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Lachon Hara' sur un Goy (3)

Rédigé le Mercredi 21 Mai 2014
La question de Dan C.

Bonsoir Rav Loria,

Tout d'abord, merci d'avoir répondu à ma question n°270: http://www.torah-box.com/question/lachon-hara-sur-un-non-juif_270.html

Je rebondis sur votre réponse car j'ai plusieurs objections.

Vous dites qu'il est "impensable d'imaginer que la loi d'un Juif non religieux (sur lequel il est permis de dire du Lachon Hara) est plus légère que celle d'un non-Juif".

Je ne comprend pas cette affirmation : le Rambam affirme qu'un Goy qui respecte les 7 Mitsvot Béné Noa'h accède au Gan 'Eden. Or un juif Racha' n'accède pas au Gan 'Eden. Donc un Goy peut être plus méritant qu'un Juif.

Si c'est ainsi, pourquoi en toute logique, devrions-nous nécessairement appliquer une règle plus légère pour un non-Juif que pour un Juif non pratiquant ?

Enfin, même si vous me prouvez qu'effectivement on est nécessairement plus léger vis-à-vis d'un Juif non religieux que vis-à-vis d'un Goy, je suis navré de vous dire que ça n'était pas mon propos. Je ne parlais pas d'un Juif non religieux mais d'un Juif Moumar ou Apiqoross.

Je citais dans Hilkhot Lachon Hara du Séfer 'Hafets Haïm le Klal 4, Prat 7 (j'avais écrit Klal 7 par erreur).

Il écrit là bas qu'on a le droit de médire d'un Racha' Gamour, qui transgresse un interdit notoire, sciemment et plusieurs fois en montrant que cela n'est pas dû à son mauvais penchant mais à une volonté de se défaire du joug divin.

On ne parle pas d'un Juif non religieux qui agit par tentation et encore moins par ignorance.

Pour justifier l'autorisation de dire du Lachon Hara sur lui, il site le Maamar 'Hazal dans Yoma 86B "Il faut publier les profanateurs à cause du 'Hiloul Hachem". Or, ce Maamar ne peut pas s'appliquer à un Goy Tsadik.

A part ça, même de ce Racha' Gamour, on ne peut dire du Lachon Hara' que si toutes les conditions sont réunies (y compris le but constructif, à savoir que ça doit aider les gens à s'écarter du mauvais chemin, or cette condition ne peut pas exister pour un Goy Tsadik, par définition, puisqu'il est Tsadik, c'est donc qu'il a un bon comportement, dont il ne faut pas s'éloigner).

A part ça, dans le chapitre 8, Prat 5 que je citais également, il est écrit que le terme "'Amité'ha" inclus celui qui est avec toi dans la Torah et les Mitsvot, ce qui semble inclure le Goy qui respecte la Torah (donc ce que la Torah exige de lui), et il n'exclue que la Apiqorsout.

Or, il cite en note 11 ces références pour la définition de la Apiqorsout (Sanhédrin Perek 'Heleq 99a, Choul'han 'Aroukh YD 158-2 et Rambam Hilkhot Techouva 3-5). Ces définitions excluent du champ de la Apiqorsout les non-religieux à moins qu'ils ne revendiquent leur mépris de toute ou d'une partie de la Torah, ainsi que les non-Juifs.

Il semble de là qu'il soit interdit par la Torah de dire du Lachon Hara d'un Juif non religieux comme d'un Goy, mais que ce soit permis pour un Racha' Gamour (Juif ou Goy), à condition de respecter toutes les conditions, et que ce soit même recommandé pour un Apiqoross.

Pour finir, vous citez le Michpatei Hachalom de Rav Silver. Je vous prie de pardonner mon ignorance, mais je ne connais ni le livre ni le Rav.

Ou peut-on le trouver ?

Pouvez vous reformuler son Psak avec précision ?

Quelles sont ses sources?

Je vous demande cela car apparemment il s'oppose à l'enseignement du Rosh dans Or'hot 'Haïm Piska 83. Il s'agirait donc d'une Ma'hlokèt Richonim.

Sinon, je ne saisi toujours pas la logique pour laquelle la Torah nous aurait interdit le Lachon Hara' sur un Juif, en élevant cet interdit, comme l'une des interdictions les plus graves, et en l'autorisant sur les non-Juifs.

Dans un cours donné sur Ribit, Rav Elie Dreyfus de Bné Brak explique pourquoi le Ribit est autorisé voir recommandé sur un Goy et interdit sur un juif. Il explique que Ribit, ça n'est pas du vol, puisque le vol est interdit sur un Goy.

Le prêt à intérêt est-il immoral ? Il répond que non, puisque de la même manière qu'on fait payer la location d'un objet, il n'y a pas de mal à faire payer la location d'une somme d'argent.

Donc pourquoi est-ce interdit pour un Juif ? Il explique que bien que ça ne soit pas immoral, le peuple juif constitue (façon de parler) "un club privé". Les adhérents ont le droit de jouir d'un prêt à taux 0, en contrepartie des obligations qui incombent à chacun des membres vis-à vis des autres membres, d'Hachem et des autres créatures.

Mais ce raisonnement n'est pas non plus valable pour le Lachon Hara', puisque le Lachon Hara' est immoral. Il crée de la peine et des souffrances même chez les Goyim.

Donc d'après cette logique aussi, le Lachon Hara' devrait-être interdit sur les Goyim. Pour quelle raison logique pourrait-il être permis ?

La réponse de Rav Yaakov IFERGAN
Rav Yaakov IFERGAN
3 réponses

Bonjour,

La Torah nous interdit de parler du Lachon Hara' sur un juif et non sur un Goy.

En effet, le verset dit : "Tu ne colporteras pas de médisance dans ton peuple", ce qui signifie que tu n'auras pas le droit d'en dire sur ton peuple, et non sur un autre.

Le Rambam nous enseigne que la faute du Lachon Hara' dépasse la gravité de la transgression des trois interdits qui entraînent dans tous les cas la peine capitale et qui sont l'immoralité, le meurtre et l'idolâtrie.

Même si la médisance chez les autres nations est peu recommandable, le Lachon Hara' sur un juif entraîne de très graves conséquences.

Cordialement.

Mékorot / Sources : Rambam.
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