir là encore le même phénomène étrange.

Quelque chose devait se passer… Peut-être qu’un phénomène rare de la nature s'était produit et qu’ils n'en avaient pas entendu parler ? Ils décident de sortir dans la rue et de montrer à tous le prodige. Ils s'aperçoivent alors qu'ils ne sont pas seuls : chez tous les voisins, le même phénomène s’était produit. Partout, les eaux s’étaient divisées. L’évènement devint le sujet du jour. Tout le monde essaya de formuler des hypothèses différentes pour expliquer ce phénomène étrange.

Le plus grand choc fut causé lorsque de nombreuses personnes qui avaient pris la mer à ce moment-là témoignèrent que d'un coup, leur navire fut secoué sérieusement et, toutes les eaux furent déplacées sur les côtés, à des hauteurs formidables tandis qu'au milieu, la mer était sèche. Les histoires continuèrent à se répandre de bouche à oreille. Les hypothèses se multiplièrent. Après quelques jours, lorsqu’arrivèrent les nouvelles troublantes de la chute soudaine de la puissance mondiale numéro un, l'Egypte, chacun eut une image plus claire des événements de la dernière période. Des témoins proches des lieux relatèrent que les enfants d'Israël étaient sortis d'Egypte et, lorsque les Egyptiens les poursuivirent pour les ramener, un grand miracle leur fut fait et les eaux de la Mer Rouge furent partagées en leur honneur. Ces mêmes eaux noyèrent par la suite, tous les Egyptiens et de cette façon, l'empire égyptien s’effondra d'un seul coup.

Voilà comment fut proclamé dans le monde entier le nom de l’Eternel (qu'Il soit élevé et béni) dont la Puissance transforme tous les systèmes de la nature pour Ses enfants bien-aimés, le peuple d'Israël.
 

Poursuite au milieu de la mer

Retournons au camp égyptien, et au malheureux qui s'occupe de sa main blessée. Il n’est pas resté longtemps à lécher sa blessure. Ce n'est assurément pas le moment le plus approprié. Ce qui importe maintenant est de se venger de son esclave Zévouloun.

« Si cela n'a pas marché une fois, cela ne veut pas dire qu'il faille se décourager, essayons une nouvelle fois ! » se dit-il. Mais ce nouvel essai se solde par une blessure supplémentaire au pied gauche lorsque la nuée lui renvoya à nouveau sa flèche en retour de son tir. Telle une bête blessée, il décide de tenter sa chance en jetant des pierres, ce qui lui vaut une bosse sérieuse sur le front. Après quelques autres échecs douloureux, l'Egyptien arrive à la conclusion que « l'affaire ne convient pas ». Il n'est pas possible de tuer à distance ces petits juifs, il faut simplement les saisir à la main et en terminer ainsi.

« Il faut se presser. Le projet n'est pas si facile dans l'obscurité régnante, mais heureusement que l'on voit au moins le camp des Hébreux et que l'on connaît la direction de la marche ». Et voilà que, de manière subite, l'Egyptien sent une secousse très violente. Un vent puissant se met à souffler, il va presque s'envoler sur place. « Que se passe-t-il ? Qu'est-ce que ce vent ? Je pensais que l'hiver était fini ! Je n'ai même pas pris de manteau avec moi. Ah, mais cela n'aurait servi à rien. Quel est ce vent ? Ce n'est pas un vent, c'est un ouragan ! ».

Puis, l'Egyptien se frotte les yeux sans y croire. Le vent a soulevé les eaux sur les côtés et les a gelées ! Quel phénomène de la nature aussi rare qu’intéressant est celui-là ? L'Egyptien s'efforce de mieux voir ce que font en ce moment les Hébreux. « Oh ! Ils rentrent dans la mer ! Ils pensent qu'ils vont pouvoir s'échapper… Quels insensés ! Pensent-ils qu'ils sont les seuls à avoir vu la mer s’ouvrir ? Nous aussi, nous le voyons ! Tout de suite, nous allons les poursuivre et les rattraper ».

