Ce n’est plus un secret : la nourriture industrielle est néfaste pour notre santé. Les transformations que la machine agroalimentaire fait subir aux produits agricoles ainsi qu'aux matières premières engendrent une importante perte d’éléments nutritifs (vitamines, minéraux, fibres…), tous essentiels à notre organisme. On parle de raffinage, de radiation, de conservation, de coloration, d’aromatisation, et dans certains cas même de cracking, cette technique issue du monde de la pétrochimie pour optimiser… l’essence automobile !

Le but : créer des aliments et boissons dont la durée est maximisée, le coût peu onéreux (car provenant de matières premières reconstituées la plupart du temps) et toujours plus attractif, tout pour maximiser son retour sur investissement. Une étude française dirigée par l’Eren, l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, publiait le lundi 11 février les résultats de son étude dans la revue de l’association américaine Jama Internal Medicine soulignant la corrélation de la consommation de produits ultra-transformés avec le taux de mortalité.

L’étude relayée par le journal Le Monde révélait qu’une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation était proportionnelle à une augmentation de 14% de la mortalité. 

Comment faire face à une machine industrielle si bien huilée (et c’est bien le cas de le dire…) ? On essaye donc de se rediriger vers des aliments naturels par souci pour notre santé, mais là aussi, la partie n’est pas gagnée d’avance.

Décryptage.

Il existe 3 types de macronutriments naturels : les protéines (ex : viandes), les glucides (ex : céréales) et les lipides (ex : huiles). Lorsqu’ils n’ont pas subi de transformations industrielles et qu’ils ne sont pas consommés de façon démesurée, leur consommation assure le bon fonctionnement de notre métabolisme. Chacun de ces aliments comporte des micronutriments qui vont nourrir une partie spécifique de notre organisme. Les protéines par exemple seront décomposées en acides aminés qui seront nécessaires à la construction du muscle, les glucides se décomposent entre autres en glucose et en fructose qui sont l’une des principales sources d’énergie du corps ; et les lipides vont être décomposés en acides gras qui vont servir d’isolant, créer des membranes cellulaires ou moléculaires etc.

Le problème, c’est que là aussi, la mondialisation ne nous épargne pas. Les viandes d’élevage majoritairement industrialisé – plus communément appelé élevage intensif – sont tout aussi dangereuses que les aliments ultra transformés par l’industrie. Les animaux y vivent entassés dans des espaces restreints, alimentés ou plutôt bourrés pour optimiser leur rendement. Le problème est qu’une telle hygiène a de fâcheuses répercussions sur la santé du consommateur. La promiscuité et les conditions sanitaires précaires ont été reconnues comme une importante source de transmission de bactéries pathogènes telles que l’E.coli et la salmonelle qui provoquent gastroentérites, maladies humanitaires et dans certains cas, la mort.

En outre, l’Autorité européenne de sécurité des aliments publiait en 2010 une étude révélant que plus de 75 % des poulets en Europe souffrent d’infection à campylobacter, une cause courante d’intoxication alimentaire.

Nous savons aujourd’hui que l’administration d’antibiotiques est une pratique courante dans l’élevage intensif. Visant à soulager l’animal des effets liés à ces conditions sanitaires rugueuses, ils sont cependant administrés en surdose et ne sont pas sans risque pour notre organisme.   

Alors, on se tourne vers notre chère Terre-Gaya espérant qu’elle, au moins, saura nous garantir une alimentation plus saine. Mais là encore, la main de l’homme n’a pas su s’empêcher. Les végétaux provenant de la terre étant les proies privilégiées des insectes en tous genres, l’homme, dans son génie, inventa les pesticides pour les combattre. Les pesticides sont des substances chimiques qui visent à protéger les végétaux ; les plus répandus d’entre eux sont les herbicides, les insecticides et les fongicides et ils représentent le revers de la médaille pour notre santé.

L’association de consommateurs UFC-Que Choisir publiait une analyse critique des 14.000 contrôles sanitaires officiels sur les aliments vendus en France qui révèle que plus de la moitié (51%) des fruits et légumes de l’agriculture intensive testés sont contaminés par des pesticides suspectés d’être cancérigènes, toxiques pour la reproduction, l’ADN et des perturbateurs endocriniens.

Les études épidémiologiques ont mis en évidence des liens entre l’exposition aux pesticides et le risque d’apparition de pathologies cancéreuses, neurologiques, ou encore de troubles de la reproduction. 

La fin de la crédulité

Les guets-apens sont tellement omniprésents qu’il semblerait que notre sort soit scellé, voué à l’intoxication alimentaire. Quelle est l’attitude à adopter, pour préserver sa santé ?

Nous autres Juifs sommes habitués aux lois alimentaires régissant notre vie à chaque instant, la liste des produits Cachères, la vérification de l'abattage rituel et des insectes dans les légumineuses etc. Dès notre plus jeune âge, nous sommes accoutumés à étudier, discuter et débattre des différents produits inscrits au dos des emballages et des paquets en tous genres. 

Et bien, le cran d’après sera de faire le même travail concernant les aliments industriels : identifier les éléments à risque, enseigner les indices suspects à nos enfants et toujours être à la page des nouvelles intrusions de l’industrie alimentaire dans nos assiettes.

Prenons par exemple les colorants artificiels dont il faut s’éloigner : 102 - 105E - 127 - 129E - 107E - 131 - 133E - 151E. 

Les plus nocifs sont le Tartrazine (E104, E102), le jaune Sunset (E110, E122, E124), rouge (E127-129) etc. 

D’autres produits comme les édulcorants, le monosodium glutamate (MSG) par exemple, sont reconnus pour endommager la flore intestinale ; mais aussi le récepteur GABA qui est un des neurotransmetteurs de l’accalmie, qui va se voir altérer par la consommation du MSG et qui représente un facteur d’hyperactivité chez les enfants notamment. 

La liste est encore longue et variée et se renouvelle sans cesse, mais les efforts sont indispensables pour éviter les écueils de la mondialisation dans nos assiettes et préserver ainsi notre santé et celle de nos proches.

En collaboration avec Dr. Judith Toubiana de Restart https://torahbox.com/9JRS