« II ouvrit la main et l’on y découvrit des ailes de colombe. » (Talmud, traité Chabbat 49a)

La valeur d’une bonne action

Une fois, le gouvernement romain décréta que tout Juif qui porterait les Téfilines aurait le crâne fendu. Elicha continua néanmoins de les porter, même dans la rue, espérant ne pas être repéré.

Lorsqu’un garde l’aperçut, il se mit à courir, mais le garde le prit en chasse. Alors qu’il le rattrapait, Elicha retira les Téfilines de sa tête et les serra dans sa main.

Le garde lui demanda : « - Qu'as-tu dans ta main ? - Des ailes de colombe. »

II ouvrit la main et l’on y découvrit des ailes de colombe. C'est pourquoi, on l'appelle Elicha l'homme ailé.

Et pourquoi des ailes de colombe plutôt que d’un autre oiseau ? Parce que le peuple juif est comparé à une colombe dans le verset suivant : « Comme les ailes d'une colombe recouvertes d'argent, et son plumage d'or vert. » De même que les ailes protègent la colombe qui s'en sert pour se défendre, de même les commandements protègent le peuple juif.

Explication

Elicha s'est mis à courir lorsqu’il fut aperçu par un garde romain. Ne s’est–il pas rendu compte qu’il ne pourrait de toute façon pas le semer ?

En réalité, il savait que le garde le rattraperait, mais il voulait garder encore un peu plus les Téfilines sur lui pour profiter de cette Mitsva.

Ce qui est extraordinaire, c’est l’effort fourni par Elicha pour garder ces Téfilines quelques secondes de plus. Il comprenait qu’une bonne action est source de bienfait tant pour la personne qui l’accomplit que pour le monde entier.

En effet, le mot Mitsva [une bonne action] est souvent rapproché du mot Tsavta qui signifie attacher ou joindre, car elle relie la personne qui est commandée [nous] à Celui qui commande [Hachem].

On raconte que le Gaon de Vilna pleura avant sa mort. Il expliqua à son entourage qu’avec seulement quelques pièces il pouvait accomplir une bonne action ici, tandis que dans le monde futur cela lui serait impossible.

Nous négligeons parfois l’accomplissement de certaines bonnes actions car nous ne comprenons pas suffisamment la valeur de celles-ci. Un homme doit s’efforcer de prendre en considération la valeur éternelle d’une bonne action pour ne pas en omettre une seule, même si celle-ci ne dure qu’un instant.

(Ben Yéhoyada)