1/ Question : L’homme a-t-il un devoir de se couvrir la tête ou n’est-ce qu’une mesure de piété ?

Réponse : Certains décisionnaires considèrent que l’homme a le devoir de se couvrir la tête et qu’il lui est interdit de parcourir 4 amot (ou même de rester immobile durant le laps de temps nécessaire pour parcourir cette distance) en ayant la tête découverte. D’autres sont d’avis qu’il ne s’agit que d’une mesure de piété mais ils ajoutent qu’il y a lieu de se montrer exigent à notre époque car le fait de se couvrir la tête  marque notre appartenance au public respectueux de la Torah et des Mitsvot (Talmud Kidouchin p.31a ; Choul’han Aroukh Orah’ Haim 2, 4 ; Yabia Omer Orah’ Haim tome IX, chap. 1; Chéérit Yossef tome I, p. 22 ; Halakha Beroura tome I, p.30 ; l’auteur du Pisské Techouvot tome I, p. 24 écrit que selon la majorité des décisionnaires contemporains, il est interdit selon la loi stricte de rester la tête découverte si cela n’est pas nécessaire, et ce, même pour court un instant.)

2/ Question : A partir de quel âge doit-on éduquer les petits garçons à se couvrir la tête ?

Réponse : Il convient d’éduquer ses garçons à se couvrir la tête dès le moment où ils commencent à marcher, c'est-à-dire vers un an et demi. Toutefois, ce n’est qu’à partir de 3 ans, après la première coupe de cheveux, que l’on se montrera exigeant à cet égard. Il est recommandé de leur couvrir la tête même durant leur sommeil (Choul’han Aroukh Orah’ Haïm 2, 14 ; l’auteur du Michna Beroura, alinéa 11 cite le Maguen Abraham qui préconise de couvrir la tête aux jeunes enfants pour les imprégner de crainte divine, Yalkout Yossef tome I p. 24 ; l’auteur du Pisské Techouvot tome I p.26 au nom du Chout Divré Yatsiv rapporte que l’habitude est de couvrir à partir de trois ans et pas avant. Rabbi Aharon Rata zatsal dans son ouvrage Choul’han HaTahor recommande de couvrir la tête aux enfants même pendant qu’ils dorment, cela afin de les imprégner de crainte divine et de pudeur).

3/ Question : Si un homme a prié la Chmoné Essré ou récité une bénédiction la tête découverte (par exemple si son couvre-chef est tombé à son insu) doit-il recommencer la prière ou la bénédiction ?

Réponse : Si un homme a prié la Chmoné Essré ou récité une bénédiction la tête découverte, il sera à postériori quitte de sa prière ou de sa bénédiction et ne devra pas les reprendre (Chout Yabia Omer tome VI, Ora’h ‘Haïm chap. 15 ; Yalkout Yossef Hilkhot Hachkamat Haboker p. 241 ; Birkat Hachem tome I, p. 344 chap. 45; Halikhot Chlomo p. 19, alinéa 16 au nom du Rav Chlomo Zalman Auerbach ; Pisské Techouvot tome I, p. 26).

Le Rav Moché Feinstein zatsal considère que si un homme a prié la tête découverte même involontairement, il devra reprendre sa prière. Selon lui, puisque prier la tête découverte est une habitude des non-juifs, en agissant de la sorte il transgresse l’interdiction de « vous ne suivrez pas leurs habitudes ». Sa prière n’étant pas agréée, il devra la recommencer (Iguerot Moché, Ora’h ‘Haïm tome IV, chap. 40)

Toutefois, la plupart des décisionnaires s’étonnent de sa décision et font remarquer que si son couvre-chef est tombé à son insu, on ne peut lui reprocher d’avoir sciemment suivi les coutumes non-juives.

4/ QuestionComment faire pour réciter une bénédiction si l’on ne dispose pas de couvre-chef ?

Réponse : Si l’on ne dispose pas de couvre-chef au moment de réciter une bénédiction, on pourra se couvrir la tête en utilisant la manche de son habit ou en demandant à une autre personne de nous couvrir la tête avec sa main. On ne pourra pas se couvrir la tête de sa propre main car un membre de son propre corps ne peut pas faire office de couvre-chef (Michna Beroura Ora’h ‘Haïm chap. 2, alinéa 12 ; Choul’han Aroukh 91, 4 ; Pisské Téchouvot tome I, p. 26).

Le Choul’han Hataor Zér Zaav (chap. 101) est d’avis que l’on peut être indulgent en cas de nécessité et permettre de se couvrir la tête avec sa propre main. Le Rav Avigdor Neventsal chlita dans son ouvrage BéYts’hak Yikaré permet également d’utiliser sa main à titre de couvre chef mais à condition de se trouver dans un espace couvert afin que ce dernier s’associe à sa main pour marquer une séparation entre sa tête et le ciel.