Chalom, mes chers amis. C'est Roch Hachana… Rabbi Yéhochoua et Rabbi Eliézer sont divisés sur le moment de la Création du monde. Rabbi Eliézer est d'avis que le monde fut créé en Tichri, tandis que Rabbi Yéhochoua estime que c'est en Nissan. Nous avons une règle pour fixer la Halakha. Entre Rabbi Eliézer et Rabbi Yéhochoua, la Halakha suit l'avis de ce dernier. Oui, c'est bien Roch Hachana, mais dans la joie, la danse, l'amour. En Tichri, nous le célébrons dans la crainte, alors qu'en Nissan, c'est l'amour qui est prédominant.

J'aimerais me concentrer sur un sujet important. On sait que l'idée principale de la fête de Nissan, c'est la liberté, la fête de Pessa'h, la fête des Matsot. Dans la Torah écrite, elle se nomme fête de Pessa'h, et nous la qualifions de fête des Matsot. Les explications sont nombreuses, mais la raison principale est mentionnée au nom du Ari Zal, affirmant que le nom de Pessa'h se découpe en (bouche)- Sa'h (qui parle). La bouche était en exil, en Égypte, la parole était en exil. Le langage même de la prière des enfants d'Israël est un cri. Il n'est pas écrit qu'ils prièrent ou parlèrent, du fait qu'ils ne pouvaient s'exprimer par la parole, celle-ci étant en exil. De ce fait, la communication eut lieu sous forme de cris.

Le travail de la fête de Pessa'h, chaque année, est de considérer qu'on a été soi-même en Égypte. Il faut répéter cette idée, quelle est l'idée ? D'être circonspect dans l'usage du langage, d'être sérieux et précis pour préserver notre langage. On pourrait s'étendre longuement à ce sujet, mais je me contenterai de dire quelques mots, que l'on pourra utiliser lorsqu'on veut nettoyer la maison, jeter le 'Hamets ou préparer la fête. Il y a beaucoup de tensions alors, et l'on risque de blesser nos proches par erreur, à travers nos paroles. 

Un grand Sage a dit : nous sommes très scrupuleux de ce que nous faisons entrer dans notre bouche, en veillant à la Cacheroute, c'est une bonne chose, mais pourquoi n'exerçons-nous pas la même vigilance pour ce qui sort de notre bouche ? C'est uniquement pour ce qui entre dans notre bouche que nous sommes si pointilleux. Il faut être scrupuleux également sur nos paroles. Un ouvrage, le Divré 'Haïm, pose une question : nous savons qu'une personne qui commet une faute par inadvertance doit apporter un Korban (sacrifice). Pour certaines fautes commises, quatre ou cinq, si l'on n'a pas d'argent pour acheter une bête, ce qui nécessite une belle somme, il est possible d'acheter des pigeons, qui sont bien moins onéreux. Mais si on n'a pas d'argent pour cette dépense, on peut se contenter d'une offrande de Min'ha, faite de semoule, c'est un Korban Olé Véyored (qui monte et qui descend). D'où vient cette appellation ? De la différence entre un homme riche et un homme démuni. Pour la plupart des fautes, il faut apporter un Korban. Si l'on n'a pas les moyens d'acquérir un Korban, on attend d'avoir de l'argent, et ensuite, on l'apporte. Ici, il faut l'apporter immédiatement, sans délai. Si on n'a pas d'argent pour acheter une bête, alors on offre autre chose. On remarquera que ces cinq fautes sont liées à la bouche, au langage. 

Par exemple : le Chévouat Haédout (un homme qui a assisté à une scène, mais se jure de mentir, pour éviter de comparaître au Beth Din), le Korban Yolédet (d'une accouchée), parce qu'elle commit une faute avec la bouche, en formulant un serment, le Korban du Métsora (lépreux), suite à une faute de Lachone Hara' (de médisance). Quelle est la différence entre ces quatre, cinq fautes et les autres fautes où l'on ne peut apporter de Korban Olé Véyorèd, comme l'explique l'auteur du Divré 'Haïm ? 

Lorsqu'un homme commet une faute par inadvertance, il fait appel à son esprit animal. L'homme a une âme et un corps, et ce dernier ressemble à l'animal : « Aux hommes et aux bêtes, Tu es secourable, Éternel ! » L'homme a une partie proprement humaine, spirituelle, comme dans : « Je serai l'égal du Très-Haut » à côté d'une partie animale. De ce fait, il faut apporter une bête pour éliminer la partie animale en soi, comme l'indique le Rambam dans la Paracha de Vayikra. C'est le cas lorsqu'on commet une faute qui touche à notre aspect animal. Mais lorsqu'on commet une faute par le langage, c'est une faute qui porte atteinte à notre spiritualité, et à la faculté de langage caractérisant l'homme ; si on lui porte atteinte, c'est très grave. Compte tenu de la gravité de la chose, il faut immédiatement apporter une expiation. Si on est dans l'impossibilité d'apporter un Korban, on apporte un pigeon, et si on n'est pas en mesure d'apporter un pigeon, alors une offrande de semoule. On n'est pas forcément tenu d'apporter un Korban, du fait qu'on n'a pas commis de faute avec notre partie animale. 

Nous voyons de là combien le langage est important. Nos ouvrages saints s'étendent longuement à ce sujet, précisant que toutes les fautes proviennent du fait qu'on ne préserve pas notre langage. Mes chers amis, exerçons une grande vigilance dans notre usage du langage, en ne parlant que de manière positive de notre prochain, évitons de faire des serments, n'humilions personne, ne nous livrons pas au colportage, et ainsi, D.ieu nous purifiera et nous accordera une fête de Pessa'h Cachère et heureuse et nous mériterons la Guéoula, bientôt et de nos jours. Amen.

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