Il entend que ses amis sont du même avis que lui, et ainsi, sans attendre, l’armée égyptienne s'engage dans la mer divisée pour poursuivre les enfants d'Israël. La poursuite est usante et épuisante. Le vent terrible qui tourbillonne ne s'arrête pas un seul instant, tenir en selle est alors extrêmement compliqué. De temps en temps, les chevaux se heurtent les uns les autres en raison de l'obscurité environnante et réveillent ainsi la douleur des anciennes blessures et des coups encaissés par les flèches et les pierres, mais leur objectif les fait surmonter toutes les difficultés. C'est là la force de la haine qui fait détourner du droit chemin au dessus de toute imagination.

Les Egyptiens s'étonnent de voir que les enfants d'Israël avancent justement de manière calme. Ils ne paraissent pas être secoués par ce vent terrible et, comme si cela ne suffisait pas, les Egyptiens parviennent à distinguer que les Bné Israël disposent de bons fruits qu'ils dégustent avec plaisir, calme et joie.
 

Consternation de mort

La poursuite dura presque toute la nuit. Les enfants d'Israël traversèrent la mer, les Egyptiens à leur trousse. Lorsque l'aube approcha, ils avaient eu le temps, jusqu'au dernier d'entre eux, de traverser la mer et de mettre pied sur la terre ferme, alors que le camp égyptien était tout entier, jusqu'au dernier d'entre eux, à l’intérieur de la mer. C'est à ce moment que l'Eternel décida de jeter sur eux Son courroux. A l'approche de l'aube naissante, Il révéla Sa présence parmi eux à travers une colonne de feu et des nuées, ce qui sema une panique indescriptible parmi l'armée égyptienne.

Soudain, on entendit des bruits énormes de grêle et de feu qui éclatèrent. La colonne de nuée commença à ramollir la terre sous les pieds des Egyptiens et la faisait bouillir. Ainsi, le sol (sous-marin) se transforma en une sorte de boue brûlante. Du fait de l'intensité de la chaleur, les sabots des chevaux se détachèrent de leurs pieds. De même, les roues des chars se mirent à brûler. Ces derniers se traînaient en « boitant » et leurs occupants furent puissamment secoués d'un côté à l'autre. Les grandes murailles d'eau commencèrent à fondre et sur la tête des Egyptiens ; atterrissaient de lourds blocs de glace qui leur fendaient le crâne. Et comme si cela ne suffisait pas, des maladies plus étranges les unes que les autres comme la lèpre, les hémorroïdes, les maux de ventre et autres s'abattirent sur eux.

Imaginons un peu ce qui a pu se passer : voilà un Egyptien assis dans son char en pleine poursuite épuisante, dans des conditions climatiques difficiles d'obscurité et de tempête de vent. Soudain, le cheval fait un bond comme pris de folie. L'Egyptien chute avec fracas au fond du char et se brise l'épaule. « Qu'est-il arrivé au cheval ? » se demande l'Egyptien avec colère.

Il ne s'est pas encore relevé qu’une des roues du char se détache, il reçoit un grand coup et penche sensiblement du coté de la roue manquante. L'Egyptien se roule puissamment dans « la forte pente » ce qui lui « permet de se casser encore quelques os ». Mais ce n'est pas tout, le cheval semble être devenu fou : il saute, se démène et entraîne avec lui le char qui est agité d'un côté à l'autre en fonction du sens de la pente. L’Egyptien est malmené de tous les côtés, de droite à gauche, de gauche à droite et, de là en arrière, et de l'arrière à l'avant. Il n'est pas certain qu'il lui reste encore un os entier après ces mouvements si violents. Il décide de mettre fin à ce terrible cauchemar immédiatement. Il décide de descendre de ce char et de sortir le plus rapidement possible. Mais comment ?

