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Pourquoi réjouir des mariés ?

Rédigé le Mardi 7 Août 2018
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

Nous disons toujours aux mariés que c'est le jour le plus heureux de leur vie et pourtant, nous avons la Mitsva d'être Méssaméa'h 'Hatan Vékalla.

En général, on réjouit des gens tristes, pas les gens les plus heureux.

Quel est donc le sens de cette Mitsva ?

Merci d'avance et Kol Touv.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38379 réponses

Bonjour,

Vous posez une excellente question. Elle me préoccupe depuis de longues années.

D’ailleurs, pour nous décrire la joie future qui règnera entre Hachem et Son peuple, lors de la délivrance finale, le prophète Yéshaya [Isaïe] n’emploie rien d’autre que l’image de la joie du ‘Hatan avec sa Kalla.

Voir Yéshaya, chapitre 62, verset 5.

Et nous le chantons tous les vendredis soirs, dans la prière de Lékha Dodi :

« Yassis ‘Alayikh Elohayikh, Kimssos ‘Hatan ‘Al Kalla ».

Il y a quelques temps, j’ai découvert que Rabbi Yaacov Lorberbaüm [1770-1832] - dans son ouvrage Emeth Léyaacov - pose cette question [voir Proyect Hachout sur Talmud Brakhot 6b].

Il renouvelle son explication dans son ouvrage, Na'halat Ya'acov, sur Béréchit, chapitre 2, verset 22 [voir Proyect Hachout sur ce verset].

Voici - très succinctement - la réponse de Rabbi Yaacov Lorberbaüm [adaptation et arrangement personnels] - Il y en a, certainement, d’autres.

Qu’Hachem fasse en sorte que tous, puissent en saisir la profondeur.

1. Le mariage, bien qu’inévitable, est une « institution » à « risque ».

2. D’une part, le verset dit :

« Qui a trouvé une femme, a trouvé le bonheur et a obtenu une faveur d’Hachem ».

Voir Michlé 18, verset 22.

Voir, également, Talmud Yébamot 62b.

3. Mais d’autre part, le verset dit :

« Et ce que j’ai trouvé de plus amer que la mort, c’est la femme, dont le cœur n’est que guet-apens et pièges et dont les bras sont des chaînes. Celui qui jouit de la faveur d’Hachem échappe à ses griffes ».

Voir Kohélet 7, verset 26.

Apparemment, contradiction.

Explication :

Etant donné que nous sommes dans ce monde pour une mission - spirituelle -  bien précise, le mariage risque d’être un « obstacle » face à cette mission s’il n’est pas vu et étudié comme il se doit.

Oui, cela est grandement risqué. Voir Talmud Baba Métsia 59a : Haholekh A’har ‘Atsat Ichto Nofel Baguéhinam…

Nos Sages l’affirment, à plusieurs reprises, dans le Midrash :

Nassa Icha, Notène ‘Alav Oukaf, Né’éssa ‘Hamor, Né’éssa Baal Moum Létorah. Raa Lo Banim, Né’éssa Lo Kakélev … Véné’éssa Baal Moum Lémitsvot.

En résumé : L’homme marié et entouré de ses enfants, « risque » de ne pas toujours considérer ses devoirs….

Voir Yalkout Chimoni, Kohélet, paragraphe 966, passage Havel Havalim Amar et Midrash Zouta - Kohélet [Bober], Paracha 1, Siman 2.

Donc, normalement, et ce n’est pas toujours le cas :

Chaque ‘Hatan, à l’approche de sa ’Houppa et surtout, le soir de son mariage, est censé être envahi de cette crainte vive et sérieuse qui ne devrait plus le laisser calme et serein.

Il est vrai que le jour du mariage est un jour grandiose et heureux mais en cette occasion, l’enjeu est de taille.

C’est pourquoi :

Il repose sur chacun de lui apporter « joie » et « consolation », car il en a, vraiment, besoin.

Cette Mitsva est mentionnée dans le Talmud Brakhot 6b.

Tout n’a pas été dit à ce sujet.

N.B.

Nous écrivions au début de cette réponse :

« D’ailleurs, pour nous décrire la joie future qui règnera entre Hachem et Son peuple, lors de la délivrance finale, le prophète Yéshaya [Isaïe] n’emploie rien d’autre que l’image de la joie du ‘Hatan avec sa Kalla. Voir Yéshaya, chapitre 62, verset 5 ».

Comment se fait-il, donc, que le ‘Hatan mentionné dans le verset soit si joyeux ?

Réponse :

Il s’agit, soit, d’un ‘Hatan ordinaire, classique [je n'oserai pas dire : "inconscient"], soit d’un ‘Hatan d’un très haut niveau.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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