Au Kotel à Jérusalem, David est venu adresser une prière pleine d’émotion et de concentration car il est sur le point de signer un gros contrat d’un million de dollars. Il prie ainsi avec ferveur demandant à Hachem de lui permettre d’obtenir cette somme d’un million de dollars qui le fait tant rêver. Quand, soudain, il entend près de lui, Chlomo, prier également avec émotion. Perturbé par cette présence et cette voix qu’il perçoit à ses côtés, la curiosité finit par le vaincre et il tend l’oreille pour écouter la requête de son voisin. Il distingue ainsi : « Hachem donne moi s’il te plait cent dollars pour le prochain Chabbath ! Je pourrai ainsi acheter du poisson, de la viande… ». David essaie de se concentrer à nouveau sur sa demande de 1 million de dollars, mais il n’y arrive pas, il entend sans cesse cette voix prier pour 100 dollars. Il finit par craquer et dit à son voisin : « Tiens, voilà 100 dollars, et maintenant, laisse Hachem se concentrer sur ma demande, s’il te plait. »

Le récit de la sortie d’Egypte est chaque année un moment empreint d’une grande solennité et d’une intense émotion. Il nous rappelle l’asservissement terrible vécu par nos ancêtres et les miracles prodigieux qui ont permis l’affranchissement du joug égyptien.

Comment toujours, la Torah n’a pas vocation à nous rappeler une histoire ancienne par simple « devoir de mémoire ». Elle nous invite plutôt à comprendre dans quelle mesure les évènements qui nous sont ainsi contés peuvent avoir une résonance à notre époque.

C’est ainsi qu’à partir de l’expérience égyptienne, la Torah souhaite nous rappeler que D.ieu intervient directement dans le monde pour aider les hommes, notamment Son peuple, les enfants d’Israël. Ce principe est notamment à l’origine du livre de Rav Yéhouda Halévy, le Kouzari. Ce dernier nous rappelle que, contrairement à d’autres croyances qui retirent D.ieu des affaires du monde, ou restreignent son intervention à la création du ciel et de la terre, la Torah opère une véritable révolution en soulignant l’intervention directe d’Hachem dans le monde.

Notre Paracha souligne ainsi qu’Hachem n’abandonne jamais les hommes au hasard des règles de la nature, et qu’Il ne se désintéresse jamais du quotidien que vivent Ses enfants. Au contraire, Il intervient directement dans le monde pour aider les hommes, quitte à suspendre les lois naturelles qui semblent régir le monde.

Dès lors, l’homme perçoit qu’il n’est plus seul, Hachem se trouve à ses côtés et l’accompagne tout au long de sa vie. De nombreux Sages, notamment dans la pensée de Rav Na’hman de Breslev, insistent sur les vertus de parler avec D.ieu, de Lui faire part de nos préoccupations et de solliciter Son soutien. Parfois, nous n’osons pas, nous avons honte de demander ce qui nous parait de « petites choses », mais en réalité, Il écoute toutes les prières !

L’homme est ainsi invité à ouvrir son cœur à la présence de D.ieu afin de garder l’espoir, quelles que soient les circonstances, que tout peut se transformer pour le bien.

Aucune loi naturelle, aucun obstacle n’est infranchissable pour Hachem. C’est là un des enseignements de la longue liste de miracles qui eurent lieu en Egypte.

Cette leçon est particulièrement importante car l’homme peut avoir tendance à se noyer dans ses difficultés. Il ne perçoit parfois aucune issue à ses épreuves et se sent donc pris au piège, enserré dans un étau qui l’étouffe. Ces sentiments créent en lui un cercle vicieux de « dépression » qui aspire toute son énergie et occupe tout son esprit de manière obsessionnelle. C’est ainsi que les Bné Israël n’ont pas été capables d’entendre le message de D.ieu transmis par Moché Rabbénou au début de la Paracha tant ils étaient abattus par la « la dure servitude » qui leur avait donné le « souffle court », qui se dit « Kotsèr Roua'h », pouvant évoquer également une incapacité à ressentir le « Roua'h Hakodech » tant la servitude les accablait.

L’étude de notre Paracha peut précisément nous aider à créer en nous les « anticorps » susceptibles de nous protéger contre ce type de raisonnement qui maintient l’homme uniquement au niveau de la nature. La Torah nous invite au contraire à placer notre vie « Lémala Mine Hatéva - au-delà de la nature », en comprenant que tout est toujours entre les mains de D.ieu et que tous les obstacles qui paraissent insurmontables aux hommes n’ont aucune consistance devant le Créateur du monde.

Le rôle de l’homme est « simplement », jour après jour, de se renforcer dans la crainte de D.ieu à travers l’étude de la Torah et les Mitsvot, et de développer dans son cœur de belles qualités d’âme vis-à-vis de ses prochains. Une telle démarche permet progressivement de faire de la connaissance théorique des capacités illimitées de D.ieu, une réalité concrète qui illumine et réchauffe nos esprits et nos cœurs.

Le jour tant attendu est enfin arrivé. Ce lundi matin, Ilan a un entretien d’embauche dans l’entreprise qu’il rêve d’intégrer depuis des années. Son réveil a sonné aux premières heures de la journée, il s’est préparé avec soin, et le voilà parti en voiture une heure à l’avance. Il arrive a proximité de son rendez-vous une bonne demi-heure en avance. Aussi, il se met calmement en quête d’une place de stationnement. Mais, ce jour-là les places sont chères, il n’en a trouvé toujours aucune au bout de 10 minutes.

Ilan se félicite d’être parti en avance, même si une pointe d’inquiétude commence à la traverser. Au bout de 5 minutes supplémentaires, toujours aucune place. Il lève les yeux au Ciel et demande à l’Eternel de l’aide pour trouver une place rapidement. Le temps passe, et aucune place ne se libère. Il ne reste plus que 10 minutes, et Ilan prie cette fois de tout son cœur et il multiplie les engagements de s’améliorer si Hachem consent à lui trouver une place, il s’engage ainsi à corriger ses erreurs, améliorer son caractère, la mise des Téfilines, le respect de la cacherout en échange d’une place de parking…Puis, devant lui, enfin, une place se libère ! Ilan lève les yeux et s’exclame : « C’est bon Hachem, tu peux arrêter de chercher une place, je viens d’en trouver une ! »