Certaines conduites peuvent avoir des conséquences graves, principalement sur l'adolescent, mais aussi sur les adultes. Il s'agit de ce que les psychologues appellent : « la culpabilisation », et qui a pour origine les réminiscences de l'enfance, c'est-à-dire les émotions que l'enfant a ressenties très tôt, ce qu'il a vu, et les choses ou les personnes avec lesquelles il a été en contact. En effet, les parents agissent parfois sans réaliser à quel point les enfants les observent et sont influencés par leur conduite. C'est la raison pour laquelle il est fondamental qu'ils veillent aux règles élémentaires de la pudeur à la maison, même dans le cercle strictement familial, par exemple, lorsqu'une maman prend un bain avec son enfant qui n'est plus un nourrisson (à partir de l'âge de la tendre enfance). Au cours de ce moment de tendresse, le petit s'imprègne de l'odeur de la peau de sa maman, et cette sensation extrêmement agréable va se graver profondément en lui, dans son inconscient. À l'adolescence, ce souvenir va lui poser un problème car il réalise qu'il se trouve dans une impasse : il ne peut cultiver ces sensations agréables auxquelles il s'est habitué durant toute son enfance car à présent, il a changé et saisit que la proximité avec sa mère doit évoluer. C'est dans cette période qu’apparaît « la culpabilisation ». Elle va rendre l'enfant différent, provoquer des changements de caractère. Il devient instable, parfois taciturne, exprimera à sa manière, d'une façon exagérée certainement, son adolescence, son passage à l'âge adulte. L'idéal serait donc d'adapter ses manifestations d'affection à l'évolution de son enfant.

Autre exemple, certains parents travaillent beaucoup pour la Parnassa, résultat d'un choix de niveau de vie. 

Mais parfois, ils sont assez maladroits, et répéteront aux enfants, de façon lancinante, dès leur plus jeune âge : « Vous savez, c'est pour vous que l'on travaille aussi durement, pour vous permettre d'avoir, pour vous permettre de faire… ». Cette phrase est tout simplement génératrice d'angoisses chez l’enfant. Lorsqu'il grandit et qu'à 15 ou 16 ans, il est déjà grand et fort, plus fort que ses parents, il peut avoir l'impression que cette santé et cette force, il les a acquises au détriment du bien-être de ses parents. Cette impression qu'il a profité de leur épreuve, de leur souffrance, de leur dur labeur, et très culpabilisante. 

Il risque alors de prendre encore plus de distance avec ses parents, et après l'école, son emploi du temps sera flou, il cherchera des « petits boulots de toutes sortes », pour gagner ce qu'il peut, pour avoir « de l'argent à lui ». Cela se fera forcément au détriment de toutes sortes de choses, que ce soit son étude de la Torah, ou autres activités qui participent de la préparation de son avenir. Mais en tout cas, cela provoquera des heurts avec ses parents. Lorsque son père ou sa mère prennent de l'âge, sont atteints de certaines maladies, en dépression, ou simplement âgés, s'il est certain que les parents souffrent, l'enfant, lui, culpabilise. Et il peut même penser que c'est à cause de lui que son père est malade : s’il avait été plus obéissant, ou qu'il lui avait donné plus de satisfaction, il ne serait peut-être pas malade ! Lorsque cet enfant-là grandira, on constatera chez lui un manque de vitalité inhabituel à son âge. Il sera (inconsciemment) gêné d'afficher toute la vitalité qui caractérise un jeune de son âge car il culpabilisera vis-à-vis de ses parents qui n'ont plus cette santé et il sera persuadé qu'il est la cause de cette situation. Il faut donc veiller à bannir toutes phrases qui pourraient persuader l'enfant d'un mal qu’il n'a évidemment pas commis.

De plus, cet enfant voudra « rester petit », il refusera de grandir même en ayant atteint l'âge de 18-20 ans. L'enfant recherche là aussi à ne pas « abuser » des parents : tant qu’il est petit, sa personnalité reste discrète mais dès lors qu'il grandit, son existence empiète en quelque sorte sur la leur. Il faut savoir que ce comportement-là est souvent la réaction contre des parents, qui justement eux font tout pour repousser de leur côté leur vieillissement en s’acharnant au travail et en se refusant une « retraite bien méritée ». Comme si chacun répondait à l'autre et ces deux tentations-là coexistent, et bien souvent elles se font écho.