Le Rambam écrit : « C'est une Mitsva positive de la Torah d'être joyeux, le cœur léger et allègre pendant ‘Hol Hamoed, lui, sa femme, ses enfants et son entourage. Cependant, même si manger et boire pendant la mi-fête constitue une Mitsva positive, on ne fera pas que ça toute la journée ».

On doit se comporter ainsi : le matin, l’homme se lève tôt pour aller à la synagogue et prier, puis il retourne chez lui et il mange. Ensuite il doit aller à la maison d'étude, lire et étudier jusqu'à la mi-journée et la deuxième demi-journée, il doit prier Min’ha.

Puis, il retourne à la maison pour manger et boire et y passer le reste de la journée. Il doit cependant être vigilant à ne pas être trop porté sur le vin, le rire et la légèreté, et prétendre que toute personne qui abonde dans ce sens augmente la joie.

L'enivrement, le rire et la légèreté ne sont pas de la joie, mais plutôt source d’absurdité et de folie. Il est certain que l'on n'a pas reçu un commandement d'être déraisonnable et insensé et au contraire, il est important d’être dans une joie dans laquelle le service du Créateur se reconnaît, comme il est dit : « Du fait que tu n'as pas servi l'Eternel ton D.ieu avec joie et de bon cœur ».

On apprend de ce verset que le service de D.ieu doit se faire dans la joie et il n'est pas possible de Le servir, ni par l'amusement, ni par la légèreté d'esprit, ni par l'enivrement.

Les jours de ‘Hol Hamoed, certains travaux sont interdits afin que ces jours ne soient pas comme ceux de la semaine dans lesquels il n'y a pas de sainteté spéciale.

Il faut les honorer par de beaux vêtements et des mets spéciaux.

Nos Sages ont averti : « Celui qui méprise les demi-fêtes, même s'il a de la Torah et des bonnes actions, n'aura pas de part au monde futur ».

Rachi a expliqué que cela s'applique à celui qui traite ces jours comme de simples jours de semaine dans sa nourriture et sa boisson.

Nos Sages ont dit que l'homme sera jugé dans le monde futur, au début, sur son étude de la Torah.

Le Pélé Yoets écrit : « Vient un homme qui prétendit qu'il était trop occupé par son gagne-pain pour nourrir sa famille et qu’il ne pouvait pas étudier la Torah. Le ‘Hol Hamoed arriva et contredit cet argument, car il était libre de son travail pour pouvoir étudier. Au lieu de cela, il gaspilla son temps en promenades dans tout le pays et en divers bavardages. Au Ciel, on lui demanda : tu étais libre pendant tous les jours de ‘Hol Hamoed, pourquoi n'as-tu pas étudié la Torah et pourquoi as-tu perdu ainsi ton temps ? ».

A contrario, celui qui a la crainte de D.ieu et a utilisé les jours de ‘Hol Hamoed à l'étude de la Torah, sera jugé avec indulgence et on lui comptera les jours où il était dérangé par son travail, comme s'il avait aussi étudié.

C'est ce que dit notre roi David dans les Psaumes (75,3) : « Lorsque J'en aurai fixé le moment, Je rendrai Mes arrêts avec équité ».

En effet, Hachem jugera l’homme avec équité selon son comportement et la mesure de l'utilisation du temps à bon escient pendant les jours de ‘Hol Hamoed.
 

16 Nissan

Le premier jour de ‘Hol Hamoed, il est bon d'ajouter un mets spécial dans le repas (en dehors du devoir d'être dans la joie par la consommation de viande et de vin en l'honneur de la fête) en souvenir d'Esther qui invita A'hachvéroch et Haman au festin à la suite duquel, ce même jour, Haman fut pendu.
 

Yaalé véyavo

On mentionnera « Yaalé véyavo » dans la prière du matin Cha'harit, de l'après-midi Min’ha et de la nuit 'Arvit.

Si on l'a oublié, et qu’on s’en rappelle après avoir dit : « Baroukh ata Ado-na-y… », avec l'intention - sans toutefois le faire - de conclure « HaMa’hzir chékhinato létsion », on terminera en disant « Lamédéni houkékha ».

Et là, on dira « Yaalé véyavo ». Mais si on a déjà dit « Hamahazir chékhinato létsion », on dira alors « Yaalé véyavo » avant « Modim ».

