Bonjour Rav,
Est-ce que le rabbin de ma synagogue peut m'empêcher d'amener mon fils, né d'une mère non-juive, à la synagogue ?
Cordialement.
Bonjour,
Il faut tout d’abord savoir qu’il n’est pas interdit à un non-Juif d’entrer dans une synagogue. Le prophète Isaïe l’annonce clairement (Isaïe 56,7) : « Car Ma Maison sera appelée Maison de prière pour tous les peuples. » Bien que ce verset parle originellement du Temple de Jérusalem, il est également valable pour la synagogue, appelée aussi une petit sanctuaire [Voir aussi à ce sujet Responsa Yossef Omets, chap. 70].
Cependant, il est fondamental de rappeler qu’il est strictement interdit à un Juif de contracter un mariage avec une non-Juive, ou d’avoir des relations hors mariage avec cette dernière [ou même avec une juive]. En plus d’être une grave transgression selon la Torah, cela entraîne un problème majeur d’assimilation, pouvant mener à l’extinction spirituelle et identitaire du peuple juif.
Pour en revenir à votre question : elle demande un véritable discernement de la part du rabbin de la synagogue, car plusieurs paramètres doivent être pris en compte. On peut distinguer deux cas de figure :
1) Dans le cas où le rabbin estime que le fait d’amener l’enfant non juif à la synagogue pourrait semer la confusion au sein de la communauté — et être perçu comme une forme de fierté du père face à sa transgression — il est alors compréhensible et légitime que le Rabbin choisisse de ne pas autoriser cette présence. En effet, cela pourrait envoyer un message erroné, en suggérant qu’un comportement interdit est toléré, voire approuvé par les responsables religieux. Cela risquerait d’affaiblir la conscience religieuse des jeunes, et dans cette optique, le Rabbin agit pour préserver la sainteté de la synagogue ainsi que celle de ses fidèles.
2) En revanche, si le rabbin perçoit que le père cherche sincèrement à se rapprocher de la Torah, qu’il regrette ses choix passés, et que sa présence à la synagogue n’est pas un acte d’orgueil, mais plutôt une première étape vers un retour spirituel – alors dans ce cas, il est envisageable que le rabbin autorise la venue de l’enfant, dans une optique d’ouverture encadrée et d’accompagnement dans le bon chemin.
En conclusion : chaque situation est unique et requiert une analyse réfléchie. La décision finale revient au rabbin de la communauté, qui saura évaluer tous les éléments nécessaires avec sagesse et bienveillance.
Nous restons à votre disposition pour toute précision ou question supplémentaire.
Soyez béni !