Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhaï Steboun vous offre 3 jolies perles d'enseignements sur la fête de Pessa'h, afin d'agrémenter spirituellement votre table !
Les invités du Séder

« Voici le pain de pauvreté que nos pères ont mangé en Égypte. Quiconque a faim, vienne et mange. » (Haggada de Pessa’h)

Pourquoi doit-on inviter lorsque nous disons « Voici le pain de pauvreté » ? Ne fallait-il pas mieux faire une invitation lorsque nous commençons le repas en lui-même ?

L’auteur de la Haggada a voulu nous enseigner comment recevoir des invités.

Il existe des familles qui, lorsqu’elles se préparent à recevoir des invités, se fatiguent plusieurs jours à l’avance pour que la maison soit en ordre et propre. Bien entendu, les enfants doivent faire attention à ne pas salir… Cet événement est exceptionnel et ne se produit qu’une seule fois par an, car les membres de la famille ne veulent pas recevoir d’invités. Mais la Michna dans Pirké Avot nous enseigne que les pauvres sont comme les membres de la maison, c'est-à-dire qu’il faut les faire rentrer dans la maison tous les jours, quel que soit l’état de la maison.

C’est pourquoi nous invitons les pauvres à notre table de Pessa’h uniquement lorsque ce pain de pauvreté est déposé sur notre table, pour nous faire comprendre que dans cette maison aucun préparatif particulier n’est mis en place pour recevoir des invités…

Le jour de Yom Tov, il existe une obligation d’ouvrir sa porte aux invités. En revanche, le jour de Chabbath, c’est une grande Mitsva mais ce n’est pas une obligation.
 

La sortie d’Égypte

« Et si le Saint béni soit-Il n’avait pas fait sortir nos ancêtres d’Égypte, nous, nos enfants et nos petits-enfants serions encore asservis à Pharaon en Égypte. » (Haggada de Pessa’h)

A priori, cette phrase n’est pas logique, car actuellement nous sommes asservis ! Même si l’on veut dire que de nos jours notre situation ne correspond pas à un asservissement, que dire de ces Juifs qui furent enfermés dans les terribles camps de concentration en Allemagne, eux aussi ont prononcé cette phrase : « Et si le Saint béni soit-Il n’avait pas fait sortir nos ancêtres d’Égypte, nous, nos enfants et nos petits-enfants serions encore asservis à Pharaon en Égypte. ». N’est-ce pas qu’il s’agissait d’un asservissement ?!

Le Beth Halévi nous donne la réponse : "asservis" certes, mais pas esclaves !

Quelle différence entre asservissement et esclavage ?

Lorsque Hachem nous a sortis d’Égypte, Son intention n’était pas de nous sortir de l’esclavage à la liberté. Nous étions esclaves et nous sommes restés esclaves. Nous étions esclaves de Pharaon et à présent nous sommes esclaves d’Hachem. Nous ne sommes pas sortis libres, mais esclaves.

Si c’est ainsi, à quoi correspond la sortie d’Égypte ?

Cette sortie d’Égypte est spirituelle. Nous étions esclaves d’un homme, de ses envies. Lorsque nous sommes sortis d’Égypte, nous sommes sortis de l’esclavage spirituel. Puis nous avons reçu la Torah qui nous a rendus à jamais libres. Car comme nous l’enseigne le Midrach Rabba : « Il n’existe d’homme libre que celui qui étudie la Torah. »

Nos ennemis

« À chaque génération, nos ennemis se dressent contre nous pour nous exterminer. » (Haggada de Pessa’h)

À combien d’années correspond une "génération" ? Entre vingt et quarante ans.

À priori, comment est-il possible de dire qu’à chaque génération nos ennemis veulent nous exterminer, car nous ne percevons pas qu’ils veulent nous exterminer. Dans le livre des Prophètes, il y eut une période de calme de plus de 40 ans (Choftim 3,11) !

La réponse est la suivante : même s’il semble que nous avons connu des périodes de calme, la vérité est que nous ne savons pas toujours ce que veulent nous faire nos ennemis. De leur côté, ils veulent toujours nous exterminer, mais Hachem annule leurs mauvais plans. Il se peut que de temps en temps, nous ayons le mérite de voir de nos propres yeux comment Hachem nous sauve des mauvais décrets, comme pour Pharaon ou Haman, mais la plupart du temps, Hachem nous sauve de leurs mains sans que nous le sachions !

La preuve est la suite de la Haggada : « Viens et déduis ce que Lavan voulait faire à notre père Ya’acov ! » En fait, Ya’acov passa 20 ans auprès de Lavan, et cela fut profitable pour lui : il se maria à 4 femmes, il eut la majorité de ses enfants et s’est beaucoup enrichi pendant cette période.

L’auteur de la Haggada nous enseigne que la vérité est que « Pharaon décréta seulement sur les enfants mâles, mais Lavan se proposa de déraciner tout. » Lorsque Ya’acov et sa famille se sont enfuis de la maison de Lavan, il est écrit qu’il se mit à les poursuivre pour les tuer.

Nous devons donc apprendre de Lavan qu’à chaque génération nos ennemis veulent nous tuer, même s’il nous semble que tout va bien.
 

‘Hag Saméa’h !