1/ Question : Est-il permis de proposer à manger ou à boire à une personne qui n’est pas respectueuse de la Torah, et qui ne prononcera vraisemblablement pas de bénédiction avant de manger ?

Réponse : Il est interdit de servir à manger ou à boire à une personne qui ne prononce pas de bénédiction. Par contre, dans le cas où un hôte reçoit chez lui un invité non respectueux de ces lois, et s’il ne lui sert pas quelque chose, cela pourrait susciter des disputes ou attiser chez l’invité la haine de la religion, on pourra se montrer plus indulgent. Mais il sera bon que l’hôte prononce la bénédiction à voix haute, en priant l’invité de l’écouter afin de s’en acquitter (Choul’han Aroukh 169, 2 ; Yalkout Yossef tome III p. 139 et p. 91).

2/ Question : Y a-t-il lieu de prononcer une bénédiction avant de consommer un aliment nocif ?

 

Réponse : Dans le cas d’un aliment ou d’une boisson nuisibles pour la santé, s’ils possèdent un goût agréable au palais, il faudra prononcer une bénédiction avant de les consommer car on en tire une jouissance immédiate (HaBérakha VéHilkhotéha p. 259, paragr. 1).

3/ Question : Quelle bénédiction prononce-t-on avant de boire de l’huile d’olive pure, sans accompagnement ?

Réponse : Avant de boire de l’huile d’olive pure, on ne prononce aucune bénédiction car c’est un aliment nocif. Et bien que selon quelques avis, certaines propriétés de cette huile soient bénéfiques au corps, on ne prononce tout de même pas de bénédiction car cet aliment est tout de même nocif sous certains autres aspects (Choul’han Aroukh 202, 4 ; Halikhot Olam tome II p. 99, paragr. 4 ; le Kaf Ha’Haïm 202, 40 et le Or LéTsion tome II p. 115, paragr. 1, font remarquer qu’il sera cependant préférable de dire Chéhakol sur un autre aliment, en ayant l’intention de se rendre quitte aussi pour l’huile d’olive, pour se conformer à l’avis du Rambam selon qui il est nécessaire de dire Chéhakol avant d’en boire).

4/ Question : Doit-on prononcer une bénédiction avant de consommer un aliment ou une boisson que la Torah interdit de manger ?

Réponse : Celui qui consomme un aliment défendu ne prononcera de bénédiction ni avant, ni après l’avoir mangé, car compte tenu de l’interdiction, on ne considérerait plus cela comme une bénédiction mais comme un affront adressé à D.ieu. Et même si le contexte lui autorise à consommer cet aliment – par exemple, s’il est malade et que cette denrée est nécessaire à sa guérison – il ne prononcera tout de même pas de bénédiction (Choul’han Aroukh 196, 1 ; Michna Béroura paragr. 3 ; Chiouré  Bérakha du ‘Hida 196, 1 ; et bien que le Choul’han Aroukh soit d’avis qu’en cas de maladie, il y a lieu de prononcer une bénédiction, le ‘Hida indique cependant que cette décision n’est pas démontrée, et tel est également l’avis du Kaf Ha’Haïm paragr. 8 et du Yalkout Yossef tome III p. 381).

5/ Question : Un malade qui mange ou boit à Yom Kippour en raison d’un danger vital, devra-t-il prononcer des bénédictions sur les aliments ?

Réponse : Le malade menacé par un danger vital devra prononcer une bénédiction aussi bien avant qu’après avoir mangé car, compte tenu du fait que la Halakah lui autorise à manger, ces aliments lui sont donc permis (HaBérakha VéHilkhotéha p. 261, paragr. 5).

6/ Question : Une personne a mangé un plat carné, et au cours des six heures qui suivent, elle prononce par erreur une bénédiction sur un mets lacté : quelle attitude devra-t-elle suivre ?

Réponse : Elle devra goûter un tout petit peu du mets lacté, afin que sa bénédiction n’ait pas été dite en vain (Chout Yé’havé Daat tome IV chap. 41, car prononcer une bénédiction en vain est interdit par la Torah, alors que manger un plat lacté dans les six heures suivant la consommation d’un plat carné n’est interdit que par ordonnance rabbinique ; voir également Birkat HaChem tome II chap. 1, paragr. 25 qui s’oppose à cette décision).

7/ Question : Comment devra agir une personne qui a prononcé, par erreur, une bénédiction sur un aliment ou une boisson pendant un jour de jeûne ?

Réponse : Lorsqu’une personne prononce par erreur une bénédiction sur un aliment pendant un jour de jeûne, elle devra goûter un tout petit peu de l’aliment, afin que sa bénédiction n’ait pas été récitée en vain. Cette règle s’applique à tous les jeûnes, hormis celui de Yom Kippour dont l’obligation est énoncée par la Torah. Dans ce cas, cette personne ne goûtera pas du tout à l’aliment, en dépit de la bénédiction, et se contentera de dire : « Baroukh Chem Kévod Malkhouto LéOlam Vaed » (Chout Yabia Omer tome II Yoré Déa chap. 5, paragr. 8 ; Yalkout Yossef  Moadim p. 536, paragr. 18).

Rav David Haddad
Extrait du livre "Simha Layich"