Estelle est une « superwoman ».

Sa maison est toujours rutilante de propreté et décorée avec goût. Chaque Chabbath, sa table est pleine d’invités qui jouissent d’une attention particulière de sa part et de mets raffinés hors du commun.

Ses enfants sont le symbole de la perfection. Estelle trouve le temps pour s’occuper au mieux de chacun, comme s’il était un enfant unique.

Elle accueille toujours son mari avec le sourire, parée de ses plus beaux atours. Quant à son travail, elle le réussit haut la main.

Même lorsqu’elle tombe malade, elle continue avec autant d’entrain.

« Peut-être devrais-tu t’allonger ? » Son mari lui propose même de décommander les invités.

« Tout ira bien ! » lui répond-elle. Elle se tient debout de longues heures pour préparer huit salades différentes.

Le Chabbath se passa merveilleusement bien. Mais quand tout le monde partit, Estelle avait du mal à se lever de sa chaise. Une grande faiblesse l’envahit, une faiblesse qui dura de nombreuses semaines.

Plus d’invités, plus de maison étincelante ! Les traces de doigts sont bien visibles sur les armoires et les enfants sont livrés à eux-mêmes.

La superwoman comprend enfin qu’un peu de repos est tout à fait légitime !

 

Nombreuses sont les femmes qui accomplissent promptement leurs tâches routinières, peu importe si elles viennent d’accoucher, se relèvent à peine d’une maladie ou se sentent encore sans forces.

 

« Je suis parfaitement capable de cuisiner ! » affirme gaiement Né’hama, qui prépare le repas de la Brith de son fils.

« Je ne vois pas le problème d’étendre le linge et de le plier ! » déclare Salomé quatre jours après l’accouchement. Elle soulage sa fille aînée et la laisse jouer avec ses camarades.

 

C’est hélas notre mode de fonctionnement, à nous les femmes !

Nous n’écoutons pas les appels au secours de nos corps, essayant de porter tous les jougs en tranquillisant de surcroît tout notre entourage.

Néanmoins, il est évident que reprendre le même emploi du temps dans ces conditions est très dangereux pour notre santé physique et mentale et par voie de conséquence, pour la santé de toute la famille.

Chaque femme doit apprendre à identifier ses moments de faiblesse et prendre ses dispositions : relâcher l’effort, accepter l’aide de son mari et de ses enfants, dormir plus et gérer la maison à un rythme plus raisonnable.

A ces périodes, nul besoin n’est de confectionner des gâteaux compliqués ou d’inviter. La véritable intelligence est de se reposer et de préserver l’ambiance agréable et joyeuse de la maison.

Cette façon de diriger le foyer te sera beaucoup plus bénéfique, car tu parviendras à revenir à ton train-train quotidien rapidement et avec un regain d’énergie.

 

Chaque matin, Sarah a l’habitude de rentrer dans la cuisine et de fermer la porte.

Elle s’assoit, boit une tasse de café et mange un en-cas léger. Elle prend quelques profondes respirations devant cette longue journée qui l’attend.

Les enfants savent qu’il ne faut pas la déranger, mais parfois ils toquent encore timidement à la porte et lui demandent ce qu’elle fait.

« Je vous prépare une maman ! » répond-elle à ces petits curieux.

Cet arrêt sur image permet à toute la famille d’avoir une maman sereine.

 

Ayala se rend une fois par semaine dans une salle de gymnastique. Elle se sent coupable de laisser ses enfants et de ne pas pouvoir les coucher ce soir-là.

Quelques fois, ce sont les pleurs déchirants de sa fille de deux ans qui l’accompagnent en sortant de la maison ou c’est le bébé de quatre mois qui se tord de douleur. Même les plus grands expriment leur mécontentement !

Elle est sur le point d’annuler son abonnement ou de le retarder en attendant que les enfants grandissent.

Une amie sensée la conseille :

« Ayala, peut-être que tu n’es pas avec eux un court moment, mais quand tu les retrouves, tu t’occupes d’eux beaucoup mieux. Chaque minute de gymnastique leur procure dix minutes d’une maman plus sereine. Cela ne vaut-il pas le coup ? »

 

Chaque femme a la faculté de trouver sa manière « de préparer une maman pour ses enfants. »

Dix minutes pour manger tranquillement, cinq minutes pour siroter une boisson chaude, sortir une fois par semaine à un cours ou se promener avec son mari sont autant de possibilités.

Il est absolument déconseillé de se passer de ces petits moments vitaux surtout à notre génération où le stress règne en maître ! Ce sont des impératifs de la maison au même titre que la propreté, les repas ou les histoires.

Comme nos Sages, de mémoire bénie, l’affirment (au sujet des moments où il est conseillé d’interrompre l’étude de la Torah afin de reprendre des forces) : « Annuler son étude, c’est l’accomplir. »