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Prendre ses affaires pour lui faire une blague

Rédigé le Dimanche 19 Février 2017
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

Peut-on prendre les affaires d'une personne dans le but de faire une plaisanterie ?

La réponse de Rav Its'hak SILVER
Rav Its'hak SILVER
48 réponses

Bonjour,

On n’a pas le droit de voler, même par jeu ou temporairement pour faire peur à quelqu’un. Même si quelqu’un a la ferme intention de restituer l’objet ou même projette de faire bénéficier la victime d’un remboursement double de l’article, l’acte de voler est tout de même interdit. Bien qu’il n’y ait pas de perte induite pour le propriétaire, la Torah ne veut pas qu’une personne s’habitue à des pratiques de pseudo-vol.

La Guémara et les décisionnaires mentionnent certains cas où il est permis de prendre des choses appartenant à autrui sans sa permission, Mé’hamat Sim’ha, c’est-à-dire dans le cadre d’une atmosphère joyeuse ou d’une fête ou d’une célébration. Il y avait, par exemple, une coutume pour les gens de chiper des Etroguim à Hocha'ana Rabba dans un bon état d’esprit. À une époque également, les jeunes hommes montaient des chevaux lors de mariages et simulaient des batailles pour amuser le nouveau marié. Dans l’action, les vêtements de leurs adversaires pouvaient être déchirés ou un cheval blessé, pourtant, ces célébrants n’étaient pas tenus pour responsables de leurs actes. Le Choul’han Aroukh mentionne la coutume d’arracher des objets à Pourim ou de voler l’Afikoman au cours de la nuit du Séder. Puisque ce sont des pratiques admises, issues de circonstances joyeuses, elles ne sont pas désapprouvées.

Cependant, lorsqu’une personne vole « pour jouer » en dehors d’un cadre festif ou d’une coutume qui autorise son acte, il n’y a aucune justification pour un tel comportement. Même à Pourim, à Hocha'ana Rabba ou à un mariage, on ne doit pas voler ou causer de dommage avec l’intention de provoquer une souffrance à un autre Juif ; personne ne prétend qu’il existe une coutume juive de se réjouir de la perte ou de la peine causée à un autre Juif.

La question est soulevée en ce qui concerne la pratique commune des professeurs de confisquer un objet utilisé par un élève pour se distraire et divertir les autres élèves de la classe, ou un objet que l’administration interdit à l’école, comme des jeux électroniques, qu’il ait ou non l’intention de lui rendre. Il est toutefois possible de justifier cette pratique sur la base du concept de Léhasia Al Kitsan, c’est-à-dire une contrainte autorisée par l’établissement local. De plus, nous pouvons supposer que tout étudiant qui arrive à l’école et apporte de tels objets agit ainsi avec l’idée préalable que cet objet pourra être confisqué, puisque le règlement de l’école établit que les professeurs peuvent le confisquer ou même le détruire dans la mesure où cela est nécessaire pour la tranquillité de l’enseignement et le maintien de l’ordre dans la classe.

Kol Touv.

Mékorot / Sources : Choul'han Aroukh.
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