Chaque jour de Souccot, nous jouissons d’un mérite exceptionnel : nous recevons des hôtes prestigieux qui ne sont autres que les pères de la nation... et ce soir, il s'agit d'Its'hak Avinou ! Nous avons la coutume de dire des paroles de Torah concernant l’invité du jour. Ainsi, l'équipe Torah-Box a jugé bon de vous en parler, afin que vous aussi, vous en parliez à table sous la Soucca...


Avraham
et Sarah attendirent de nombreuses années l’arrivée de cet enfant, pour qu’il puisse continuer l’œuvre d’Avraham

La nuit de Pessa’h, trois jours après sa Brit-Mila, l’ange Mikhaël annonça à Avraham Avinou qu’il aurait un fils un an plus tard et qu’il serait appelé Its’hak. À Roch Hachana, Hachem se souvint de Sarah, et sept mois et demi plus tard, précisément la nuit de Pessa’h, au milieu de la nuit, elle enfanta Its’hak. [C’était une année embolismique, donc avec deux mois de Adar (Midrach Agada Béréchit 18, 14)] (Traité Roch Hachana, 10b-11a ; Midrach Béréchit Rabba 53, 6)

Au moment où il naquit, un miracle se produisit : tous les malades guérirent, y compris les sourds et les aveugles ! (Midrach Tan’houma, Vayéra 37)

Its’hak, en fait, est le premier nouveau-né dans le monde qui dut perpétuer la croyance du peuple d’Israël. Il continua l’œuvre d’Avraham Avinou et fut l’un des maillons de la transmission de l’attachement à Hachem et à Sa Torah, de génération en génération. Et c’est au nom de tout cela qu’il eut besoin de passer par cette période de l’enfance.

 

Its’hak et Yichmaël

Quand Its’hak grandit, Yichmaël conspira contre lui pour essayer de le faire trébucher et dévier vers un mauvais chemin. Sarah vit qu’Yichmaël transgressait des fautes graves, comme l’idolâtrie, les relations interdites et le meurtre. 

Quand Sarah vit tout cela, elle se rendit auprès d'Avraham et lui dit (Béréchit 21, 10) : « Renvoie cette servante et son fils, car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Its’hak ». Hachem approuva les propos de Sarah et dit à Avraham (Béréchit 21, 12) : « Tout ce que Sarah te dira, écoute sa voix, car c’est par Its’hak que se produira ta descendance ». Toute ta postérité ne sortira que d’Its’hak et non d’Yichmaël

Avraham renvoya Yichmaël. Ainsi, Its’hak fut celui qui pérennisa son œuvre. « Avraham donna tout ce qui était à lui à Its’hak ». (Béréchit 25, 5) Avraham lui transmit l’héritage, le droit d’aînesse, le pouvoir de bénir, et un emplacement où être inhumé (il lui donna le mérite d’être enterré avec lui dans le Caveau de Makhpéla). À Yichmaël, il ne donna que des présents.

Puis, quand Avraham Avinou quitta ce monde, Hachem se dévoila à Its’hak et le bénit ! Comme il est dit (Béréchit 25, 11) : « Ce fut après la mort d’Avraham que D.ieu bénit Its’hak, son fils ». (Midrach Téhilim 1 ; Midrach Béréchit Rabba 61, 6)

 

Its’hak, un sacrifice sans défaut

Its’hak avait 37 ans quand son père Avraham reçut l’ordre de l’offrir en sacrifice. Bien entendu, il aurait pu s’y opposer, mais non seulement il accepta, mais de plus, il accomplit cet ordre volontiers et avec joie. 

Cependant, au début, lorsqu’on informa Its’hak que son père allait l’offrir en sacrifice, une grande peur le saisit. En effet, il ne se sentait pas apte à être approché de l’autel. Malgré cela, il dit : « Si Hachem m’a choisi, alors je suis prêt à me sacrifier ». (Midrach Tan’houma, Vayéra 23)

Lorsque son père s’approcha pour l’attacher, il lui dit : « Père, lie fermement mes mains et mes pieds, car mon âme est ébranlée et quand je vais voir le couteau, je vais peut-être m’agiter et invalider le sacrifice. Je t’en prie, attache-moi fortement afin qu’il ne me soit pas fait un défaut qui me rendrait impropre à être immolé ». (Midrach Tan’houma, Vayéra 23)

Au moment où il se trouvait ainsi ligoté, Its’hak mérita d’atteindre un niveau spirituel très élevé et d’avoir des visions sublimes : « Les cieux s’entrouvrirent, Its’hak leva les yeux et vit l’intérieur de la Merkava (le Char Céleste) et fut saisi de tremblements ». (Midrach Tan’houma, Toldot 2)

Alors que le couteau atteignit son cou, l’âme d’Its’hak s’envola, mais quand Hachem fit entendre Sa voix et dit « N’envoie pas ta main vers le garçon », son âme réintégra son corps. Alors, son père le détacha et le releva. Il sut qu’ainsi, dans le futur, se déroulerait la résurrection des morts. Il dit : « Soit béni, Éternel, qui ressuscite les morts ». (Pirké Dérabbi Eliézer 31 ; Midrach Hagadol Béréchit 22, 12)

Après tous ces événements, Avraham envoya Its’hak étudier la Torah au Beth Hamidrach de Chem

Les anges du firmament prirent Its’hak et le transportèrent au Beth Hamidrach de Chem où il resta pendant trois ans. (Targoum Yonathan, Béréchit 22, 19)

Depuis lors, le mérite du sacrifice d’Its’hak se perpétue à chaque génération. Chaque année à Roch Hachana, le jour du Jugement, nous sonnons du Chofar [corne de bélier] et le souvenir du sacrifice [le bélier d’Its’hak] monte vers Hachem.

