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Méguila 10b : Mitsvot spécifiques aux villes fortifiées

Rédigé le Mercredi 25 Novembre 2015
La question de Avner N.

Bonjour messieurs les Rabbanim,

Dans Talmud Bavli, traité Méguila 10b, Rachi explique en haut du Daf quelles sont les Mitsvot spécifiques à une ville fortifiée.

Outre la lecture de la Méguila le 15, pouvez-vous m'expliquer de quoi parle Rachi ?

Merci.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38346 réponses

Bonjour,

En effet, dans le second passage du Rachi sur Méguila 10b, il est question de trois Mitsvot en vigueur dans les villes fortifiées :

1. L'exclusion du Métsora et des impurs des zones d'habitation.

2. La lecture de la Méguila le 15 Adar.

3. Le Rachat des maisons et des champs vendus en Terre d'Israël.

1. L'exclusion du Métsora de la zone de campement [Bamidbar 5, 2-3 / Vayikra 13, 46 et 14, 3].

Le camp des Bné Israël était formé de trois parties saintes.

Le camp le plus intérieur, celui de la Chekhina, est saint au plus haut point.

Le camp des Léviim qui l'entoure et le camp des Bné Israël encerclant celui des Léviim, sont d'une sainteté moindre.

Hachem dit : "Ma présence réside dans les trois camps. C'est pourquoi le Métsora et l'impur doivent les quitter afin de ne pas profaner leur Kédoucha".

Une personne impure peut devoir quitter un, deux, ou même trois des camps, selon la gravité de son impureté.

Dans le Talmud Pessa'him 67a, il est précisé que le Métsora doit quitter les trois camps.

Hachem expliqua à Moché Rabbénou que cette Mitsva s'appliquerait, non seulement à la génération du désert, mais également aux générations à venir, en Terre d'Israël comme suit :

Le camp de la Chekhina dans le désert correspondrait [en Israël] à la surface du Kodech Hakodachim jusqu'à l'Ezrat Israël [incluse - jusqu'aux portes de Nikanor].

Le camp des Léviim dans le désert correspondrait à tout le Har Habayit [Mont du Temple]; en dehors de l'Ezrat Israël.

Le camp des Bné Israël correspondrait à toutes les villes entourées de murailles depuis l'époque de Yéhochou'a.

Si une ville n'est pas entourée de murailles depuis l'époque de Yéhochou'a, le Métsora n'a pas l'obligation de la quitter.

Ceci est mentionné explicitement dans la Michna Kélim, chapitre 1, Michna 7.

Il y a, bien entendu, de très nombreux autres détails à ce sujet, mais pour l'instant, suffisons-nous de cela.

2. La lecture de la Méguila.

Pourim et la lecture de la Méguila coïncident avec le 14 Adar.

A Suze [Chouchane], Pourim est célébré le 15 Adar. Voir Méguilat Esther, chapitre 9, versets 18-19.

Nos Sages, les 'Hakhamim, n'ont pas limité la commémoration du 15 Adar à Chouchane [qui ne devait pas rester juive à tout jamais]. Ils décrétèrent que le 15 Adar serait célébré dans toutes les villes qui, comme Chouchane, étaient entourées de murailles.

Chouchane était entourée de murailles à l'époque de Pourim, mais pas depuis l'époque de Yéhochou'a.

Cependant, cela créa un problème : la Terre d'Israël en ce temps-là était en ruine [l'histoire de Pourim se déroule en-dehors d'Israël durant la période séparant les deux BethHamikdach], et Yérouchalaïm était, malheureusement, sans murailles.

Son statut serait donc inférieur et semblable à toutes les autres villes fortifiées du monde, et ses habitants devraient célébrer Pourim le 14 Adar, comme une ville ordinaire, non fortifiée.

De cette manière, la destruction et le déshonneur de Yérouchalaïm resteraient en mémoire à tout jamais.

En signe de respect pour Yérouchalaïm et pour honorer la Terre d'Israël, les 'Hakhamim décidèrent que toutes les villes qui étaient entourées de murailles depuis l'époque de Yéhochou'a célèbreraient Pourim le 15 Adar.

Bien que Chouchane ne fût pas entourée de murailles depuis l'époque de Yéhochou'a, on lui accorda un statut spécial car "le miracle s'y était déroulé".

Voir Talmud Méguila 2b et Ramban sur Méguila 2a-2b.

3. Le Rachat des maisons et des champs vendus en Terre d'Israël [Vayikra 25, 29-31]

Les Halakhot qui suivent ne sont plus en vigueur de nos jours.

Toute terre vendue en terre d'Israël l'était sous condition d'être automatiquement rendue à son propriétaire lors de l'année du Yovel s'il ne l'avait pas rachetée auparavant.

Cette Mitsva met en évidence le fait que la terre appartient à Hachem et nul ne peut la vendre pour toujours.

Si un juif se voyait contraint de vendre sa propriété, la Torah lui donnait la possibilité de la racheter. L'acheteur était obligé de la lui revendre.

Le calcul du prix de rachat se faisait en fonction des années restantes jusqu'au Yovel.

Les Halakhot principales du rachat sont les suivantes :

- S'il s'agit d'une maison située dans une ville entourée de murailles depuis l'époque de Yéhochou'a - Baté 'Aré 'Homa.

Dans un tel cas, le vendeur avait le droit de la racheter à tout moment au cours de la première année suivant la vente.

S'il ne parvenait pas à la racheter au cours de cette année, elle devenait la propriété définitive de l'acheteur. L'ancien propriétaire ne pouvait plus la racheter, et, lors du Yovel, elle ne lui revenait pas.

Voir Talmud Erkhine 32a.

- S'il s'agit d'une maison située dans une ville ouverte - Baté Ha'hatsérim

Dans un tel cas, il était toujours possible au vendeur de la racheter [même si l'année suivant la vente est passée]. S'il ne l'avait pas fait avant l'année du Yovel, elle lui était restituée automatiquement.

Comme vous le voyez, les Baté 'Aré 'Homa sont régis par des Halakhot bien spécifiques.

Il y a, bien entendu, de très nombreux autres détails à ce sujet, mais pour l'instant, suffisons-nous de cela.

Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.

Mékorot / Sources : Rav Moché Ben Na'hman.
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