Il y a quelques années, l'un des mes voisins s'était adressé à un médecin en raison de problèmes de champignons aux pieds. Le médecin lui répondit : « C'est du fait que tu te rends au Mikvé… » Or, cet homme était aisé, et il décida de se construire un Mikvé privé. Il fit venir un décisionnaire pour les questions de Halakha et le Mikvé fut construit à la bonne heure. Quelques années plus tard, l'homme déménagea et un autre homme acheta son appartement avec le Mikvé attenant.

C'était l'introduction, entrons maintenant dans le vif du sujet :

Il y a deux ans, le fils du Gaon Rabbi Moché Sternbuch me demanda de parler à mon voisin, propriétaire du Mikvé, pour autoriser son père, le Gaon chlita, à s'immerger chaque veille de Chabbath et de fête. Le propriétaire accéda avec joie à la requête du Rav, et depuis lors, le Rav vient chaque veille de Chabbath et de fête s'y tremper.

Or, le Mikvé se trouve au sous-sol, et il faut descendre environ 30 marches pour y accéder. Le Rav, compte tenu de sa faiblesse, ne peut descendre ces marches. De ce fait, son petit-fils arrive avant lui, appelle l'ascenseur pour lui, puis le Rav descend en ascenseur jusqu'au Mikvé.

La veille de Souccot 5780, je sentis une forte odeur de caoutchouc brûlé dans la cage d'escaliers. J'appelai mon ami, responsable du syndic de l'immeuble chez nous, et ensemble, nous cherchâmes à déterminer l'origine de l'odeur. Nous découvrîmes que l'odeur venait de la salle de contrôle où se trouve le système d'exploitation de l'ascenseur. Par mesure de précaution, le responsable débrancha l'ascenseur et afficha une feuille à l'entrée de l'immeuble indiquant que l'ascenseur était en panne.

Tout ceci se déroula à 13h45 la veille de Souccot. Comme le Rav Sternbuch n'était pas encore venu s'immerger ce jour-là, je téléphonai immédiatement chez lui pour avertir sa famille de la panne d'ascenseur.

Deux minutes plus tard, son petit-fils me téléphona et me dit : « Le Rav a décidé de venir se tremper malgré tout, car c'est la veille de Souccot, et il fera l'effort de monter et de descendre les escaliers. »

À 14 heures, le Rav arriva en voiture, et à ma grande surprise, exactement au même moment, une autre voiture se gara devant chez nous. Un homme en descendit et se présenta : « Je suis mandé par la société de l'ascenseur, on m'a appelé pour réparer l'ascenseur de votre immeuble. » (J'ai appris plus tard qu'un voisin avait prévenu la société, mais n'a pas pensé que le technicien arriverait à cette heure-là, qui ne correspond pas à l'horaire d'ouverture du bureau.)

Je le présentai au responsable du syndic, qui lui montra la salle de contrôle de l'ascenseur. Le technicien descendit, et remonta au bout d'une minute en déclarant : « C'est juste un fusible. Je l'ai changé et tout va bien… » Il ne réclama aucun salaire pour la réparation.

Pendant tout ce temps, le Rav Sternbuch sortait de la voiture et avançait lentement avec son petit-fils en direction de notre immeuble. Lorsqu'il pénétra dans l'immeuble, l'ascenseur marchait déjà.

Mais ce n'est que le début.

Le Rav sortit du Mikvé au bout d'une demi-heure, reprit l'ascenseur pour remonter et repartit en voiture. Quelques minutes plus tard, je voulus prendre l'ascenseur pour monter à un étage élevé de l'immeuble, j'appuyai sur le bouton, mais il se bloqua.

Le monde est subordonné à ceux qui étudient la Torah ! En l'honneur du Rav, l'ascenseur fonctionna, et une fois rentré chez lui, il cessa de fonctionner.

Et ce n'est pas fini…au bout d'une heure, Rabbi Neta Shiller arriva dans l'immeuble pour passer la fête chez sa famille qui réside dans notre immeuble. À son arrivée, l'ascenseur fonctionna à nouveau et il monta à l'étage désiré. Et quelques minutes plus tard, il cessa à nouveau de fonctionner.

Voici une leçon de plus : lorsque l'homme est prêt à déployer tous les efforts possibles pour accomplir une Mitsva, il y est aidé du Ciel. On relate que Rabbi 'Haïm Stein, Roch Yéchiva de Telz aux États-Unis, allumait chaque soir des bougies de 'Hanouka pendant la guerre, et un soir, il fut contraint de fuir en train, et le trajet dura plus longtemps que prévu. Le Rav craignit de ne pas arriver à temps pour allumer les bougies de 'Hanouka, et il s'agissait du dernier soir où on allumait les huit bougies. Soudain, en dépit de la foule et de la pression dans le wagon, un non-Juif lui demanda : as-tu besoin de bougies ? Il lui tendit gratuitement une boîte contenant huit bougies… Ses élèves relatèrent plus tard que le prophète Eliyahou était venu en personne au secours du Rav… Des années plus tard, le Rav Its'hak Erlanger le rencontra et lui demanda si cette histoire était véridique.

Le Rav répondit : « Oui, mais ce n'était pas Eliyahou Hanavi, et sache que si l'on s'efforce d'accomplir une Mitsva, on est aidé du Ciel pour la réaliser ! »

Rav Israël 'Haïm Blumenthal