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Comment interpréter mon rêve ?

Rédigé le Dimanche 22 Février 2015
La question de Zakaria N.

Chalom,

Je me permets de solliciter votre lumière pour la compréhension d'un rêve.

Je suis un jeune garçon de 23 ans. Ne suis pas juif, ne suis pas chrétien,

mais musulman d'origine. Me posant plusieurs questions sur la création, Jérusalem, et l'univers.

Chemin faisant, je me fais mes propres idées.

Si je me retrouve à dévoiler un rêve, quelque chose d'intime, c'est la preuve que je n'ai pas trouvé d'autre moyen d'arriver au bout de son interprétation. C'est parce que je butte sur un grave problème subconscient : un rêve que je ne saurais interpréter sans votre aide.

Mais mes recherches sur la Bible de Jérusalem et sur la Nouvelle Jérusalem, mes maigres lectures de la sainte Torah, m'ont amené à me poser des questions sur ce mystérieux rêve que voici.

(Fait à Paris 11ème, métro voltaire, dans une chambre d'étudiant de 15m2, avenue Ledru Rollin.)

Dans ce rêve, je me vois quitter ma famille, laissée sur le quai d'une ligne de métro. Je monte dans l'un des wagons de ce métro (étant parisien, chose toute à fait normale), où je retrouve un cousin et une cousine, que pourtant je laisse au niveau de ce wagon.

Avançant vers l'arrière du train, je me retrouve d'un coup et d'un seul dans un salon, dont les bordures formées par des banquettes et coussins forment la limite d'un second salon au fond, ce dernier est séparé à nouveau par des rideaux lourds en pourpre. Le tout étant plongé dans une ambiance intimiste, où seules les ombres peuvent être imaginées, pas beaucoup de lumière, mais assez pour avancer.

Dans le premier salon, j'aperçois une dame noire, vêtue de noir, cheveux noirs, qui commence à me parler, tout en ayant une cigarette à la main.

Je m'installe près d'elle, et lui pose cette question : "Comment faire pour avoir plus de pouvoir ?"

Alors elle se lève et me dit, toute en sautant la première barrière entre le premier et le second salon, "Avance avec moi, je vais te montrer ce que c'est que le pouvoir."

On franchit le second salon. Elle pousse les rideaux du deuxième salon, et on entre dans le troisième salon.

Ce dernier n'était pas visible depuis les autres salons du fait que les rideaux le séparent des deux autres salons.

Là, on trouve en face une bibliothèque, sur la droite un secrétaire avec deux tiroirs posés dessus, et sur la gauche une table ou était posé un vase renfermant comme un petite lumière, et se reflétait sur ce vase la pièce du fond d'où venait un halo de lumière éblouissant, lumière presque pure, blanche comme le lait. Et cela n'était que le reflet.

A l'opposé de cette table avec le vase luisant, se trouvait un balcon dont les portes étaient ouvertes avec deux rideaux très légers et qui, du fait d'une petite brise de la nuit, survolaient la pièce, laissant apparaître entre les deux rideaux la constellation d'Orion.

Je me tenez debout en face de ce balcon, ayant complètement oublié ma question.

Mais parallèlement à tout cela, la dame noire ouvra l'un des deux tiroirs pour en sortir deux statuettes en bois, noires. Elle les tenait dans la main tout en disant "Voilà ce que c'est que le pouvoir".

Trop tard, j'étais déjà éblouie par la vision des étoiles dressées d'Orion.

Merci d'avoir pris le temps d'aller jusqu'au bout de cette lecture, je suis conscient des efforts que cela a pu vous demander de lire ces quelques lignes.

Merci d'avance.

La réponse de Rav Mordehai BITTON
Rav Mordehai BITTON
1464 réponses

Chalom,

Plusieurs questions m'interpellent à la lecture de votre rêve :

- Pourquoi demander à une femme "vêtue de noir, cheveux noirs, qui commence à me parler, tout en ayant une cigarette à la main" une définition du pouvoir ?

- Pourquoi doit-elle vous faire parcourir ce voyage (ce rite ?) initiatique, de wagon en wagon, pour vous le faire découvrir ?

- Pourquoi Orion vous fait-elle oublier votre question ?

- Pourquoi allez-vous vous échapper hors de votre réel devant le spectacle d'une galaxie, et donc pourquoi laissez-vous à cette dame le pouvoir de vous indiquer le pouvoir en sortant d'un tiroir (un lieu restreint, fermé, limité) un instrument de "son" pouvoir, qui parvient à limiter le vôtre, puisque vous lui donnez le pouvoir de vous arracher au rêve ?

En fait, ce qui revient de manière sous-jacente, mais tout de même obsessionnelle, c'est le contraste entre l'enfermement progressif (de wagon en wagon, le tiroir, les statuettes) et le désir d'infini. Cette femme mystérieuse semble contrevenir à un besoin d'infini.

Vous choisissez d'abandonner sa proposition pour vous réfugier chez Orion.

Je ne vous connais pas, mais vous semblez avoir du mal avec l'espace et le temps présent. Par ailleurs, vous transférez votre "angoisse" sur un personnage féminin mystérieux, ce qui signifie que d'emblée vous lui conférez un pouvoir. Cette femme que vous inventez, et que vous instrumentalisez (pour les besoins de votre cause) vous sert à ne pas vous mettre au centre de votre désir; affronter et dominer une inquiétude autour du pouvoir.

Et si vous décidiez d'assumer sans instrumentaliser les autres ?

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