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Chabbath : demander à un Goy d'ouvrir une porte électrique

Rédigé le Dimanche 11 Octobre 2015
La question de Chalom H.

Chalom Rav,

Est-ce possible de demander au non-juif directement de nous ouvrir la porte électrique Chabbath ?

Concernant le Chvout Dechvout (Amira Légoy et la porte électrique), faut-il que cela soit dit par allusion ou même directement ça suffit ?

Merci Rav.

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
7870 réponses

Chalom Ouvrakha,

Pour comprendre la réponse à votre question, nous allons rappeler qu'il est est interdit de demander à un non-juif d’accomplir un acte interdit par la Torah ou par nos Sages, même de façon allusive.

Cette interdiction émane de deux raisons :

- Un Juif n’est pas autorisé à tirer profit d’un acte interdit effectué le Chabbath par un non-juif.

- Un Juif n’est pas autorisé à parler de choses profanes le Chabbath, c’est-à-dire d’évoquer verbalement des actes dont la réalisation est interdite le Chabbath.

Il est permis dans certains cas de solliciter l’intervention d’un non-juif sans impliquer les deux règles citées plus haut, par exemple : demander par allusion à un non-juif de retirer un obstacle : d’ouvrir une porte électrique, en disant : "J’ai besoin de rentrer, la porte est fermée", ou lui demander par allusion de faire une chose dont on pourrait se passer, par exemple d’allumer la lumière de la cage d’escaliers en disant : "Il fait sombre ici !" car le Juif pourrait aussi bien monter dans l’obscurité. Ces deux choses sont donc permises.

Dans ces deux exemples, aucune parole profane n’a été prononcée puisque la demande a été faite par allusion. Quant à l’interdiction de tirer profit de l’acte d’un non-juif, elle ne s’applique pas ici. En effet, le terme "profiter", tel qu’il est défini par nos Sages, suppose un acte créatif et non un acte visant seulement à retirer un obstacle ou dont on pourrait se passer.

De même, la veille de Chabbath, il est permis de demander explicitement à un non-juif de nous enlever un obstacle pendant Chabbath ou d’accomplir un acte dont on pourrait se passer.

En effet, ces paroles profanes, sur une chose à effectuer pendant Chabbath, ont été prononcées avant Chabbath. Quant à l’interdiction de tirer profit d’un non-juif, il n’est pas demandé au non-juif d’accomplir un "acte créatif" : il ne fera que retirer un obstacle ou effectuer une chose dont on pourrait se passer.

Il est vrai aussi, comme vous le soulignez dans votre question, que l'interdit d'appuyer sur un bouton électrique qui ouvre une porte est un interdit rabbinique (même selon le 'Hazon Ich), car il s'agit d'une décharge électrique éphémère qui est envoyée et parfois il s'agit de système électronique.

Ainsi, on pourrait bénéficier de la dérogation de Chvout Dechvout, c'est-à-dire demander à un non-juif de réaliser un interdit rabbinique. Mais cette dérogation n'est donnée qu'a fortiori, aussi faut-il qu'il y ait un Tsa'ar (souffrance), ou une grande perte (Hefssed), ou bien une Mitsva qui est en jeu et sans quoi on ne pourrait l'accomplir. Ces trois conditions sont toujours à établir. En effet, même la Mitsva de prier dans une synagogue avec un Minyan ne permet pas de demander à un non-juif de réaliser un acte interdit rabbinique.

En conclusion : il y a tellement de nuances dans ce sujet de Chvout Dechout qu'il est toujours préférable de demander à un non-juif par allusion d'ouvrir la porte.

Kol Touv.

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