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Consommer des confitures de fruits rouges, et les insectes ?!

Rédigé le Samedi 3 Septembre 2022
La question de Myriam C.

Cher Rav,

Je voulais savoir comment peut-on consommer toutes les confitures du commerce avec mention extra comme c'est écrit dans la liste du Consistoire, même les confitures de framboises, fraises et fruits rouges, étant donné que c'est quasiment sûr qu'il y a des insectes, et sachant que, dans ces confitures, les fruits ne sont pas mixés ?

Merci d'avance pour votre réponse.

La réponse de Dan COHEN
Dan COHEN
2614 réponses

Bonjour,

Vous posez une excellente question sur laquelle se sont penchés de nombreux décisionnaires, et il est vrai que certains interdisent la consommation de confitures produites à partir de fruits réputés infestés si on ne les a pas nettoyés avec la méthode appropriée pour consommer le fruit sans risque de consommer des bêtes.

Cependant, d'autres décisionnaires se montrent plus souples.

L'ensemble des décisionnaires s'accordent sur le fait qu'il est obligatoire a priori de nettoyer les fruits de la manière appropriée, lorsqu'on s'apprête à produire de la confiture.

Cependant, certains décisionnaires (Rav Its'hak Yossef et Rav Chneor Zalman Reva'h entre autres) considèrent qu'a posteriori, une confiture fabriquée à partir de fruits réputés infestés qui ont subi un nettoyage, mais pas un nettoyage adapté pour ôter toutes les bêtes, est Cachère. Ils considèrent néanmoins que ces denrées ne sont pas Cachères Laméhadrine (même pour le public rigoureux) et qu'il est recommandé de se montrer plus strict.

Ils s'appuient sur un raisonnement de double doute (Sfek Sféka).

Voici en résumé tous les paramètres qui entrent en ligne de compte :

1. Les fruits sont probablement infestés mais pas nécessairement infestés,

2. Ils subissent un nettoyage en usine assez drastique, qui renforce la probabilité que les fruits ne soient pas infestés,

3. Il n'est pas évident que plus de 10% des fruits soient infestés, auquel cas l'obligation de vérifier les fruits ne serait qu'une obligation d'ordre rabbinique et pas toraïque,

4. Le processus de cuisson dans le sucre a de fortes chances de détruire au moins l'un des membres des éventuelles bêtes présentes (ne serait-ce qu'une aile, une patte ou une antenne),

5.La vérification d'une grande quantité de fruits pour la fabrication par exemple d'une confiture de fraises entraînerait une grande fatigue (attention, l'utilisation de cet argument dépend de plusieurs conditions et ne peut pas être appliqué en toute circonstance),

6. En prenant en compte les 5 arguments précédents, on peut ajouter le suivant : sur la grande quantité de fruits utilisée pour la production de confiture, par exemple une production complète de confiture Bonne maman, il s'avère qu'il est très peu probable de tomber sur un pot qui contiendrait une bête, car les fruits concrètement infestés par une bête entière à la fin du processus représenterait une minorité d'une minorité.

Voir Tala'at Chani volume I, chapitre 3, Halakha 9, note 9, volume IV page 261 à 263 ainsi que Les fondements de la Cacheroute de Rav Yossef Loria, chapitre 5, Halakha 10.

Cependant, Rav Moché Vayé (Bédikat Hamazone Kéhalakha, volume 1, Halakha, chapitre 8, Halakha 3) se montre strict, car il considère qu'un fruit fréquemment infesté est considéré comme certainement infesté, et que, selon des Rabbanim, comme Rav Avraham Roubin, le nettoyage industriel n'a aucune valeur halakhique.

Le Consistoire s'appuie sur ce point sur l'avis que j'ai détaillé, plus souple. Même dans ce cas, Rav Its'hak demande de vérifier l'absence de bête dans la confiture (je parle du produit fini) autant que possible.

Kol Touv.

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