Si on a déjà prononcé même le seul mot « Modim » et qu'on s'en est souvenu, on reviendra au début de « Rétsé ». Ce sera la même loi, si on s'en est aperçu pendant la suite de la prière avant de conclure la prière.

Mais si on souvient au moment où on s’apprête à conclure, on reprendra alors la prière à son début même s'il s'agit de celle d’'Arvit (différente de la prière d’'Arvit de Roch Hodech au cours de laquelle on ne reprend pas au début).
 

Lecture de la Torah

Si on a lu par erreur la lecture d'un autre jour de Pessa'h, il n'est pas nécessaire de revenir et de lire la lecture prévue ledit jour, car l'ordre de ces lectures pendant Pessa'h n'est pas une exigence absolue.

On dira aussi « Yaalé véyavo » dans le Birkat Hamazon. Si on l'a omis et que l'on s'en est souvenu après la bénédiction « Boné Yérouchalaim », on dira alors la bénédiction de correction : « Baroukh acher natan moadim léaamo Israël léssassone oulsim'ha ».
 

Travaux pendant ‘Hol Hamoed

Le but de ‘Hol Hamoed - Rabbi Abba Bar Mamal dit : « Si j'avais trouvé quelqu'un de mon avis, j'aurais permis les travaux pendant ‘Hol Hamoed, car toute la raison de l'interdiction, est que l’on puisse manger, boire et qu'on s’occupe de la Torah, mais en réalité, ils mangent et boivent et font des bêtises ».

De là, on voit que l'interdiction de l'amusement et des pensées légères, les jours de ‘Hol Hamoed, est plus grave que celle de faire des travaux, étant donné que tout le but de la Torah pendant la demi-fête réside dans l'attachement à D.ieu et dans Sa sainte Torah. 

Choses qui entraînent une perte : il est interdit de faire un travail pendant ‘Hol Hamoed sauf pour une chose qui dépérit, c'est-à-dire que si on ne fait pas ce travail on peut arriver à une perte, par exemple :

Les besoins du corps : tout travail qui est une nécessité du corps pourra être accompli pendant 'Hol Hamoed, même s'il nécessite un grand dérangement et même s’il est accompli par un spécialiste.

Par conséquent, il est permis pendant la mi-fête de réparer un réfrigérateur électrique, les feux du gaz, un four de cuisine, le robinet d'eau de la cuisine et autres choses semblables.

Il sera permis à l'ouvrier de recevoir un salaire entier pour ce travail s'il n’y a pas d'ouvrier qui fasse ces travaux gratuitement. 

Des conserves : il est interdit d'en faire sauf si on peut en consommer pendant la mi-fête. Mais si elles ne sont pas consommables pendant ‘Hol Hamoed, ce sera interdit. S'il y a un risque qu'un mets pourrisse ou se détériore s’il n’est pas mis en conserve pendant cette période alors, il sera permis de le mettre en conserve puisqu'il s'agit d'une chose qui peut causer une perte.

Taille de la barbe et des cheveux : on ne se rase pas et on ne se taille pas les cheveux pendant ‘Hol Hamoed même si cela n’avait pas été possible de le faire la veille de la fête.

Même le Mohel, le père du nouveau-né et le Sandak ne sont pas autorisés à le faire. Mais arranger la moustache est autorisé pour tous.

Si une personne s’est rasée la veille de la fête, elle ne pourra pas le faire pendant la demi-fête, même si elle a l'habitude de se raser chaque jour.

Une personne qui sort de prison pendant la demi-fête pourra se couper les cheveux et se raser, même si elle aurait pu le faire déjà avant la fête, dans la mesure où une telle personne n'est pas d'humeur à se couper les cheveux lorsqu’elle se trouve en prison.

Un endeuillé de son père ou sa mère, dont les trente jours de deuil se sont achevés pendant la fête, et qu'on a pressé de se couper les cheveux, sera autorisé à le faire et il pourra même demander à une autre personne de le « réprimander et le presser » de couper sa chevelure. 

Taille des ongles : elle est permise pendant ‘Hol Hamoed. La coutume achkénaze ne le permet pas.

