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Envoyer son fils à la Yéchiva = lui apprendre un métier ?

Rédigé le Mardi 31 Mars 2020
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

J'aimerais savoir si faire rentrer son fils à la Yéchiva puis au Collel rentre dans la Mitsva d'apprendre un métier à son fils ?

Car les revenus d'un Collelman sont assez faibles. Or, la Mitsva qui incombe le père n'est-il pas de lui apprendre un métier qui lui permettra de subsister à ses besoins ?

D'un autre côté, c'est le chemin conseillé par les Guedolim (Grands de la génération).

Merci pour votre réponse et pour tout ce que vous faites.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38346 réponses

Bonjour,

1. Si vous « envoyez » votre fils à la Yéchiva vous ne transgressez pas ce que disent nos Sages, les ‘Hakhamim, à propos du métier que l’on doit enseigner à son fils - dans le Talmud Kiddouchin 82a.

Rabbi Chimon et Rabbi Meïr [Néhoraï] n’ont pas « appris de métier » et, pourtant, ils sont devenus « rois » du ‘Am Israël. Ils ne manquaient de rien et disposaient des plus « grandes richesses de la terre », s’ils le voulaient.

Voir Midrash Rabba, chapitre 52, passage 3 sur Chémot, Talmud Erouvin 13b, Talmud Yebamot 62b.

2. Nos Sages disent : « Quiconque étudie la Torah comme il se doit, méritera de très nombreuses choses. »

Voir Pirké Avot, chapitre 6, Michna 1.

Le plus grand milliardaire du monde ne possède même pas un millième de ce que possède une personne qui fait de l’étude de la Torah, la principale activité de ses journées.

Une preuve ?

Voir Michlé 3, verset 15, Michlé 8, verset 11, Talmud Mo'èd Katan 9b, etc.

3. Pourquoi, donc, ne pas souhaiter le meilleur pour votre fils ?

4. David, le roi d’Israël, vous connaissez ? Le papa de celui qui était l’homme le plus intelligent de tous les hommes ayant existé depuis la création du monde - et même, plus ‘Hakham [intelligent] que Moché Rabbénou [mais pas en prophétie].

Il écrit : « J’ai été jeune et je suis devenu vieux, jamais je n’ai vu un juste délaissé, ni ses enfants obligés de mendier leur pain. »

Je pense que le message est clair.

5. Vous écrivez : « Car les revenus d'un Collelman sont assez faibles. Or, la Mitsva qui incombe le père n'est-il pas de lui apprendre un métier qui lui permettra de subsister à ses besoins ? »

Réponse : si vous ouvrez, plus grands, les yeux, vous verrez que chaque mot des paragraphes précédents, vaut son pesant d’or.

6. Il ne vous reste plus qu’à envoyer votre fils à la Yéchiva et qu’à prier pour qu’il puisse y découvrir les plus grands trésors insoupçonnés.

7. Vous connaissez, certainement, le commentaire du Or Ha’haïm Hakadoch sur Dévarim, chapitre 26, verset 11.

8. Nos sages disent : "Im Yomar Lékha Adam Yech ‘Hokhma Bagoyim, Taamine, Yech Torah Bagoyim, Al Taamine".

Voir Midrash Rabba, chapitre 2, passage 13, sur Méguilat Eikha.

Traduction : "Si l’on te dit, il y a de la 'Hokhma (sagesse) chez les non-juifs, tu peux croire. Si l’on te dit, il y a de la Torah chez les non-juifs, n'y crois pas."

Plusieurs questions s’imposent :

Ne voyons-nous pas que la ‘Hokhma existe chez les Goyim ?

Est-il nécessaire de nous dire qu’il est possible de croire à une telle information ?

Est-il nécessaire de nous dire qu’il ne faut pas croire si l’on nous dit que la Torah existe chez les Goyim ?

N’est-il pas évident pour le plus petit des enfants que la Torah a été refusée par les nations ?

L’explication de cet enseignement est la suivante :

La Torah est la sagesse permettant d’améliorer l’être humain.

La ‘Hokhma est la sagesse permettant d’améliorer le milieu dans lequel vit l’être humain.

Voir Léhorot Natan, introduction au volume 7.

La ‘Hokhma existe chez les Goyim.

Personne ne peut affirmer le contraire.

Il suffit de passer en revue les découvertes des deux derniers siècles pour s’apercevoir de la sagesse et du génie de l’homme.

Cependant…

La Torah n’existe pas chez les Goyim.

Les Middot et l’éducation ne sont pas partie intégrante de leur essence.

Le plus grand de leur prophète, Bil'am, n’a pas trouvé mieux que de passer la nuit « en compagnie » de son âne et, afin de gagner quelques sous, il fut prêt à commettre les pires choses.

L’intelligence et le savoir-faire des allemands ne les a pas empêché d’être pires que des animaux sauvages ; sans pitié et sans le moindre sentiment face à des nourrissons au crâne fracassé, face à des femmes douces et vertueuses, face à des enfants aimables et charmants, face à des handicapés fragiles et impuissants, et face à des hommes honnêtes et intègres.

Ces deux exemples ne sont, en aucun cas, une généralité, car il y a de très nombreux non-juifs purs et bien éduqués. Mais...

Il n’y a que la Torah qui est en mesure de purifier l’homme et de le mener vers les hauteurs de la sensibilité et des qualités morales.

Nous avons une Torah, elle nous demande de nous tourner vers elle et pas dans une autre direction.

Voici donc le sens de l’enseignement de nos Sages :

Si l’on te dit, il y a de la 'Hokhma chez les Goyim, tu peux croire [ceci est vrai, mais, attention !], si l’on te dit, il y a de la Torah chez les Goyim [il y a du Dérekh Erets, il y a de la morale, etc.], n’y crois pas, car sans Torah, il ne peut y avoir de vraie morale et d’éducation. "Im Ène Torah, Ène Dérekh Erets" - "Là où il n'y a pas de Torah, il n'y a pas de morale sociale".

Voir Pirké Avot, chapitre 3, Michna 17.

Les "médecins-chercheurs" ont bien développé le domaine de la psychologie, mais nous ne pouvons la "consommer" que si elle est éclairée de la lumière de notre sainte Torah.

Tout n’a pas été dit à ce sujet.

Il faut, donc, apprendre à son fils à être un homme et ensuite, on verra.

J’aurai souhaité en dire davantage, mais je dois diriger ma plume vers d’autres réponses qui ne peuvent supporter des retards indus et injustes.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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