Avant de détruire le Beth Hamikdach, Titus y a fait une chose particulièrement arrogante et immorale. Pourtant, le Néfech Ha'haïm explique qu'une mauvaise pensée est pire que cela. Comment comprendre ces propos ? En quoi une pensée est-elle encore plus forte qu'une action ? Dans la vie, en quoi est-il si important de n'avoir que des bonnes pensées ?

Au troisième paragraphe du Chéma' Israël, l'interdiction de nous détourner d'après notre cœur et nos yeux est mentionnée.
 
Dans la vie, pour voir quelque chose, il faut d'abord le désirer. Deux personnes peuvent assister à un même événement, mais chacune n'en retiendra que ce qui l'intéresse. L'une y aura vu telle ou telle chose, alors que l'autre n'aura pas du tout fait attention à ce même élément, car il ne l'intéresse pas.
 
La Torah ne nous demande pas que des actes. Elle nous demande aussi de maîtriser nos pensées (par exemple en priant avec concentration, ou en ne désirant pas ce qui appartient à autrui).
 
Avant la destruction du Beth Hamikdach, Titus y a fait des actes particulièrement graves. Il a planté son épée dans la Paro'het, en s'imaginant qu'il avait ainsi "tué le D.ieu des Juifs". Puis, sur un Séfer Torah et à l'endroit le plus Kadoch du monde (ou seul le Cohen Gadol était autorisé à entrer une fois par an, le jour de Kippour, et où il ne pouvait pas se permettre le moindre écart de conduite ; pas même une mauvaise pensée), il va s'adonner à l'immoralité avec une femme mauvaise.
 
Pourtant, aussi horribles qu'aient été ces actions, Rabbi Haïm de Volozhin explique, dans son livre Néfech 'Ha'haïm, qu'une mauvaise pensée est encore pire que tout cela.
 
On pourrait croire que c'est exagéré. Mais en vérité, n'importe quelle action, aussi grave soit-elle, est limitée. Elle a un début et une fin.
 
Une pensée, par contre, reste en tête éternellement. Et lorsqu'elle est mauvaise, elle entraine une Avéra, qui entraînera elle même une autre Avéra, et ainsi de suite (conformément au principe "Avéra Gorérèt Avéra" mentionné dans Pirké Avot, et qui signifie qu'une Avéra en entraine une autre). Elle peut donc entraîner des milliers de Avérot sans même que la personne qui les fait ne sache pourquoi elle les a fait. 
 
Le Rambam explique que celui qui a transgressé Chabbath par inadvertance doit quand-même amener un Korban. Car même si son acte n'était pas volontaire, il doit prendre conscience du fait que tout a commencé par une pensée. Que ce sont ses pensées qui influencent son comportement. 
 
Dans la vie, on devient ce qu'on pense. Les pensées entraînent les actions. D'où l'importance de n'avoir toujours que des bonnes pensées. 
 
Si le fait d'avoir un téléphone portable est si problématique pour un enfant, ce n'est pas tellement en raison de ce qu'il risque d'y voir (car ce problème là peut être réglé avec des filtres), mais plutôt en raison du manque de concentration qu'il risque d'entraîner. Car lorsqu'on est occupé "à parler au monde entier", on n'est pas suffisamment concentré dans ce qu'il se passe près de nous...
 
Retranscription : Léa MARCIANO

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