Bonjour Rav,
Quelles sont les symboliques du chant 'Had Gadya récité à la fin du Séder de Pessa'h ?
Merci beaucoup pour votre réponse.
Bonjour,
'Had Gadya raconte une chaîne d'événements où un agneau, acheté par un père pour deux pièces, est dévoré par un chat ; s'ensuit une succession d'actions où chaque élément punit le précédent : un chien mord le chat, un bâton frappe le chien, un feu brûle le bâton, de l'eau éteint le feu, un bœuf boit l'eau, un boucher tue le bœuf, l'ange de la mort tue le boucher, et enfin, Hachem intervient pour tuer l'ange de la mort.
Ce chant est une allégorie dont le sens est le suivant :
Les coupables, quels qu'ils soient [Pharo également], ne sauraient échapper à la punition qui leur est due.
L'agneau représente le peuple d'Israël [Yermiya, chapitre 50, verset 17]. L'Eternel se l'est approprié pour deux Zouz [pièces de monnaie] : les deux tables de la loi [ou l'observance des deux Mitsvot liées aux deux sortes de sang, accomplies en Egypte : celui du Korban Pessah et celui de la Brit-Mila].
Israël oubliant ses devoirs, Névoukhadnétsar, roi de Babylone, vint et le dévora. Babylone périt à son tour. Et ainsi, tous les méchants se combattront jusqu'au jugement dernier.
Alors, Hachem rétribuera à chacun selon ses œuvres, fera disparaître la mort, récompensera également les justes de toutes les nations et se réjouira avec le peuple d'Israël, Son agneau.
Même si a priori, ce chant parait folklorique et "amusant" mais il n'aurait pas figuré dans les Haggadot si on ne pouvait en tirer des enseignements très profonds.
Au temps de Rabbi Yossef 'Haïm David Azoulay [le 'Hida / 1724-1806], une personne s'était moquée de ce chant en le tournant en dérision.
Les autorités rabbiniques de la ville lui ont affligé une punition très grave : l'excommunication [rejet de la communauté].
Rabbi Yossef 'Haïm David Azoulay appuya fortement cette décision et exigea que la personne présente ses excuses en public pour le dégager de cette sanction.
Il rapporte au nom de certains maîtres que ce chant a été interprété de dix manières différentes, ce qui prouve son importance et sa profondeur. 'Haïm Chaal, réponse 28.
À la fin du Séder, après avoir revécu la sortie d’Égypte, 'Had Gadya rappelle que l'histoire de la délivrance ne s'est pas achevée avec la sortie d'Egypte; elle se poursuit, avec ses défis, jusqu'à la délivrance finale. C’est une manière joyeuse mais profonde de conclure la nuit du Séder avec l'espoir d’une délivrance totale.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.