Au moment de l’accouchement, on a l’habitude de réciter le Téhilim 22 : «  Au chef des chantres. D’après l’Ayelet Hacha’har. Psaume de David. Mon D.ieu, mon D.ieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ?  »

Ce Téhilim a été récité par la reine Esther lorsqu’elle mit sa vie en danger en se rendant chez le roi A'hachvéroch alors qu’elle n’avait pas été appelée depuis trente jours. Dans ce moment de grande difficulté, l’inspiration divine quitta Esther en raison des nombreuses idoles qui entouraient le roi. Cependant, c’est justement au plus dur de la crise que le renversement de situation se produisit et que la délivrance s’enclencha.

Nos Sages nous enseignent (Midrach sur le Téhilim 22) qu’il faut comparer la situation de la reine Esther au verset dans Mikha (7, 8) : «  Car je suis tombé et je me suis relevé, car même lorsque je suis assis dans les ténèbres, Hachem est ma lumière  » - «  David a dit : chaque nuit, même s’il y a de l’obscurité, les étoiles et la lune sont présentes. Quand y a-t-il une obscurité totale ? Au moment de l’aurore. En effet, c’est le moment où les astres disparaissent à nouveau avant de laisser la place au jour.  À ce moment précis, il n’y a pas de plus grande obscurité. À ce même instant, Hakadoch Baroukh Hou amène l’aube et, de la plus profonde obscurité, Il prodigue au monde la lumière  ».

C’est pour cette raison également que la reine Esther est surnommée «  Ayelet Hacha’har  », «  la biche de l’aurore  », car elle mérita la délivrance après avoir vécu dans les ténèbres.

Au moment de l’accouchement, tu ressembles toi aussi à la «  biche de l’aurore  ». À ta droite, le médecin compétent et l’équipe médicale, à ta gauche ta maman ou une assistante à l’accouchement et autour de toi des étoiles, des astres qui t’éclairent dans les moments précédant l’accouchement. Cependant, arrive un moment où plus personne ne peut t’aider, un moment où la nuit se fait sentir, car elle n’est plus éclairée par les étoiles. C’est à cet instant précis que surgit le passage du Téhilim : «  Mon D.ieu, mon D.ieu pourquoi m’as-Tu abandonné ?!  » Et juste après ce cri de détresse, l’aube pointe, la lumière se fait et l’accouchement se termine avec l’aide d’Hachem. Mazal Tov !

Le fait de savoir que le moment de la crise annonce la fin de l’accouchement donne des forces exceptionnelles. Tout comme les athlètes participant à une compétition qui, apercevant la ligne d’arrivée à quelques mètres, reçoivent de nouvelles forces et accélèrent la cadence, de la même façon, la sensation insupportable de la douleur ainsi que de ton impuissance t’annonce l’arrivée de l’aube et de la lumière. Encore un petit effort et tu franchis la ligne d’arrivée !

Le roi Chlomo nous dit dans Michlei (16, 18) : «  L’orgueil précède la ruine, l’arrogance est le signe avant-coureur de la chute  ». La situation de l’homme dans ce monde n’est jamais stable, elle est en mouvement constant et lorsque celui-ci se trouve au sommet de sa «  gloire  », de sa réussite, il est possible que la chute suive. De même, lorsque l’homme se trouve au plus bas de l’échelle, il atteint un point qui lui permettra uniquement de s’élever.

Les moments de crise que tu vis au cours de l’accouchement sont le début de la fin, le début de ta remontée. Amasse les dernières forces qui te restent, formule une prière et ravive ton espoir. Tu pourras alors sentir la délivrance toute proche.