Lunettes qui se sont cassées pendant la fête : il est permis de les faire réparer même par un spécialiste.

Couture et repassage : une personne qui a besoin de coudre son habit pendant ‘Hol Hamoed, et qui n'est pas un professionnel dans ce domaine pourra coudre. De même, il sera permis de repasser pendant ‘Hol Hamoed.

Voiture : on ne répare pas une voiture si cela exige le travail d'un spécialiste même si on a l'intention de transporter une chose nécessaire, tant que cela peut être fait d’une autre manière. Par contre, une réparation n'exigeant pas de connaissance spéciale sera permise.

Un travailleur qui risque d'être licencié de son travail s'il n’y assure pas sa présence est autorisé à continuer à travailler, dans la mesure où il ne peut recevoir de congés sur le compte du congé annuel qui lui revient de droit. Il est certain que c'est considéré comme quelque chose qui entraîne une perte.

Le patron d'une affaire qui emploie des employés fixes, s'il est obligé de leur verser intégralement leur salaire lorsqu’ils ne sont pas occupés, pourra alors leur demander de venir travailler. Ils s'efforceront autant que possible de travailler sans trop faire de bruit.

Magasin : les épiciers, les marchands de fruits et légumes ont le droit d'ouvrir leurs magasins, car il est évident que l'on doit acheter des aliments pour les besoins de la fête, étant donné que certains produits tels que les produits laitiers et les légumes ne peuvent tenir indéfiniment. La vente se fera sans publicité.

Si le magasin est ouvert sur la rue, on ouvrira une porte et la seconde restera fermée pour éviter qu'on ne le soupçonne de vendre pour les jours de semaine.

De toute manière, la veille du septième jour de Pessa'h, il sera permis de vendre ouvertement en l'honneur de la fête. 

Lessive : il est interdit de laver les habits, même pour les besoins de la fête. Quant aux serviettes de toilette, il est permis de les laver de même que le linge des jeunes enfants, étant donné que c’est un fait établi qu'ils se salissent toujours plus que les adultes.

Il n'est pas permis d'ajouter, par la même occasion, les vêtements d'adultes dans la machine à laver.

De nos jours, où l'on change quotidiennement les bas et le linge de corps, si une personne n'a pas de quoi se changer, il lui sera alors permis de laver à la machine.

Si un vêtement s'est taché, il est permis d'enlever la tache au moyen d'un détachant. Cela n'entre pas dans la définition de faire la lessive.

Cirage : il est permis de cirer des chaussures pendant ‘Hol Hamoed, car cela ne ressemble pas à laver du linge.

Appareil photo : il est permis de photographier pendant la mi-fête, mais on ne développera les photos qu'après la fête. 

Utilisation des services d'un non-juif : si un travail est interdit durant la mi-fête, il est interdit de demander à un non-juif de le faire.

Cependant, si on n'a pas respecté cela, les Sages n'ont pas interdit de tirer profit de l'acte accompli par le non-juif, même pendant la mi-fête.

Ecrire : notre simple écriture habituelle (celle pour laquelle nous n’avons pas besoin qu'elle soit spécialement soignée et ordonnée) est permise tant qu'elle est un besoin de la fête.

De même, il est permis d'écrire une lettre à un ami contenant des nouveaux enseignements en Torah, soit en étant soi-même auteur, soit en les ayant entendus de la bouche d'un autre, car si on ne les écrit pas, ils risquent d'être oubliés.

Ainsi, ils sont considérés comme une chose pouvant entraîner une perte, car même si l'on répète l’enseignement plusieurs fois, le risque d'oubli existe encore. Il est donc permis de les écrire à main, à la machine à écrire ou à l'ordinateur.

Talmud Torah: il est permis de faire des travaux de réfection dans les salles des Talmud Torah, de même que donner au menuisier à fabriquer des bancs pour les élèves de façon qu'ils soient prêts juste après la fête et que les étudiants ne soient pas privés d'étude de la Torah.

Les ouvriers peuvent recevoir leur salaire sans aucun doute.

Synagogue : on ne construit pas de synagogue pendant la mi-fête.

Mais s'il y a des personnes qui désirent empêcher sa construction, il sera permis de continuer cette construction, car il n'y a aucune « chose qui entraîne une perte » autant que celle-là.