Dans l'épisode précédent : A présent, Olivier sait que les contradictions entre la science et la Torah qu’il tenait pour acquises sont souvent des supercheries. Plus que cela, depuis son dernier entretien avec le Rav Lévy, il a appris qu’il existe même des grands points de convergence entre la science et la Torah. Mais tout cela est encore difficile à digérer.

Il était 11 heures du soir et Olivier ne tenait plus. Sa tête allait exploser à force de se poser des questions. « Et si tout ça était vrai, qu’il y a un D.ieu…  Peut-être qu’il te manque des éléments après tout, tu ne vas pas changer ta vision des choses comme ça aussi facilement Olivier, vérifie bien ! Pourtant tout m’a l’air plausible... Ouf, je ne m’en sors plus là ! »

***

Alors qu’il était plongé dans une page de Talmud, le téléphone du Rav Lévy sonna. 

Rav Lévy : Allô… C’est toi Olivier ? Tout va bien ?

Olivier : Oui, c’est moi Monsieur le Rabbin, pardon je suis vraiment désolé de vous déranger à une heure si tardive mais j’ai besoin de vous parler…

Rav Lévy : Ne t’excuse pas. Dis-moi ce qui ne va pas…

Olivier : Voilà écoutez Rav, pour vous c’est peut être évident tout ça, mais pour moi c’est loin de l’être. L’existence de D.ieu et tout ça. Et pour couronner le tout, je suis Juif ! Vous comprenez… C’est un sacré chamboulement.

Rav Lévy : C’est le cas de le dire en effet !

Olivier : J’ai grandi dans un système qui ignore totalement l’existence de D.ieu. Rien, dans l’éducation que j’ai reçu, n’y fait vraiment référence. Même les émissions religieuses du dimanche matin à la télé sont perdues entre MTV et Ça se discute…

Le but est dans le meilleur des cas de fonder un foyer heureux, une belle réussite sociale, le bien-être, mais D.ieu ? En dehors du cadre ! Et là, tout à coup je me découvre Juif, je tombe sur vous qui me démontrez qu’en réalité D.ieu existe et que toute ma vie et celle d’un paquet de gens n’est guère qu’une grande illusion, et tout ça la veille de Roland-Garros !

Rav Lévy : Roland-Garros ?!

Olivier : C’est rien ça, c’est je suis mordu de Tennis ! En gros, j’ai besoin d’avoir plus de preuves de l’existence de D.ieu…

Rav Lévy : Je comprends, alors retrouvons-nous à la synagogue dans une heure. 

Olivier : Une heure ?

Rav Lévy : Tu trouves que c’est trop long ?!

Olivier : Non, non, c’est juste que… Non, c’est bon, 1 heure c’est très bien, j’y serai...

Une heure et quart plus tard, les deux hommes étaient assis face-à-face, à nouveau dans le vif du sujet. 

Rav Lévy : Si je te dis que D.ieu, après s’être révélé à toute la nation juive, leur donna un livre dans lequel Il décrivit précisément toute l’Histoire de l’Humanité en général, et du peuple juif en particulier, n’y aurait-il pas là, la preuve que D.ieu existe et qu’Il est au-delà du temps et maître des événements ?

Olivier : Tout dépend de la précision du livre en question par rapport à cette histoire de l’Humanité.

Rav Lévy : Et bien, la Torah porte en elle toute l’histoire du peuple juif, si rebondissante et imprévisible soit-elle. Je vais te donner quelques exemples qui sortent du texte dans son sens littéral, si bien que tu ne pourras pas me suspecter d’arranger les écrits de la Torah avec les événements historiques.

Olivier : Très bien.

Rav Lévy : Il y a deux livres dans la Torah – le Lévitique et le Deutéronome – qui traitent de l’éventuelle punition du peuple juif suite à ses fautes. Il est question d’exil, de dévastation, d’asservissement etc. Petit rappel, la Torah fut entièrement donné au Mont Sinaï, c’est-à-dire bien avant que les événements que je vais évoquer eurent lieux. 

Le Ramban (Na’hmanide), l’un des plus grands commentateurs médiévaux que nous avons déjà évoqué ensemble, écrit dans son commentaire sur la Torah que les fléaux cités dans le livre du Lévitique sont parallèles au premier exil, l’exil Babylonien tandis que ceux mentionnées dans le Deutéronome font référence au deuxième exil, l’exil Romain.

Tu me suis ?

Oliver : Oui. Lévitique = premier exil, Deutéronome = second exil.

Rav Lévy : Maintenant voyons le parallèle.

