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Pourquoi écouter les Rabbanim aveuglément ?

Rédigé le Lundi 31 Mai 2021
La question de Anonyme

Bonjour,

Hachem a demandé d’être à Son image, d'être bon, or, en quoi c’est être bon d’attendre 18 minutes la cuisson d’une Matsa par exemple ?

Toutes ces lois ont fait de cette religion de bien une religion rabbinique fondée sur des Rabbanim. Suivre les conseils de Tsadikim, on en a besoin, mais de là à les écouter comme Moché Rabbénou, ce n’est plus du judaïsme..

Désolé si je suis cru dans mes propos, je ne cherche pas à vous offenser, je constate juste des choses qui m’irritent et je vous en fais part.

La réponse de Rav Chalom GUENOUN
Rav Chalom GUENOUN
314 réponses

Bonjour,

Vous avez raison de dire qu’Hachem souhaite que nous Lui ressemblions, mais pour ce faire, Il a donné à Son peuple une loi dans laquelle Il a expliqué comment. Il ne suffit pas de vouloir être bon, car l’idée du bien définie par l’homme est limitée à la logique rationnelle, qui, elle-même, est limitée à la nature humaine, or, le bien absolu, celui souhaité par D.ieu, n’est pas accessible par la seule réflexion. Il est au-delà de la raison. Il fallait que D.ieu nous apprenne comme être à Son image. Pour ce faire, Hachem enseigna les détails de Sa loi à Moïse, qui, à son tour, les transmit aux Sages de sa génération. Ceux capables de comprendre les finesses de cette loi Divine.

Il n’est pas étonnant que nous ne comprenions pas comment 18 minutes instaurées par les Sages nous rapprochent de ce but ultime, car nous ne sommes pas à leur niveau, et si nous l’étions, cela nous semblerait évident, tout comme cela leur semble évident à eux…

Quant aux lois instaurées par les Sages, elles sont toutes rigoureusement déduites de l’exégète de la Torah transmis directement par D.ieu à Moïse, sans qui la Torah écrite n’aurait pas le moindre sens.

Saurions-nous comprendre la Torah sans l’explication des Sages ?

Vérifions. Il est écrit dans la Torah : "Pendant six jours, on se livrera au travail, mais le septième jour, il y aura repos, repos solennel pour une sainte convocation. Vous ne ferez aucun travail. Ce sera le Chabbath de l’Eternel, dans toutes vos habitations" (Lévitique 23, 3).

Quel genre de travail nous est-il interdit d’accomplir le Chabbath ? Est-il pensable de sanctionner le contrevenant, pour la transgression du Chabbath, alors qu’on ne lui a pas expliqué par quelle action il se rendrait coupable ?

"Tu les attacheras, comme symbole, sur ton bras, et les porteras en fronteau entre tes yeux" (Deutéronome 6, 8).

De quel symbole s’agit-il ? Le mot symbole en hébreu, "Ote" signifie aussi "marque", "signe", ou encore "lettre"… Alors que devrions-nous nous attacher sur le bras ?

"En fronteau" se dit en hébreu "Totafot". Quel est le sens ? Peut-être qu’il s’agit d’un plat traditionnel ? Comment se fait-il que tous les membres du peuple juif portent les mêmes phylactères au même endroit depuis la nuit des temps ?

A propos de la fête de Souccot, il est dit : "Vous demeurerez dans des tentes durant sept jours ; tout indigène en Israël demeurera sous la tente" (Lévitique 23, 42).

De quoi doit être fait cette tente ? On devra vendre sa maison à ce moment-là ? Femmes et enfants aussi sont obligés d’y demeurer ?

Et des exemples du même genre, il y en a des centaines… Nous voyons bien que D.ieu verrouilla Sa Torah et qu’Il en transmit les codes aux Sages, ceux détenteurs de la Torah orale. Sans eux, pas la moindre chance de comprendre le message de D.ieu.

C’est précisément pour cette raison que D.ieu nous ordonna d’obéir aux Sages, car ils sont les gardiens du message Divin authentique.

"Et tu auras soin de te conformer à toutes leurs instructions" (Deutéronome 17, 8-10), ou encore : "Ne t’écarte pas de ce qu’ils t’auront dit ni à droite ni à gauche" (Ibid 17, 11). Et c’est justement du fait que le rôle du Sage (ou rabbin) est si fondamental qu’il nous incombe de s’attacher aux Sages, détenteurs d’une tradition authentique et vraie, ceux dont les pairs ont élu et défini comme Sage à part entière.

C’est ainsi que les juifs de toutes les générations ont eu foi en leur guide spirituel, sans s’être assuré de leur piété et sagesse. Ainsi, l’influence du Ba'al Chem Tov et de ses élèves en Europe Centrale, des familles Abou'hsira et Tolédano au Maroc, du Gaon de Vilna en Lituanie et au sein de la Russie Blanche, ou encore celle de Rabbi ‘Haïm Falaggi et de son fils Rabbi Avraham en Turquie, du ‘Hatam Sofer en Hongrie et du Ben Ich ‘Haï en Irak, préserva les communautés et, avec eux, les milliers de juifs qui suivirent les préceptes des grands des générations, avec intégrité.

Et n’allez pas croire que ce fut le cas pour les générations passées où les Sages étaient « plus Sages » que ceux de nos jours, car il est bien dit dans la Guémara de Roch Hachana p. 25 : "Ne dis point que les jours d’avant furent meilleurs que ceux-ci", explique Rachi : "Pour t’apprendre que tu ne dois demander qu’un juge de TA génération".

Cordialement.

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