Si l’Occident nous a fait croire que l’on achète cet ingrédient qui s’appelle le bonheur en s’habillant comme..., en partant en vacances comme..., en aimant comme..., en achetant comme..., il faut bien avouer que sur le terrain, les résultats ne sont pas trop convaincants ! Il suffit de regarder autour de nous pour voir que le nombre de gens heureux que nous côtoyons reste une petite minorité, et ceux qui entrent dans cette catégorie ne sont pas spécialement ceux qui ont fait “comme”. A y regarder à 2 fois, ce sont même plutôt ceux qui ont cherché à ne pas faire “comme” et qui ont osé cultiver leur particularité sans regarder à droite et à gauche qui entrent dans le cercle très prisé des Happy People

Notre société de consommation nous aime passifs, petits singes ou troupeau docile, elle peut ainsi mieux nous contrôler et nous manipuler. Elle nous invente des besoins que nous n’aurions pas eus - rouler dans cette Audi, voir ce film, partir absolument pour cette destination -, nous courons les assouvir, la bouche grande ouverte ; et une fois que nous les avons engloutis, le vide est plus grand qu’avant... 

Cette situation est la cause de la majorité des névroses et fait se multiplier nos visites chez les psys. Cette mécanique infernale, nous la transférons sur notre progéniture, en leur donnant sans cesse et pourtant le trou reste béant, les petites bouches n'étant jamais rassasiées et pire, ne disent même pas “merci”. Mais le vrai drame est que nous en faisons des êtres insatisfaits et malheureux.

Un éducateur nous partage ses conseils en or. Il a vu dans son cabinet défiler des milliers de cas, et nous présente ses conclusions que voici :

Un racketteur en culotte courte

“Il y a quelques années, des parents sont venus au centre pour le cas de leur fils de 10 ans qui rentrait dans des crises d'hystérie chaque fois qu’il n’obtenait pas quelque chose : c'était des scènes, des pleurs, des cris… Pourtant, les parents m’affirmaient que l’enfant recevait tout ce dont il avait besoin et que son armoire était remplie de jeux. 

J’ai invité l’enfant à parler et l’ai compris : en fait ses parents ne lui avaient effectivement jamais rien donné. C'est-à-dire donner de leur propre initiative. Ils avaient juste subi les pressions de leur fils, et par peur des représailles, des mécontentements, des scènes, ils lui avaient acheté ce qu'il désirait pour obtenir le calme. C’est évident que sous cette forme, le don n’est que la conséquence d’un chantage affectif, d’une extorsion et n'entraîne aucunement chez le petit racketteur un sentiment de reconnaissance. L’enfant a appris qu’il peut obtenir ce qu’il veut par la violence et quand on rackette, pas besoin de dire merci. L’enfant manipulait des parents faibles (que nous sommes presque tous) et était devenu un maître chanteur en culotte courte.”

Cet éducateur, après avoir compris la situation, invita les parents dans son bureau et leur expliqua qu'il fallait changer de ligne de conduite et ce, à leur grand étonnement, car ils avaient sincèrement pensé que jusque-là, ils avaient donné à leur fils. 

“Dorénavant, nous allons inverser les règles du jeu : vous ne donnerez que lorsque vous l’aurez décidé. Un don venant de votre décision seule, et pas de la sienne. Ça, ça s'appelle un véritable don et entraînera de sa part une véritable reconnaissance. Il va gagner un calme intérieur, au lieu de sa situation actuelle où il est sans cesse sur le qui-vive car c'est lui qui ouvre le robinet à sa guise et mène ses parents à la baguette. Il n’est pas bon qu’un enfant soit à cette place de régulateur de ses propres désirs. Il va gagner le calme intérieur et le sentiment de sécurité que chaque enfant recherche et vous, non seulement vous gagnerez du calme mais surtout vous allez lui faire cadeau de deux choses indispensables à son développement affectif : l’image de parents solides vers lesquels il pourra toujours se tourner, et en conséquence de cela, un sentiment de vrai bonheur va naître en lui.”

L’enfant, cette fois, va enfin comprendre en observant ses parents ce qu’est un don : ce n’est pas céder au chantage, mais faire naître en soi une véritable écoute des besoins de l’autre et y répondre. Ou ne pas y répondre, mais c'est bien l’adulte qui le décide. 

De façon surprenante, une étude réalisée aux USA sur plusieurs dizaines d'années, suivant des enfants depuis la maternelle jusqu'à leur vie d'adulte, a prouvé que les enfants capables d’empathie envers leurs camarades, étaient aussi ceux qui réussissaient le mieux par la suite dans la vie professionnelle. Le petit Roger qui, lors d’un concours de course au 100 mètres, avait vu William tomber et s’était précipité pour l’aider, allait devenir 20 ans plus tard le PDG d’une grande succursale de high-tech, à la tête de 4000 employés.  

Le Créateur a ainsi voulu les choses, que l'épanouissement de l’homme passe par sa faculté à donner et à être toujours en éveil, à l’écoute des besoins de son prochain. Faisons ce cadeau à nos enfants, donnons-leur l’exemple et préparons-les à être... des gens heureux.