Dans Lévitique chapitre 26, 34-35 « Alors le pays jouira de ses repos tous les jours de sa dévastation, et vous (serez) dans le pays de vos ennemis, alors le pays se reposera, il fera jouir de ses repos. Tous les jours de sa dévastation il se reposera, ce qu’il ne s’est pas reposé dans vos repos lorsque vous résidiez sur lui »

C’est-à-dire que le nombre d’années du premier exil sera- au futur- identique au nombre d’année où le peuple d’Israël n’a pas respecté la Chémita (années de repose de la terre tous les 7 ans) et les Yovelot (années de repos tous les 50 ans, après un cycle de 7 Chémitas) qui sont des commandements concernant la terre d’Israël, c’est aussi ainsi que l’explique le prophète Jérémie (Jérémie 29, 10) c’est-à-dire : 70ans. 

Le premier exil a duré exactement 70 ans ! Comme indiqué dans les Chroniques II 36, (19-21). Les prédictions concernant la date de l’exil étaient déjà marquées noir sur blanc des centaines d’années auparavant !

Olivier : D’accord, la Torah dit que la punition pour la violation de ce commandement est qu’elle dure autant de temps, que ce commandement a été violé… et c’est ce qui s’est avéré dans le futur. C’est peut-être un beau coup de chance ?! 

Rav Lévy : Attends de voir la suite, je veux que tu comprennes la chronologie des événements… Pour que tu comprennes comment tout cela révèle le caractère divin de la Torah. 

Au sujet du second exil, l’exil de Rome, il est marqué dans Deutéronome 28, 49 « Elèvera Hachem sur toi une nation, de loin, de l’extrémité de la Terre, comme fond l’aigle, une nation dont tu n’entendras pas la langue ».

Deutéronome 28, 36 « une nation que tu n’as pas connue, toi ni tes pères »

Rome alors régnait sur ‘l’extrémité de la Terre’ – la Turquie, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, la France etc.

Son emblème – l’aigle.

La langue romaine n’était pas connue (parlé) dans l’Orient.

La nation romaine s’est formée de tribus approximativement à l’époque de la destruction du premier temple, ‘nos pères’ ne l’ont donc pas connue. 

La coïncidence est parfaite. Maintenant, comparons tout cela à ce que nous connaissons de l’Histoire. 

Olivier : Ok.

Rav Lévy : Dans le Deutéronome à la référence, tu peux vérifier 28, 68 il est marqué : « Hachem Te fera retourner en Egypte dans des navires, par le chemin dont Je t’ai dit : Tu ne pourras plus le revoir ! Vous vous y vendrez à vos ennemis comme serviteurs et comme servantes, et il n’y aura pas d’acheteur. »

L’historien Flavius Joseph écrit dans ‘les guerres des juifs’ (chapitres 6, 3-4) : « après la conquête de Beitar, la souveraineté romaine s’étendit partout. Les esclaves ont été vendus en si grand nombre qu’ils coûtaient le prix d’un cheval. Les esclaves invendus ont été conduits au marché d’Hadrien, et ceux qui n’y furent pas vendus furent chargés par bateaux en direction de l’Egypte. Nombreux sont morts en chemin notamment à cause de la faim, d’autres du fait que les bateaux se sont fracassés, et certains ont été mis à mort. » 

Mais aussi l’historien allemand Minthar écrit dans son ‘livre de Minthar sur l’Orient ’ (page 58) : « Après la conquête de Beitar, le joug romain s’étendit sur tout mais la Palestine restait désolée… les captifs se sont faits vendre en grand nombre, au début au marché annuel chez eux… et ceux qui n’ont pas été vendus ont été conduits par bateaux en Egypte … »

Un autre historien allemand, du nom de Chirer, écrit dans son livre ‘l’histoire du peuple juif’ (p. 11) : « le nombre d’esclaves en Egypte était tellement grand qu’il avoisinait le prix d’une ration pour cheval » (voir aussi ‘Les pérégrinations du peuple d’Israël depuis tout temps’ (page 321) et les écrits de Hieronymus).

En résumé :

Retour en Egypte.

En bateau.

Vendus en esclaves.

Il n’y a pas d’acheteurs.

Des prévisions annoncées par la Torah qui se sont réalisées dans leurs moindres détails. Tu es d’accord ?

Olivier : Oui, c’est très précis là…

Rav Lévy : Ce sujet est très riche. Il nous faudra plus d’une entrevue pour le découvrir amplement. Je te propose d’en rester là pour l’instant, et dans quelques jours, nous approfondirons plus. En attendant, sois serein, chasse les doutes de ton cœur. Médite sur les éléments que tu as en main pour bien les intégrer, et n’aie pas peur de suivre la Vérité, là où elle te mènera.

Olivier : Merci pour votre temps Rav, et désolé du dérangement. Je vais méditer les connaissances dont vous m’avez fait part jusqu’à maintenant. C’est une bonne idée.