 

La femme qu’Hachem destinait à Its’hak

Trois ans plus tard, Avraham envoya Eliézer, son serviteur, afin de ramener une épouse pour Its’hak. Il l’équipa comme il se doit, lui confiant dix chameaux chargés de nombreux présents de grande valeur, de pierres précieuses et de diamants et lui remit le contrat spécifiant que tout son héritage reviendrait à Its’hak. Tout ceci afin de convaincre la famille d’accepter de donner leur fille. 

« Its’hak sortit prier dans le champ, à l’approche du soir. Il leva les yeux, vit, et voici des chameaux venant. Rivka leva ses yeux, elle vit Its’hak. Elle se laissa tomber du chameau… Elle prit son voile, se couvrit… Its’hak la conduisit dans la tente de Sarah sa mère. Il prit Rivka, elle fut pour lui une femme, il l’aima. Its’hak fut consolé de sa mère ». (Béréchit 24, 63)

 

Hachem se souvint de Rivka

Les vingt premières années de leur mariage, Its’hak et Rivka n’eurent pas d’enfant. Nos Sages, de mémoire bénie, ont dit : « Pourquoi nos Pères étaient-ils stériles ? Parce qu’Hachem désire la prière des Tsadikim ». (Traité Yébamot, 64a) 

Its’hak priait : « Maître du monde, que tous les enfants que Tu me donnes soient de cette femme vertueuse ». Et Rivka priait : « Maître du monde, que tous les enfants que Tu me donneras dans le futur soient de cet homme vertueux ». (Midrach Béréchit Rabba 63, 5)

Rivka attendit un enfant. Cependant, sa grossesse fut très difficile. 

« Les fils se heurtaient dans son sein ». Chacun disait : « Je sortirai le premier ». Essav dit à Ya'acov : « Si tu ne me permets pas de sortir le premier, je tuerai ma mère et sortirai par le ventre ! » Ya'acov dit : « Ce méchant va déjà commettre un meurtre dès ses débuts, je vais donc lui permettre de sortir le premier ». (Midrach Hagadol) 

De plus, lorsque Rivka se trouvait au Beth Haknesset ou au Beth Hamidrach, Ya'acov voulait sortir. Et lorsqu’elle passait à côté d’un temple idolâtre, c’était Essav qui se manifestait. Rivka ignorait qu’elle portait des jumeaux et cette sensation provoqua en elle tristesse et inquiétude. Elle se rendit auprès de Chem, le fils de Noa’h, afin qu’il lui donnât une explication. Il lui dit : « Deux nations sont dans ton ventre et deux peuples de tes entrailles se diviseront ». (Béréchit 25, 23) Et il en fut ainsi. À la fin de sa grossesse, elle mit au monde des jumeaux : Ya'acov et Essav.

 

Its’hak bénit ses fils

Avant de quitter ce monde, Its’hak voulut bénir ses enfants. Auquel des deux revenaient les bénédictions ? Il pensa que, d’après la loi, il devait les donner à Essav en tant que premier-né. Cependant, Hachem lui avait caché le comportement dépravé de celui-ci ainsi que la vente de son droit d’aînesse à Ya'acov.

Rivka savait qu’Essav était indigne de recevoir les bénédictions. Pour cette raison, elle demanda à Ya'acov de prendre la place d’Essav et de s’introduire chez son père afin de se faire bénir. (Midrach Béréchit Rabba 65, 6)

Au moment où Its’hak dit à Ya'acov : « Approche donc que je te touche », celui-ci se mit à transpirer et son cœur fondit sous l’effet de la peur. Hachem lui envoya deux anges, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche, afin de le soutenir. 

Cela faisait partie du Projet Divin que les bénédictions soient données à Ya'acov et non à Essav.

Sa disparition et son souvenir pour les générations futures

« Les jours d’Its’hak furent de cent ans et quatre-vingts ans. Its’hak expira, il mourut, il rejoignit ses ancêtres, vieux et rassasié de jours. L’enterrèrent Essav et Ya'acov, ses fils ». (Béréchit 35, 29)

Its’hak Avinou fut enseveli dans la caverne de Makhpéla alors qu’il était « vieux et rassasié de jours », c’est-à-dire qu’il eut le mérite de voir sa part dans le Gan Eden avant de quitter ce monde. (Midrach Hagadol)