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Comment éviter la routine dans un couple ?

Rédigé le Lundi 17 Avril 2023
La question de Anonyme

Kvod Harav,

D'où vient la tendance à se lasser très rapidement dans un couple ? Comment travailler dessus pour ne pas tomber dans une routine ?

Merci infiniment.

La réponse de Rav Aharon SABBAH
Rav Aharon SABBAH
419 réponses

Bonjour,

Tout d’abord, il est bon de préciser que la Torah se soucie du problème de lassitude dans le couple. En effet, l’une des raisons à la séparation nécessaire pendant la période de menstruation est justement afin de parer à ce problème.

Le Talmud (Nidda 31b) nous enseigne que tous les mois, une femme se renouvelle par l'immersion dans le Mikvé et revient à son mari aussi chère que le jour de leur mariage. De même que la lune se renouvelle chaque mois, et que tous attendent de la voir, la femme se renouvelle chaque mois, son mari l'attend, et elle lui est aussi chère qu'une nouvelle épouse.

L'habitude pourrait remplir d'ennui le mari et le lasser de sa femme. C'est pourquoi, la Torah dit : qu'elle soit impure durant une période, afin de rester aussi chère à son mari qu'au moment où ils se rencontrèrent pour la première fois.

Aussi, une des raisons principales à ce phénomène amer est qu’avec le temps, nous reprochons à notre conjoint de ne pas être à la hauteur de nos exigences ou de ne pas répondre à nos attentes. Nous manifestons ensuite notre mécontentement par des réactions plus ou moins baissantes. Chez certains ce sont ces petites critiques acerbes dites sur le ton de l’ironie pour défouler la colère emmagasinée à cause de lui/elle ; chez d’autres, ce sera le mutisme – ce silence glacial et dédaigneux qui a pour but de faire payer l’autre en lui retirant toute chaleur humaine.

Puis, la rancœur s’installe dans le cœur et déloge la bienveillance d’autrefois. Et, avec le temps, un nouveau sentiment s’incarne vis-à-vis de l’autre, une sensation amère pleine de frustrations qui remplace l’émoi des premiers jours. Ce sentiment une fois installé devient une idée puis une opinion sur l’autre. On n’est plus capable de le voir comme au premier jour.

Ainsi, apprécier l’autre devient de plus en plus pénible, on attend qu’il répare ce qu’il a cassé en nous ou qu’il change son comportement. On ne veut pas non plus être celui qui fera l’effort de changer ce que l’autre nous reproche par peur d’être berné, qu’il ou elle profite de notre bonne volonté et bien sûr par orgueil.

Le remède :

Aimer l’autre pour ce qu’il est, non plus pour ce qu’il donne… ou pas.

Nous en voulons à l’autre de ne pas nous donner ce dont nous pensons avoir besoin, que nous pensons mériter, et cela nous braque au point de ne plus être capable de considérer notre mari ou notre femme à sa juste valeur.

Il faut juste de ne plus penser à "notre état" généré par l’autre, mais à l’autre tout simplement, pour ce qu’il est, ce qu’il a fait de bon, se donner le droit de s’émerveiller, d’être séduit/e, comme à l’époque où il/elle n’était pas censé donner, servir, se soumettre... Redécouvrir ses qualités, son charme, son intelligence, son courage, etc., un regard qui ne peut s’apposer qu'à la condition qu’on réussisse à se mettre un tantinet de côté.

(Inspiré et travaillé à partir d’un article de Torah-Box.)

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Cordialement.

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