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Différence entre Lachone Hara' et Rékhilout

Rédigé le Mardi 6 Mars 2018
La question de Nava C.

Bonsoir Rav,

Quelle est la différence entre le Lachone Hara' (médisance) et la Rékhilout (colportage) ?

Cordialement.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38378 réponses

Bonjour,

L’interdiction du Lachone Hara’ et de la Rékhilout sont déduites de Vayikra, chapitre 19, verset 16. D’après certains, l’interdiction du Lachone Hara' est déduite d’un autre verset.

Voir Ramban sur Dévarim 24, verset 9 et Encyclopédia Talmudit, volume 37, page 702, notes 12-14.

Le Lachone Hara’

Le Lachone Hara’ est l’interdiction de raconter, d’écouter ou de croire des choses négatives - même si elles sont vraies - à propos d’une personne [ou de ses proches] ou toute autre chose susceptible de lui causer un dommage, une douleur, un souci ou une crainte quelconque.

L’interdiction est en vigueur même s’il s’agit d’un récit de choses négatives valables pour de nombreuses autres personnes.

Voir ‘Hafets ‘Haïm, Klal 4, paragraphe 2.

La Rékhilout

La Rékhilout est l’interdiction, pour Moché, de raconter à X ce qu’Y a fait / a dit à son sujet [de X]. Dans cette interdiction, on ne propage pas, obligatoirement, du « mal » à propos d’une personne. On rapporte un récit, d’une personne à l’autre, pas obligatoirement négatif, qui entraînera des animosités ou installera une haine entre deux [ou plusieurs] personnes.

Exemple 1 :

Lorsque David Hamélèkh était en fuite [pour échapper à Chaoul], A’himélèkh lui donna du pain, pour son « voyage », et l’épée de Goliath.

Lorsque Chaoul eut vent de l’aide apportée à David, il se mit en colère et exigea à son entourage de lui faire connaître l’auteur de cette trahison.

Doeg lui raconta tout.

Analyse :

A’himélèkh était certain d’avoir agi conformément à la droiture. Mais Doeg n’avait pas le droit de raconter ce qu’il savait, à Chaoul, car il a éveillé en lui une haine contre A’himélèkh.

Exemple 2

Après la sentence [généralement, décidée à huis clos], il est interdit aux Dayanim [juges] de dévoiler aux différentes parties qui sont ceux qui ont jugé défavorablement.

La raison est évidente.

Exemple 3

Il est interdit à Moché de dire à X : « Y m’a raconté que tu n’es pas très honnête dans ta manière de gérer ton entreprise. »

Voir Nétsor Léchonekha [édition 5739], page 132.

Dans cet exemple, X va éprouver de la haine ou détester Y.

Le responsable est Moché - le colporteur.

Exemple 4

Il est interdit à Moché de dire : « Tu sais, Y a parlé à tous les membres du groupe afin que tu ne participes pas au prochain voyage. »

Là aussi, il est évident que X va être envahi d’une « haine » contre Y.

Le responsable est, encore, Moché - le colporteur.

L’interdiction est en vigueur même si Moché dit à X : « J’ai entendu que Y a dit .... à ton sujet ».

Voir ‘Hafets ‘Haïm, Hilkhot Issouré Rékhilout, Klal 1, paragraphe 2.

L’interdiction de la Rékhilout est en vigueur même si Moché n’a aucune intention d’installer en X, une haine envers Y.

Il va sans dire que les détails concernant ces interdictions sont très vastes et qu’il est indispensable de les étudier et de les réviser, sans cesse.

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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