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Les étapes de la 'Houpa

Rédigé le Mercredi 11 Juin 2014
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

Quelles sont, en résumé, les différentes étapes de la ’Houpa ?

La réponse de Rav Yigal AVRAHAM
Rav Yigal AVRAHAM
433 réponses

Chalom,

Les étapes sont les suivantes :

- Le Rav remplit soigneusement la Kétouba en laissant vide l’endroit où les témoins apposeront leur signature. Il explique succinctement au ’Hatan l’essence des Kiddoushin et du mariage. Il lui rappelle qu’il devra penser à s’acquitter des bénédictions qui seront récitées pour lui et à sa place durant la cérémonie de la ’Houpa. Le Rav nomme les témoins ; seuls les deux hommes choisis pour ce rôle de témoin seront considérés comme tels, à l’exclusion de tout autre participant physiquement présent à la cérémonie

- Les mariés sont conduits sous la ’Houpa après que le ’Hatan se soit rendu à l’endroit où siège la Kala. Il « reconnaît » sa Kala, puis recouvre son visage.

- On remplit un verre de vin ; le Rav récite alors les deux premières bénédictions.

- On en donne à goûter au ’Hatan, puis on fait passer le verre à la mère de la Kala qui fait boire sa fille.

- Le Rav prend la bague qu’il fait examiner par les témoins en présence de la Kala et leur demande si cette bague vaut au moins Chavé Prouta.

- Le ’Hatan, qui tiendra la bague dans sa main droite, la passera à l’index, sur la main droite de la Kala. Au préalable, il dira : « Tu m’es consacrée par cette bague en vertu de la loi de Moché et d’Israël ». L’usage, dans les communautés ashkénazes de Jérusalem est de casser le verre immédiatement après cette étape.

- Une personnalité (ou le Rav qui préside la cérémonie, ou bien encore une personne que les mariés ou leurs familles souhaitent honorer) lira la Kétouba après que l’on ait fait asseoir le public. Lorsqu’il arrivera au passage « …Et il a été acquis de la main du ’Hatan… », il lui fera faire un « acte d’acquisition », qui est en fait un acte d’engagement à accomplir les obligations de la Kétouba. Dans certaines communautés séfarades, on fait faire un « serment aggravé » au ’Hatan.

- Une fois la lecture achevée, on fait signer les témoins, puis on transmet la Kétouba à la Kalla. L’usage dans les communautés séfarades est alors d’étendre le Talith au-dessus des mariés, une fois que celui-ci aura prononcé les bénédictions appropriées (sur le fait de porter le Talith si l’on est avant le coucher du soleil et « Chéhé’héyanou -Qui nous a fait vivre, et nous a maintenus… », quelle que soit l’heure). En récitant Chéhé’héyanou, le ’Hatan doit penser à s’acquitter pour tout ce qui est nouveau dans son existence : son épouse, sa maison, ses meubles, etc. Le Talith étendu au-dessus des mariés représente la ’Houpa. Cet usage provient des recommandations du Rav ’Hida, du Beth Yossef et du Radbaz. (On peut consulter le livre Sova Smahot, 1ère partie, pour obtenir plus de détails à ce sujet)

- L’usage en vigueur dans les communautés ashkénazes est d’accrocher un drap à quatre piliers et de l’étendre au-dessus des mariés.

- On présente un verre de vin aux mariés ; un Rav, ou tout autre participant que les mariés tiennent à honorer, récitera les 7 bénédictions. Il est également possible de faire réciter les 7 bénédictions par 7 personnes différentes.

- Avant de casser le verre, le ’Hatan prononce le verset suivant (Psaumes 137, 5-6) : « Si je t’oublie jamais Jérusalem, que ma droite me refuse son service ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies ! »

- L’usage dans les communautés ashkénazes est alors de procéder à l’isolation des mariés dans une pièce fermée à clé de l’intérieur, et gardée par deux témoins qui attesteront du Yi’houd.

- Certains Séfarades ont adopté cet usage, en contradiction totale et absolue avec un certain nombre de grands décisionnaires séfarades.[1]

Après la ’Houpa, on passe au repas de noces, qui est une Séoudat Mitsva, c'est-à-dire un repas considéré en soi comme une Mitsva. Les mariés doivent y participer, procéder aux ablutions exigées avant la bénédiction sur le pain, et manger la quantité de pain nécessaire pour faire le Birkat Hamazone. A la fin du repas, on présente deux verres de vin, l’un pour accompagner la récitation du Zimoun et du Birkat Hamazone, l’autre pour accompagner celle des 7 bénédictions du mariage. La personne honorée pour la récitation du Birkat Hamazone prend le verre réservé à cet effet et inaugure le Zimoun par la formule suivante (traduction française) : « Nous bénirons notre D.ieu devant Qui se trouve la vraie joie ; nous avons mangé de ce qui provient de Lui ». Les convives répondent : « Il est source de bénédictions notre D.ieu devant Qui se trouve la vraie joie ; nous avons mangé de ce qui provient de Lui, et de Sa bonté nous vivons », puis on procède à la récitation du Birkat Hamazone.

A la suite de cette soirée accompagnée de chants et de danses, le ’Hatan emmène la Kala chez lui, s’isole avec elle en présence de deux témoins (qui restent à l’extérieur, et qui vérifient préalablement que seuls les deux mariés se trouvent dans le lieu où ils s’isolent). C’est ainsi qu’ils s’acquitteront de l’obligation de la ’Houpa, selon l’avis de Maïmonide, qui considère que cette étape consiste dans le fait de s’isoler effectivement dans la maison du ’Hatan. C’est également l’avis de Rav Ben-Tsion Abba Chaoul. Le ’Hatan se réjouira 7 jours durant avec son épouse.

Kol Touv.

[1] Parmi eux : Le Masséet Binyamine (§90), le Chioré Knesset Haguedola. (Ora'h 'Haïm Chap.339) Le Chaar Hamelekh. (Kountrass ’Houppat ’Hatanim) Le Rav Hagaon Rabbi Aharon ben Chimon a également formulé des objections contre cet usage. (Nahar Pakoud ; Even Haézer, p.16) Dans son Yabia Omer (T.5, Even Haézer §8), Maran HaRav Ovadia Yossef écrit notamment que les décisionnaires séfarades considèrent le moment où les mariés s’isoleront chez le ’Hatan, après le repas de noces, comme le Yi'houd exigé afin de parachever la procédure du mariage. Il ajoute que cette manière de faire est correcte et droite. Il faut faire taire celui qui conteste cette coutume. En effet, l’attitude d’une telle personne constitue un manque de respect vis-à-vis des grands décisionnaires des générations précédentes ; de plus, cette conduite peut générer un gène dans les milieux qui n’y sont pas habitués.

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