Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !

Le Nazir et le vin

Notre Paracha traite du sujet du Nazir, cet homme qui a fait vœu de s’abstenir de boire du vin.

En quoi le fait de s’abstenir de boire du vin fait de lui un homme saint ? Il existe des personnes qui, si ce n’est pour le Kiddouch et la Havdala, s’abstiennent également de boire du vin. De plus, certains ne boivent que du jus de raisin car le vin leur est néfaste.

La réponse est la suivante :

Le vin est le réceptacle d’emprise du Yétser Hara (mauvais penchant). Un homme qui boit du vin donne donc au Yétser Hara la possibilité de le dominer. En effet, le vin affaiblit les facultés de l’homme et le conduit sur le chemin de la faute.

Le Yétser Hara guette le moindre moment de faiblesse chez l’homme afin d’arriver le plus vite possible a son but : le faire fauter.

Ainsi, le Nazir se préserve de cette faiblesse en ne donnant pas au Yétser Hara ce qu’il attend. En cela, il est plus saint que tous les autres.
 

Le Nazir et ses cheveux

Le Nazir doit également se laisser pousser les cheveux pendant toute la durée de son vœu.

On peut se poser la même question : en quoi le fait de se laisser pousser les cheveux le rend saint ? Certaines personnes ne se coupent pas les cheveux pendant parfois plusieurs mois, mais elles ne sont pas considérées comme des saintes pour autant !

La réponse est la suivante :

La beauté est un point d’ancrage pour le Yétser Hara. Or, la beauté d’un homme se traduit par ses cheveux lorsqu’il se fait une belle coupe. Nous apprenons cela de la Guémara Kiddouchin (76b) qui décrit les 400 enfants de David Hamélekh, issus des femmes conquises lors des guerres, comme des enfants d’une grande beauté qui se faisaient beaux en se coupant et se coiffant les cheveux.

Ainsi, une nouvelle fois, le Nazir se protège de cette faiblesse, car la beauté est un obstacle à l’élévation d’un homme. Le Nazir mérite donc le qualificatif de saint grâce à son choix de ne pas se couper les cheveux.
 

Le Nazir et les morts

Voici maintenant la troisième caractéristique du Nazir : il ne doit pas se rendre impur en étant à proximité d’un mort.

Encore une fois, la question se pose : en quoi le fait de ne pas s’approcher d’un mort fait de lui un homme saint ? En général, la plupart des gens ont peur de s’approcher d’un défunt, même pour accomplir la grande Mitsva de l’enterrer.

La réponse est la suivante :

La mort est un phénomène qui peut entraîner deux réactions opposées chez l’homme : parfois, il se renforce dans le judaïsme suite au décès de l’un de ses proches, cet évènement ayant déclenché en lui un puissant réveil spirituel.

En revanche, d’autres fois, la mort d’un proche l’éloigne du judaïsme et de ses valeurs, comme ce fut le cas par exemple pour Essav lorsqu’il apprit la disparition d’Avraham Avinou, son grand-père.

Un Nazir est un individu qui souhaite s’éloigner des plaisirs de ce monde. Or, il sait que le mauvais penchant peut utiliser la mort de l’un de ses proches pour l’influencer, comme pour lui dire : « Tu vois ! En fin de compte, tout le monde meurt, alors profite au maximum… »

Ainsi, comme lorsqu’il se prive de vin ou ne coupe pas ses cheveux, le Nazir ne laisse aucune possibilité au mauvais penchant de le faire fauter en s’approchant d’un mort. Il est donc un homme saint par excellence !
 

Chabbath Chalom !