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Comment contrôler sa jalousie ?

Rédigé le Jeudi 18 Septembre 2014
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

Comment ne pas être envahi par la jalousie, quand mon ami, qui doit jouer le même rôle que le mien, mû par le même désir d’y parvenir, réussit alors que moi non ?

La réponse de Rav Yaakov Israel LUGASSY
Rav Yaakov Israel LUGASSY
308 réponses

Chalom,

Personne n’a la même mission sur terre. Chaque individu doit accomplir une tâche spécifique et personne ne peut le remplacer !

Il nous semble parfois que deux personnes ont les mêmes aspirations, étudient les mêmes sujets, désirent être acceptés dans la même Yéchiva. Pourtant, chacun a un rôle spécifique à jouer !

Chacun a des activités différentes, chacun participe à l’amendement du monde en assumant ses responsabilités et chacun atteint sa propre perfection.

Ce sujet est étayé par le Rachach dans son livre « Nahar Chalom » que nous allons citer (Page 3b) :

« Grâce aux Téfilot des enfants d’Israël… par leur ferveur et le mérite de leurs actes, le mérite du temps passé à prier, ils élèvent de nombreuses étincelles. Chaque jour est un renouveau, aucun ne ressemble à son précédent, aucune créature n’a sa pareille ni aucun Juste !

C’est l’ampleur des Mitsvot et de la Téfila. Chacun répare le monde et l’élève à sa façon. La ’Hélbéna (le galbanum) n’apporte pas les mêmes éléments bénéfiques que la Lévona (l’encens). C’est pourquoi, chacun dépend de l’autre et aucun enfant d’Israël ne peut accomplir ce que son ami réalise. »

Le Rachach nous enseigne que chaque juif agit différemment. Même si à première vue, les enfants d’Israël semblent tous accomplir les Mitsvot, chacun le fait à sa manière. Lorsqu’il écrit : « La ’Hélbéna (le galbanum) n’apporte pas les mêmes éléments bénéfiques que la Lévona (l’encens) », il nous révèle que ce que l’homme simple réalise à l’image de cette ’Hélbéna ne peut être accompli par le plus grand des Justes, symbolisé par la Lévona.

C’est pourquoi, chaque individu peut être fier à la pensée qu’il soit le seul à mériter sa mission et que personne d’autre au monde ne peut s’en charger.

C’est en soi une réponse implacable et une solution évidente aux problèmes de Kina. Si deux sont assis à la Yéchiva sur un même banc, s’ils étudient avec la même aspiration, s’ils désirent à tout prix s’élever, ils ont chacun leur rôle personnel. C’est donc une ineptie de jalouser l’autre, car qui est à même d’apprécier à sa juste valeur l’importance de chaque mission sur terre ?

Le Rav Chlomo Wolbe a écrit quelques merveilleuses lignes dans le droit fil de ces idées, dans son livre « ’Alé Chour » (Première partie, page 37) :

« J’éprouve beaucoup de peine, je compatis avec toi pour ton étude qui « se relâche »… En arrivant à la Yéchiva, tu te faisais peut-être des illusions sur ton potentiel et sur ce que tu étais. Mais au fil du temps, tu t’es aperçu que les talents des autres te faisaient défaut… Un jour, tu n’as plus supporté cette situation. Tu as pensé que tu ne valais rien, que tu ne possédais aucun don, que tu n’avais pas de réussites à ton actif. Tu t’es mis à désespérer. Tu t’es senti impuissant, triste. En fait, cela s’appelle de la jalousie. Je vais te consoler en te confiant que les jeunes ressentent tous de la jalousie.

Celui qui se connaît est conscient du fait que ses capacités sont un don de D.ieu.

S’il exploite son potentiel, il atteindra les degrés et la compréhension de la Torah que D.ieu attend de lui et il ne souffrira pas de jalousie.

Mais si le jeune ne sait pas se définir et se mesure avec le baromètre des autres, il désirera ressembler à ce qu’il voit chez ses amis. C’est pourquoi, leur fréquentation le limite dans son intellect et dans ses facultés. Il ne s’apprécie pas. Il ne se perçoit qu’à travers les autres et décèle chez lui toujours le côté négatif. C’est ce qui est enseigné : « La jalousie est la moisissure des os. » Celui qui est atteint par la jalousie ne met pas en lumière le bon et le positif dont D.ieu l’a gratifié jusqu’à ce que ses os pourrissent. Il considère que seules les qualités de son entourage ont de la valeur…

Hachem, qui a choisi la Torah, t’a octroyé des forces adaptées à la part que tu as dans la Torah. Tu pourras prononcer avec joie chaque matin la bénédiction : « Qui a créé tout ce dont j’ai besoin » en spiritualité comme en matérialité : tout ce qui est nécessaire pour jouer mon rôle ici-bas, pour mériter ma part dans la Torah. Di.ieu m’a tout remis entre les mains. »

Kol Touv.

Mékorot / Sources : Nahar Chalom, 'Alé Chour.
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