Un chanteur populaire belge exprime, dans l’un de ses tubes, "l’enfer" dans lequel il se trouve : sa détresse, sa lutte contre la dépression, ses pensées suicidaires et le tabou de la parole sur la souffrance. En réalité, il partage le lot de tant de personnes qui, à un moment de leur existence, se retrouvent dans un tunnel obscur, sans percevoir la moindre porte de sortie. Le temps y avance lentement, comme pour rendre la situation encore plus pénible. Mais les paroles de cette chanson, portées par une musique envoûtante – ce qui ne peut qu’en décupler l’impact –, se contentent de décrire la souffrance sans proposer de solution.

La Torah, en revanche, à travers son message d'Émouna, nous trace une véritable voie de sortie.

Yossef Hatsadik s’est retrouvé, adolescent, abandonné par ses frères et vendu comme esclave en Égypte. Après une fausse accusation, il passera douze années en prison. Pourtant, il ne sombre pas : il se rappelle les enseignements de son père et maintient sa confiance en D.ieu. L’histoire lui donnera raison : non seulement il retrouvera la liberté, mais il deviendra le chef d’État de la plus grande puissance mondiale de l’époque. Par son exemple, il nous enseigne plusieurs leçons : le monde est en permanence sous le contrôle de D.ieu, bon et tout-puissant, capable de renverser une situation à tout instant. Chaque épreuve a une limite, le Kets. Plus l’obscurité est intense, plus la lumière de la délivrance peut l’être ; il faut simplement s’armer de patience.

D’ailleurs, le rêve interprété par Yossef décrit un fait étonnant : sept vaches maigres dévorent sept vaches grasses et bien portantes. Les conseillers de Pharaon ne savaient comment l’expliquer : "C’est un non-sens !", pensaient-ils. Pour Yossef, cela ne posait aucun problème, car il savait que la lecture des événements de ce monde ne dépend pas de la logique humaine, mais de la volonté de D.ieu, qui peut inverser les lois de la nature et permettre les retournements de situation les plus improbables – comme un faible qui "mange" le fort. C’est avec cette Émouna brûlante dans son cœur qu’il interprétera le songe de Pharaon, et il en sera lui-même le premier bénéficiaire.

Chaque année, la Paracha de Mikets, qui rapporte ces événements, coïncide avec la fête de ‘Hanouka. Là aussi, la révolte des ‘Hachmonaïm dépasse toute logique : une poignée de Cohanim, non formés à la guerre, parvient à repousser la puissante armée grecque. Comment est-ce possible ? Matityahou et ses fils savaient que leur fidélité à la Torah était plus forte que toute menace physique. C’est le combat du bien contre le mal, de la lumière contre l’obscurité, qui ne dépend ni de calculs politiques ni de stratégies militaires, mais de la vérité intérieure qu’ils portaient en eux.

Cette fête est porteuse d’un message fondamental : celui qui souffre, étouffé et perdu dans l’obscurité de la matière, doit savoir qu’il suffit d’allumer une petite lumière pour dissiper ce noir opaque. Parfois, un simple contact avec une personnalité rabbinique, un cours de Torah, une lecture de Téhilim ou un acte de ‘Hessed suffit à transformer la réalité. Car ainsi l’Éternel a créé le monde : un éveil, même en apparence insignifiant, possède la force de faire surgir des miracles.

Le mal utilise l’imagination pour plonger l’homme dans la détresse et le désespoir, comme l’exprimait ce chanteur. Le judaïsme, au contraire, nous enseigne qu’avec la foi en D.ieu et des actes positifs, l’homme peut changer son destin, voire le renverser. Que la fête de ‘Hanouka nous tire de notre torpeur et nous ouvre un avenir serein.