Tout son corps est brisé et il n'a presque pas la possibilité de bouger un membre. Au prix d'efforts surhumains, il attrape le bord du char pour éviter de tomber à nouveau et sort ses pieds. A présent il va descendre du char et en finir avec cette horreur. D'un coup, il s'éjecte du char et... que se passe t-il ?  Ses souliers fondent ! Il n'a pas eu le temps de comprendre que déjà, il se retrouve pieds nus, et alors… Un cri de douleur s'échappe de sa bouche. Le sol est en ébullition. Des brûlures énormes et profondes lui roussissent la plante des pieds. Instinctivement il lève un pied et le repose et soulève le second – dommage qu'il ne puisse pas lever les deux pieds à la fois. Ainsi, il continue à lever alternativement une fois le pied droit et une fois le pied gauche. Son corps est couvert de brûlures effroyables des pieds à la tête. Cette danse étrange lui rappelle la plaie des poux où il avait aussi effectué une danse semblable !

« D'un fossé, je suis tombé dans un précipice » pense-t-il en lui-même. La situation sur le char était plus supportable… Après de nombreux efforts, il remonte sur le char et continue à subir des coups et des cassures, mais à présent il reçoit les souffrances « avec plus d'amour ». C'est préférable aux terribles brûlures. L'Egyptien a déjà renoncé à essayer de se lever, il est allongé sur le fond du char et continue de recevoir des coups. Les blessures à la plante des pieds le consument comme du feu surtout que de la boue incandescente est restée collée. Lorsqu’il essaie de l’ôter, il se brûle les mains. Puis, d’un coup, son corps commence à se couvrir d'ulcères : il manque de force pour affronter ce terrible cauchemar… Il sent qu'il perd presque la « sensation » de souffrance.

Des os brisés, des maladies, des coups, des brûlures, tel était le camp des Egyptiens : tout entier plongé dans une terreur mortelle. A ce stade seulement, les Egyptiens réalisèrent que l'Eternel combattait en faveur d'Israël. Ils comprirent que les ministres du culte de Pharaon s'étaient trompés dans leur interprétation lorsqu’ils avaient dit que l’Eternel avait abandonné les Bné Israël à leur sortie d’Egypte. Ainsi, D.ieu se vengeait de l’Egypte, et il ne leur restait plus qu’à tenter de sauver leur propre vie.

Les Egyptiens décidèrent alors de faire marche arrière. Sans force, ils essayèrent de tirer les rênes des chevaux et de les diriger en direction de la terre ferme. Des « bouchons » se formèrent et empêchèrent la circulation. Les chars bloquèrent, les malades couchés étaient sans aucun moyen de s'en sortir, des caisses tombèrent des chariots. L’Eternel fit ainsi pour empêcher leur fuite.


Sans issue de secours

Tout cela ne fut qu'une « préface » ; c'est avant la montée du jour que se produisit la plus grande chute. L'Eternel dit alors à Moché : « Etends ta main sur la mer ». Moché étendit sa main sur la mer et à l'approche du matin, celle-ci reprit son niveau tandis que les Egyptiens cherchaient désespérément à se sauver. L'Eternel secoua alors les Egyptiens au milieu de la mer et soudain, lorsque Moché fit le mouvement de la main, les gigantesques murailles d'eau s'affaissèrent et recouvrirent à nouveau le sol. Les vagues déchaînées emportèrent avec colère les Egyptiens terrifiés.

Ceux qui étaient proches de la plage essayèrent de fuir, mais les chevaux les firent entrer dans la mer par force. Ceux qui savaient nager pensaient pouvoir être sauvés et regagner la terre, mais la mer agitée ne leur permit pas de le faire. D'autres essayèrent de s'en sortir par la force de la magie, mais l'ange de la mer dit : « Est-il possible que je les laisse sortir de mes mains alors que l’Eternel m’a confié une mission ? » Et alors, les eaux se précipitèrent sur les Egyptiens et les tirèrent en arrière vers elles, avec force.

Il y avait en Egypte deux sorciers particulièrement puissants. Leurs noms étaient Yohani et Mamré. Ils se firent des ailes par magie, s'envolèrent et ils prirent place à l'endroit le plus haut du monde. L'ange Gabriel dit : « Par Ta majesté souveraine, Tu détruis Tes adversaires ». Immédiatement, Hachem dit à l'ange Mikhaël : « Va et fais justice sur eux ». Mikhaël les saisit par les cheveux et les jeta dans les flots.