Chalom Rav,
En quoi Pourim est plus grand que Kippour, comme l'écrit Rav Dessler ?
Chalom Ouvrakha,
Le Rav Dessler dans le tome 2, page 123 a longuement traité le sujet en nous expliquant que le libre arbitre nous permet de faire le choix de donner, et donc d'aimer (selon le Rav Dessler, c'est en donnant et en s'investissant que l'on peut arriver à aimer), alors que celui qui n'a pas de libre arbitre (comme les anges par exemple) ne peut pas donner, et n'a du moins pas le choix de donner.
Un ange ne peut donc pas arriver au stade de la crainte (Yira), car pour lui les actes sont obligatoires, de manière évidente. Voilà aussi pourquoi on ne trouvera jamais de notion d’amour (Ahava) relatif à l'ange.
Le peuple d'Israël a reçu la Torah au mont Sinaï, mais la providence divine était tellement forte qu'ils n'ont pas réellement reçu la Torah en faisant ce choix. Leur acte était un acte de Yira, et comme l'explique le Maharal de Prague, ils étaient ''obligés'' de recevoir cette Torah au vu de la force de cette vérité (voir traité Chabbath 88b).
Le jour de Yom Kippour, c'est ce que nous faisons nous aussi : nous nous rapprochons d'Hachem avec une grande crainte et acceptons Ses commandements etc.
Le jour de Pourim, le peuple juif a pu constater combien Hachem les aime. Ils étaient face à un choix : d'un coté, nier la providence divine dans cette histoire et n'y voir que le résultat d'un hasard banal, ou bien voir Hachem et Le découvrir dans l'histoire. Ils ont choisi la deuxième solution et ont donc donné à Hachem, ne serait-ce que leur reconnaissance, et ont aimer Hachem en prenant conscience du miracle...
Désormais, ils vont pouvoir fonder leur Torah sur l'amour.
Pourim est plus grand que Kippour en ce sens que Kippour c'est la crainte et Pourim c'est l'amour.
Kol Touv.
