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Mode et Torah : compatibles ?

Rédigé le Lundi 2 Février 2015
La question de Sabine C.

Bonjour Rav,

Est-ce un problème d'être dans la mode en étant dans le chemin de la Torah ?

La réponse de Arié HADDAD
Arié HADDAD
735 réponses

Bonjour Sabine,

Permettez-moi avant tout de vous féliciter pour votre question très pertinente car il semble en effet que les personnes dites "religieuses" ne se soucient pas excessivement de la mode, de ce qui est "tendance" et peut-être même qu'elles la "boudent". Elles ont parfois l'air d'appartenir à une autre époque à partir de laquelle le temps se serait arrêté... Aussi, je précise que l'opinion de la Torah à ce sujet est plus nuancée.

Je voudrais parler en premier de la mode vestimentaire. Il s'agit alors d'une question à la fois de Halakha (conduite) et Hachkafa (pensée juive). Inutile de préciser que si la mode est de porter des vêtements contraires à la Tsniout exigée pour les femmes (habits qui ne couvrent pas le corps comme il se doit, ou trop serrés - qui font ressortir la silhouette, couleurs criardes, accessoires ostentatoires), il est certain qu'il sera interdit de suivre la mode. Il devient par contre plus difficile de statuer lorsque la mode satisfait à ces exigences, par exemple des jupes très longues qui trainent sur le sol, en tissu jeans délavé, une dominante de couleur imposée par la mode, ou des habits sportswear pour la vie de tous les jours (liste non exhaustive).

Dans ces cas, il faut entamer une réflexion sur le sens de la vie que ces vêtements véhiculent. Car il est évident que ceux qui "font" la mode (et qui vont ensuite empocher les gains gigantesques de leurs campagnes) ont une conception bien précise de la vie... ou bien s'alignent sur "l'évolution" des mœurs.

Il faut savoir décoder ces signaux et ce qu'ils sous-entendent. Ainsi, une jupe qui traine sur le sol ou un jean troué signifient que celui qui les portent n'a pas besoin de soigner sa mise car il n'est pas quelqu'un d'important, il vit sans valeurs, sans rigueur. Les habits sportswear portés dans le vie de tous les jours participent de la même idée de désinvolture. Il est clair dans ce cas que cette conception de la vie est contraire à la Torah qui affirme que le premier homme a été créé unique (a contrario des animaux) afin que chacun puisse dire : "Le monde a été créé pour moi tout seul". La notion même de Tsniout inclut deux valeurs : la dissimulation du corps afin de ne pas lui laisser prendre le dessus dans la vie quotidienne, et d'autre part, la recherche d'un raffinement qui exprime (et conditionne à la fois) l'importance de la mission d'un Juif et d'une Juive.

Les décisionnaires ont écrit que celui qui porte des vêtements dont les non-juifs se vêtissent en relation avec un culte idolâtre ou afin de provoquer les mauvais instincts, transgresse l'interdit de 'Houkot Hagoy (suivre les lois du pays). Cet interdit est élargi aux coutumes qui n'ont aucune logique ou des origines païennes, comme offrir du muguet le 1er mai.

Mais il existe des modes qui ne véhiculent pas ces idées, mais au contraire une certaine classe, par exemple des habits confectionnés dans des tissus classiques, des tenues BCBG, et dans ce cas, il existe deux réponses. Les courants les plus ouverts répondront qu'il n'y a pas de contre-indication à se vêtir à la mode du moment que les valeurs précitées sont respectées. Ainsi, le Rav Falk de Gateshead n'avait pas interdit les "jupons" à la mode il y a quelques années, à la condition que le vêtement ne soit pas serré au niveau de la taille. Mais les communautés les plus strictes répondront que la mode est quelque chose qui n'a pas sa place dans le monde juif, porteur de valeurs éternelles et indémodables.

Concernant les modes non-vestimentaires, il est là aussi nécessaire de veiller à l'esprit que ces mouvements véhiculent. Les jeux, les téléphones, les véhicules, etc., peuvent être le fruit d'une vision à l'opposé de la Torah. Elles peuvent être le produit de la civilisation d'Essav, la culture de la force physique, la recherche effrénée d'une perfection corporelle, au détriment de concepts spirituels chers à notre Tradition.

En conclusion, il est bon, peut-être plus encore que pour d'autres questions, de s'attacher à un Rav qui puisse nous diriger pour nous éviter les "pièges", ce qui peut nous sembler sans danger, et dont les dégâts n'apparaissent parfois que longtemps après.

En espérant avoir répondu à l'essentiel de votre question, Kol Touv.

Mékorot / Sources : Rabbi Eliyahu Falk.
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