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Montrer priorité a ma femme, et peiner mes parents

Rédigé le Dimanche 30 Novembre 2014
La question de Anonyme

Bonjour Monsieur le Rav,

Je vous écris car je rencontre des problèmes avec mon épouse.

Nous avons tous les deux environ la trentaine, et vivons à Paris.

Nous nous sommes mariés il y a environ 1 an et demi.

Le principal problème que nous rencontrons actuellement est la relation à la famille.

Ma famille est très hospitalière, la sienne aussi.

Mais ma femme n'est pas du tout famille, si bien qu'aller passer Chabbath chez mes parents, ou émettre l'idée de partir en weekend avec eux, lui procure une angoisse, qui se transforme en pleurs et en cris à chaque fois.

Elle a eu des relations très difficiles avec ses parents, à l'inverse de moi qui ai eu des parents exceptionnels, avec lesquels j'ai depuis toujours des rapports aimants et heureux.

Je suis complètement bloqué car elle me dit qu'elle n'est pas ma priorité, et que je ne pense qu'à mes parents.

Mes parents, quant à eux, disent ne plus me reconnaître, et ne plus me voir... ce qui leur fait de la peine.

Mais je ne souhaite ni faire de peine à l'un ni à l'autre...

Pouvez-vous m'aider s'il-vous-plaît ? Car ce problème se reproduit perpétuellement...

Que dois-je faire ? Accepter de me couper de ma famille, les voir beaucoup moins, passer Chabbath juste avec ma femme, refuser toutes leurs sollicitations pour partir en weekend ou en vacances avec eux ?

Ou au contraire, est-ce que ma femme doit faire des efforts, et considérer que, même si elle a des relations difficiles avec ses parents, elle devrait pouvoir accepter l'amour que lui donnent mes parents comme si elle était leur fille ? Ou accepter de passer un peu de temps avec eux ?

Parfois, elle m'incite même à aller les voir sans elle...

Je vous remercie sincèrement de votre aide.

La réponse de Rav Avraham KADOCH
Rav Avraham KADOCH
167 réponses

Monsieur bonjour,

J'ai relu plusieurs fois votre message et voici ma réponse :

Je comprends tout à fait que vous soyez touché par cette épreuve qui entrave votre bonne relation avec vos parents. Je ressens que vous n'avez en rien voulu leur donner préférence par rapport à votre épouse, mais seulement souhaité perdurer votre relation naturelle, parentale et hospitalière avec eux. D'un autre côté, vous vous attendiez, de façon tout à fait naturelle également qu'il en soit de même du côté de vos beaux-parents, eux aussi très hospitaliers d'après vos dires.

Cependant, vous ne retrouvez pas cet élan naturel chez votre épouse... voire même le contraire.

En fait, il me semble que le problème n'est pas chez les parents. Ainsi, ce serait une véritable erreur d'insister à voir vos parents et encore moins de passer des vacances avec eux.

Il apparaît dans vos propos que vous n'avez pas, comme la Torah le demande, passé votre première année de mariage séparés de vos parents (je ne parle pas du côté physique de la chose). Or cela constitue une erreur qui désormais se répercute sur le comportement de votre épouse.

Une femme doit ressentir que l'homme, après le mariage, coupe littéralement le "cordon" avec ses parents pour se consacrer 100% à elle. Le sentiment d'une attache parentale trop forte engendre une perte de confiance totale et une déstabilisation de l'épouse.

Vous devez donc refaire votre "1ère année de mariage"...

Comment ?

1ère étape : En lui annonçant que vous avez fait une GRAVE erreur d'avoir fréquenté trop fréquemment vos parents. Ou même de l'avoir trop souvent sollicitée à aller chez eux ou passer des vacances avec eux.

Ainsi, vous allez lui montrer que vous la comprenez et réalisez sa douleur. Cette notion d'empathie est primordiale pour une femme. C'est la source de nombreuses solutions de conflits dans le couple.

2ème étape : Vous allez préparer, lorsque votre épouse sera permise, de belles soirées très romantiques (soirée du Mikvé, sorties à deux, et même soirées surprises). Cela demande une véritable préparation si vous souhaitez faire preuve d'imagination.

3ème étape : Vous allez préparer de beaux Chabbatot à deux, sans voir personne (en dehors de vos Téfilot en Minyan) !!! Si elle est permise, en romantiques, si elle ne l'est pas, alors avec une véritable communication et de l'étude de Torah.

En deux mots, vous l'aurez compris, vous devez lui donner une priorité absolue face à vos parents ou même les siens.

Si vous réussissez cette épreuve vous verrez que naturellement votre épouse reviendra vers vos parents et vous proposera même d'aller les visiter, ensemble. Attendez que cela vienne d'elle. Cela prendra du temps car sa confiance est déstabilisée, mais si vous faites ce travail de façon réfléchie, décidée et intense vous en récolterez les fruits plus rapidement que vous le croyez.

Attention : Surtout ne jouer pas un autre rôle dans son dos en allant visiter vos parents en cachette. Car tout fini par se savoir.

4ème étape : Vous devez dès à présent, si vous souhaitez écouter ces conseils, prévenir préalablement vos parents en les visitant et en leur annonçant clairement votre démarche (mettez la responsabilité sur mon dos en disant que cela vient du Rav). De façon à ne surtout pas les vexer, ce qui serait fort grave. Dites-leur que vous devez temporairement reconstruire une facette de votre couple de façon à consolider une confiance mutuelle qui vous permettra, par la suite, de vous retrouver tous ensemble sans la moindre tension.

Vos parent sont sensés, ils comprendront que cette étape provisoire est nécessaire à la construction de votre foyer.

Bien entendu, vous devrez toujours être en relation téléphonique avec eux (voire même plus qu'avant), mais par des conversation courtes et intenses d'affection. Ne vous allongez pas dans vos conversations, et surtout ne leur parlez pas de votre travail ou toute relation avec votre épouse.

Bien entendu, je ne vous interdis pas de les voir, mais vous devrez de façon sensible limiter vos visites.

5ème étape : Priez sans cesse pour réussir cette épreuve qui peut littéralement transformer en bien (en mieux) votre foyer. Cette étape est la base de tout. Elle s'achète avec des larmes dans vos Téfilot...

Béhatsla'ha.

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