Le monde est partagé entre les hommes et les femmes, pourtant la dose de souffrance n’est pas répartie entre eux de manière égale : la femme dans sa nature souffre de différents maux et souffrances, tandis que le mari ne connaît pas la douleur.

Les jours de la femme sont remplis de charges et de douleurs. Tout d’abord, elle souffre la peine de la grossesse, et comme le dit la Guémara «  et tout simplement, les femmes enceintes sont considérées comme étant malades  » (Rachi Yoma 47a).

Par la suite, elle «  accouche et les douleurs et les contractions l’enveloppent  » (Békhorot 6b). Puis, lorsque l’accouchement se termine finalement, elle doit encore passer par une longue période de convalescence, «  ses membres et ses organes s’effondrent, et elle ne revient à elle-même qu’après vingt-quatre mois  ». (Békhorot 6b)

Parallèlement, c’est à elle qu’il incombe de se lever chaque nuit pour nourrir le bébé et s’occuper de lui, tandis qu’au même moment, son mari, le père de l’enfant, dort tranquillement dans son lit…

Le soir, lorsque le mari rentre du labeur de sa journée, il s’enquiert des péripéties de son cher enfant, et ainsi, il apprend qu’il a eu de la fièvre ou a eu besoin des soins dévoués de sa mère… ou encore qu’il est tombé et s’est blessé et a rendu visite au médecin et a été gratifié d’un bon bandage…

En contrepartie, le mari est résistant de nature et il ne sait pratiquement pas ce que souffrir signifie. Mais, lorsque, à D.ieu ne plaise, il ne se sent pas bien, toute la famille doit marcher sur la pointe des pieds, garder le silence absolu et lui servir du thé au lit…

La cause des douleurs de la femme vient du fait qu’elle se trouve enfoncée dans la malédiction «  dans la souffrance tu accoucheras des enfants  » en conséquence de la faute de Adam et de ‘Hava (Béréchit 3, 16).

Pourquoi alors, l’homme qui fut maudit pour la même faute, de devoir peiner pour récolter la Parnassa, ne souffre-t-il pas autant et n’est-il pas tourmenté tout au long de sa vie ?!

Cette question difficile fut éclaircie par le Gaon Rabbi Chimon Pinkous (Néfech ‘Haya page 111). Il explique que pour comprendre cela, il nous faut nous pencher sur la raison de la constante souffrance de la femme.


Le monde contient une abondance spirituelle et matérielle fantastique, cependant, cette abondance ne peut parvenir à l’homme qu’à travers la prière. L'un des noms de la prière est «  Cha’ar  » (porte), ce qui signifie que même si une certaine abondance a été prévue pour un homme depuis les cieux, s’il n’a pas le mérite d’ouvrir la porte, il ne la recevra pas.

Ce fondement se trouve dans la création, comme il est écrit (Béréchit 2, 5) : «  Et tout produit du champ avant qu’il ne soit sur la terre et toute herbe du champ avant qu’elle ne pousse, car l’Éternel D.ieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et d’homme il n’y avait point pour cultiver le sol  ». Et Rachi explique : «  Car «  d’homme il n’y avait point pour cultiver la terre  », et il n’y avait personne pour reconnaître les bienfaits des pluies. Lorsqu’arriva l’homme, il comprit qu’elles étaient nécessaires au monde, (alors) il pria pour elles et elles tombèrent ; et ont poussé les arbres et les végétaux  ».

De même que l’abondance des premières pluies vint par la force de la prière de l’homme, il en est ainsi pour tout ce qui est dans son foyer.

La réussite, la bénédiction, l’abondance de la Parnassa, l’élévation spirituelle, la santé, tout cela dépend de la prière de celui qui le requiert. Comme le dit la Guémara (Nidda 70b) : «  Que fera l’homme pour devenir savant (en Torah) ? Il augmentera le temps consacré à son étude et diminuera celui consacré à sa Parnassa. Ils ont répondu : nombreux sont ceux qui ont agi ainsi et cela n’a pas aidé, mais il réclama plutôt miséricorde auprès de Celui à Qui appartient la sagesse  ».

Et ainsi : «  Que fera l’homme qui veut s’enrichir ? Il amplifiera son commerce et négociera avec foi. Ils ont répondu : nombreux sont ceux qui ont agi ainsi et cela n’a pas aidé, mais il réclama plutôt miséricorde auprès de Celui à Qui appartient la richesse  ».

S’il en est ainsi, outre la Hichtadlout (efforts personnels) naturelle faite pour combler les besoins de la maison dont la responsabilité incombe au mari, il faut en parallèle le service de la prière qui aidera à leur réussite, et ce rôle repose sur les épaules de la femme.

Tandis que les hommes qui s’occupent de l’étude de la Torah ou qui peinent pour subvenir aux besoins de leur foyer ont besoin de sérénité, d’une bonne santé et de force afin qu’ils ne soient pas dérangés dans leur besogne, viennent des souffrances sur les femmes pour les inciter à remplir leur rôle de prier du fond de leur cœur.

La femme qui souffre avec ses enfants de leurs maux de ventre, des courses en panique chez le médecin, de l’inquiétude causée par la température qui ne baisse pas ou par l’enfant qui ne prend pas de poids et des insomnies est incapable d’arrêter de prier !

Durant les premières années de leur vie, les enfants ont tendance à attraper toutes sortes de maladies, et tout cela afin d'éveiller le cœur de leur mère et de lui rappeler : Maman, n’arrête pas de prier ! Continue de demander pour ton foyer, d’implorer pour les enfants ! La maison que tu construis jour après jour a besoin de tes prières ! Elle a besoin d’une abondante aide du Ciel qui protègera tous ses occupants.