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Peut-on transgresser l'un des péchés capitaux pour sauver la vie de l'autre ?

Rédigé le Jeudi 23 Juillet 2020
La question de Sacha A.

Chalom,

Il vaut mieux se faire tuer plutôt que de transgresser les trois interdits capitaux.

Seulement, si on ne menace pas notre vie, mais celle d’un autre ou de plusieurs autres personnes, par exemple une personne pointe un pistolet sur une autre et lui dit de se prosterner devant une idole sinon elle tuera sa femme ou toute autre personne, 'Hass Véchalom, dans ce cas, doit-on transgresser pour sauver la vie de l'autre ou ne pas transgresser et avoir "du sang sur les mains" ?

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38183 réponses

Bonjour,

Je ne vois pas pourquoi il serait permis de transgresser l'une des trois fautes pour sauver la vie d'une autre personne. Il s'agit de trois fautes TRÈS GRAVES, il est strictement interdit de les transgresser, quel que soit le prix que nous devrons payer. Le non-juif choisira celui qu'il veut tuer.

Exemple :

Lorsqu'un non-juif dit à X de tuer Y; X doit se laisser tuer et ne pas tuer Y.

La raison est : "Qui dit que ton sang est plus rouge que celui de Y ?"

Voir Talmud Pessa'him 25a et Talmud, Sanhédrin 74a.

Donc, il en sera de même dans le cas suivant :

Un non-juif dit à "X" : "Tue Y, sinon, je tue Z".

Si X tue Y, on lui dira : "Qui te dis que le sang de Z est plus rouge que celui de Y ?"

Cependant :

Bien que l'on doive se laisser tuer et ne pas transgresser l'une des "trois fautes", mais si l'on est dans une situation où la transgression peut sauver la vie à de NOMBREUSES autres personnes, l'obligation de se laisser tuer n'est plus en vigueur, d'après certains décisionnaires.

Première Preuve

1. Yaël Echet 'Héver Hakéni s'est "approchée" du roi Sisra afin de sauver le peuple juif.

Voir Choftim [Les Juges], chapitre 4, verset 18, chapitre 5, verset 27, Talmud, Yebamot 113a, Tossefot sur Talmud, Yoma 82b.

Seconde preuve

2. Esther s'est "approchée" du roi A'hachvéroch afin de sauver la vie du peuple juif.

Voir Talmud, Méguila 15a.

D'après certains de nos maîtres, cette permission est accordée, uniquement, lorsqu'il s'agit de sauver LE PEUPLE JUIF mais pas dans une situation où l'on sauve, "uniquement", la vie de NOMBREUX juifs.

Voir Encyclopédia Talmudit, volume 22, page 65, note 136 au nom du Noda' Biyouda - Yoré Déa, réponse 161.

Pour d'autres détails à propos du récit d'Esther, voir Encyclopédia Talmudit, volume 22, pages 75 et 89-93.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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