Antiochus, l’empereur grec, avait interdit la lecture de la Torah pendant le Chabbath, c’est pourquoi nos Sages ont institué de lire chaque Chabbath un chapitre du Livre des Prophètes, afin que la lecture de la Torah ne s’oublie pas. Depuis, cette lecture de la Haftara s’est perpétuée même après la victoire des ‘Hachmonaïm sur les Grecs.

Après la lecture de la Paracha hebdomadaire à la synagogue, le "Maftir" prend place devant le Séfer Torah afin d’y lire les derniers versets de la Paracha. "Maftir" signifie compléter ou finir.

À l’issue de cette lecture, on ferme le Séfer Torah, puis le Maftir lit le chapitre concerné dans le Livre des Prophètes. C’est la Haftara.

Le Maftir prononce alors une bénédiction avant la lecture. C’est une bénédiction qui mentionne l’importance de la lecture dans le Livre des Prophètes : « Tu es source de bénédictions, Éternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui a choisi de bons Prophètes et a agréé leurs paroles dites de vérité ».

À l’issue de la lecture, il prononcera quatre bénédictions qui concernent le Chabbath.

Comme susmentionné, la lecture de la Haftara est une coutume qui remonte à l’époque des ‘Hachmonaïm, suite au décret d’Antiochus d’interdire la lecture de la Paracha le Chabbath. Pour ne pas que la lecture de la Torah disparaisse, nos Sages ont institué la lecture d’une partie du Livre des Prophètes, et cette coutume a continué d'être appliquée même après la victoire sur les Grecs. Selon certaines opinions, la décision de la lecture de la Haftara a été présentée par Ezra Hasofer (le scribe) au début du second Temple.

Le choix des sections lues chaque Chabbath correspond en général au thème de la Paracha. Par exemple, la semaine de la lecture de la Paracha Béréchit, on lit la Haftara en rapport avec la Création du Monde. La semaine de la Paracha Noa’h, on lira la Haftara qui mentionne Noa’h et le déluge.

Il existe cependant des Haftarot qui correspondent aux périodes où elles sont lues. Par exemple, la période des 3 semaines entre le 17 Tamouz et le 9 Av, est qualifiée de jours de deuils par rapport au Beth Hamikdach. On lira donc 3 Haftarot qui contiennent des paroles prophétiques sur le châtiment et les réprimandes. Le Chabbath qui précède le 9 Av, on lira les paroles du Prophète Isaïe, qui débutent par « ‘Hazon Yéchayahou fils d’Amos ». C’est la Haftara du Chabbath ‘Hazon qui rappelle de manière précise les fautes du peuple d’Israël.

À l’issue de cette période de deuil, et lors du Chabbath Na’hamou, on commencera la lecture de 7 Haftarot jusqu'à Roch Hachana. Elles contiennent des paroles de consolation.

Le Chabbath entre Roch ‘Hodech et Kippour correspond au Chabbath "Chouva". Même le Chabbath qui précède la fête de Pessa’h correspond à une Haftara spéciale ; c’est le Chabbath Hagadol.

Il existe également des Haftarot qui précèdent Roch ‘Hodech ou encore le Chabbath Roch ‘Hodech, qui mentionnent la particularité de ce Chabbath.

Chaque fête ou jeûne a également sa Haftara qui lui correspond. Lors des fêtes, on lit la Haftara après la lecture de la Torah du matin. En revanche, lors d’un jeûne, elle est lue l’après-midi, lors de Min’ha.

À Kippour, on lit le Livre du Prophète Yona dans son intégralité. Cette Haftara traite du processus de Téchouva des habitants de Ninvé.

Dans certaines communautés, on lit la Haftara dans un parchemin - comme pour la Paracha - où il est écrit l’ensemble du livre des Prophètes.

La lecture de la Haftara correspond à une cantillation bien spécifique et différente de la Paracha.

Cette lecture revêt une importance et mérite un honneur spécial. C’est pourquoi elle est généralement attribuée à une personne qui a une joie particulière.

Dans certaines communautés, on rajoute après la lecture le passage suivant : « Délivre-nous Hachem… » Dans les communautés irakiennes, on rajoute : « Maison de Ya’acov, allons, marchons à la lumière d’Hachem ». Les Juifs de Géorgie rajoutent le verset : « Soyez forts et Hachem affermira votre cœur pour ceux qui espèrent en l’Éternel ».

La lecture de la Haftara a été instituée pour renforcer la Émouna du peuple envers ses Prophètes, et ainsi les honorer au même titre que les paroles de la Torah. À cette occasion, on prononce une seconde bénédiction avant la lecture : « Tu es source de bénédictions, Éternel qui as choisi la Torah, et Moché Ton serviteur, et Israël Ton peuple, et les Prophètes de vérité et de justice ».