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Pièges spirituels en faisant son Alyah ?

Rédigé le Mercredi 2 Juillet 2014
La question de Michael A.

Chalom messieurs les Rabbins,

Y a-t-il un risque en venant en Israël de dégringoler au niveau spirituel ? A quoi faut-il faire attention ?

Est-ce que certaines écoles sont anti-Torah ? Lesquelles ?

Nous sommes considérés en France comme des gentils 'Harédi, comment se faire guider en Israël pour éviter les pièges et trouver notre quartier pour évoluer ?

Merci.

La réponse de Arié HADDAD
Arié HADDAD
756 réponses

Chalom Michaël,

Il y a effectivement, en venant en Israël, un grand risque de dégringoler au niveau spirituel !

La société israélienne a, sans exception, cherché à se "compartimenter" selon les origines, les courants de pensée et les besoins des individus, pour des raisons idéologiques donc, et inévitablement pour des raisons pratiques. Cela donne la possibilité à chacun de vivre comme il l'entend, de s'épanouir et "grandir", mais cela exige aussi de faire les bons choix.

La pratique religieuse est bien sûr déterminante dans le choix du lieu d'habitation. Il y a la possibilité de vivre des Chabbath et des Fêtes extraordinaires dans des quartiers fermés à la ciculation automobile et dans lesquels ces jours sont respectés par tous les habitants, parés de leurs tenues chabbatiques, détendus et réunis autour d'une vie famillale réellement riche. Dans ces quartiers, tout est organisé de façon à faciliter la pratique religieuse : synagogues avec plusieurs offices pour plus de souplesse, cours de Torah à toutes heures, Mikvaot, écoles, commerces qui vendent uniquement des produits avec les surveillances les plus sérieuses, sans compter la Tsniout qui est si fondamentale dans un pays chaud les 3/4 de l'année. Par contre, dès que l'on s'éloigne, on retrouve des ambiances moins typiquement juives, voire sans aucune différence avec la vie en dehors d'Erets Israël.

Au niveau des écoles, il existe tous les niveaux d'engagement, cela va des établissements ouverts à tous, jusqu'à ceux qui n'acceptent que les enfants de familles dont le mode de vie et la communauté à laquelle elles appartiennent correspondent à des critères très précis.

Il ne faut pas oublier que la population actuelle est le résultat de 2000 ans de diaspora, et selon la règle qui veut que l'on suive la coutume de nos ancêtres, tout peut être différent, la façon de prononcer les lettres dans la Téfila ou la Torah, celle de s'habiller et de se couper les cheveux, les maîtres qui sont présentés comme référence, les décisions halakhiques suivies, l'adhésion à un parti politique, le choix pour l'avenir des garçons et des filles.

A ce sujet, il ne faut pas oublier qu'outre les cursus qui proposent uniquement le Koulo Kodech, le service militaire s'impose et cela aussi est à prendre en compte. 

Le phénomène d'échec le plus courant concerne les familles qui, en France, souhaitaient un niveau de Kodech élevé pour leurs enfants mais qui, au niveau des parents, ne sont pas forcément qualifiables de 'Harédi pour les critères israéliens (habillement, degré d'ouverture, abnégation pour la Torah). S'ils ne sont pas prêts à "s'aligner", ils sont alors dirigés vers des structures moins exigeantes, qui les acceptent, mais sont moins ambitieuses dans la Torah ou moins strictes dans leurs pratiques avec, en définitive, des résultats décevants pour les parents.

Il est donc indispensable de faire une bonne étude préalable pour bien comprendre ce qui est envisageable et ce qui ne l'est pas avant de faire "le grand pas en avant" !

En espérant vous avoir apporté les grandes lignes de ce qui doit permettre d'élaborer votre réflexion personnelle, je vous souhaite de réussir à éduquer vos enfants comme vous l'entendez dans les meilleures conditions.

Kol Touv.

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