La prière agit dans tous les domaines et procure à l’homme tout ce dont il a besoin. Voici ce que Ra’hel Iménou a dit (Béréchit 30, 8) : « [J’ai soutenu] les luttes d’Elokim, j’ai lutté avec ma sœur, aussi l’ai-je emporté ! » Et Rachi explique le verset ainsi : « Je me suis tournée de tous les côtés, j’ai usé d’insistance et j’ai mené des assauts multiples contre Hachem, pour être l’égale de ma sœur. Hachem m’a donné gain de cause. »

C’est prodigieux ! Cette insistance nous assure d’obtenir ce que nous demandons car alors D.ieu est obligé, si l’on peut s’exprimer ainsi, d’accéder à nos demandes car telle est sa Volonté. C’est la voie naturelle dans le domaine spirituel. Moché Rabbénou a prié quarante jours complets afin qu’Hachem lui réponde. Et rien ne l’a empêché de continuer, même si le premier jour il n’a pas obtenu de réponse, de même que le deuxième et ainsi jour après jour, jusqu’au soir du quarantième. C’est le secret de la prière : elle monte irrésistiblement, elle redescend et rapporte des cadeaux destinés aux hommes.

Comme nos Sages, de mémoire bénie, l’ont dit (Traité Brakhot 32b) : Rabbi El’azar a dit : la prière est plus grande que les bonnes actions, car il n’existe pas de bonnes actions comme celles de Moché Rabbénou et pourtant, il n’a été exaucé qu’en priant, comme il est dit (Dévarim 3, 26) : « Ne continue pas de me parler », auquel est juxtaposé le verset suivant (Ibid., 27) : « Monte au sommet ».  

Tout ce qui a été dit doit nous faire réfléchir à la nécessité de prier. La prière est une richesse et une source intarissable de bienfaits.

 

Avraham Avinou a nommé Eli’ézer pour aller chercher une conjointe à Its’hak à l’aide de la force de la prière

C’est uniquement grâce à la prière que l’on peut obtenir quelque chose dans ce monde-ci.   Toute personne désire profiter de la vie ici-bas, ce qui est impossible sans avoir recours à la prière. Celui qui pense autrement se trompe.

Rien d’autre n’agit, pas même l’étude de la Torah ou les bonnes actions. Serions-nous plus grands qu’Avraham Avinou qui ne s’est pas fié à ses mérites et a prié lorsque son serviteur lui a dit (Béréchit 24, 5) : « Peut-être la femme ne voudra pas me suivre ». Il est certain que s’il s’agissait de sa part dans le Monde Futur, Avraham aurait pu s’appuyer sur ses mérites mais pour obtenir quelque chose de ce monde-ci, il devait prier. Nous retrouvons ce même principe dans le récit de la Sortie d’Egypte.

Lorsque Pharaon a demandé à Moché Rabbénou de faire cesser la plaie des grenouilles, Moché a eu besoin de prier. Bien que cela touchait à l’honneur d’Hachem et qu’il s’agissait d’une partie de sa mission de libérateur, il n’était pas en son pouvoir de faire cesser l’invasion des grenouilles, ses propres mérites ne lui furent d’aucun recours. Seule la force de la prière put agir afin qu’Hachem "accomplisse" la volonté de l’homme dans ce monde-ci. De même, Eli’ézer en arrivant à ‘Haran ne s’est pas reposé sur les nombreux mérites d’Avraham ou sur les siens, mais il a commencé à prier. Tous ces exemples nous montrent combien la prière est nécessaire dans la vie d’un homme.

 

« Et aucun produit du champ n’avait encore poussé », sans la prière de l’homme

Dans l’ouvrage Ma’alot Hatéfila, il est écrit : « Et aucun produit du champ n’était encore dans la terre… et d’homme [il n’y en avait] pas pour travailler la terre » (Béréchit 2, 5) et Rachi explique que rien n’avait poussé parce qu’il n’avait pas fait pleuvoir. Pour quelle raison n’avait-il pas fait pleuvoir ? Parce que « d’homme, [il n’y en avait] pas pour travailler la terre ». Il n’y avait donc personne qui puisse apprécier les bienfaits des pluies. Et lorsque l’homme est arrivé, il a reconnu que les pluies étaient nécessaires au monde, il a prié pour elles et elles sont tombées. C’est alors que les arbres et les végétaux se sont mis à pousser. (Source : Talmud Traité ‘Houlin 60a)

Nous apprenons de là que la prière fait partie de la nature. De même que les arbres et les plantes ne peuvent pousser sans pluie et rosée, ils ont besoin également de la prière. Même après que l’homme soit arrivé sur terre, qu’il ait reconnu les bienfaits des pluies et leur nécessité pour le monde, tant qu’il n’avait prié, elles n’étaient pas tombées. Rien ne peut bouger sans prière, même si tout est déjà prêt. L’axe principal autour duquel la Création tourne est la prière. D’après cela, nous comprenons que ce n’est pas parce que la pluie est nécessaire que nous devons prier mais parce que D.ieu désire notre prière, alors Il a fixé que la pluie ne tomberait pas sans elle.

Et comme les Sages ont dit au nom du Ari Zal : le fait d’avoir mangé n’est pas ce qui justifie de réciter le Birkat Hamazone mais D.ieu nourrit l’homme parce qu’Il désire cette bénédiction.